Entrevue avec Alain M. Bergeron, auteur jeunesse.

Entrevue avec Monsieur Alain M. Bergeron, auteur jeunesse, réalisée par Daphnée Caron et Mathys Boucher du Comité 12-18 de Laurierville.

1- Pourquoi choisir le métier d’écrivain ?

J’étais journaliste dans une vie antérieure. Il y a plus de 30 ans. Puis, j’aimais beaucoup écrire. J’ai eu des enfants et je leur lisais des histoires. Je trouvais que les histoires étaient un peu « poches » à la limite. Je me disais : « Il me semble que je serais capable de faire ça. » Moi, je ne suis pas très, très bricoleur. Je suis pourri pour effectuer des travaux manuels. S’il fallait que je construise une cabane dans un arbre, ce serait dangereux pour l’arbre, pour les enfants et pour moi en premier. Donc, je me suis dit : « Eh bien, je vais écrire des histoires à mes enfants et on va voir ce que ça va faire. » Donc, j’ai écrit une première histoire et j’ai gagné un prix. Je vais en écrire une deuxième. Eh bien, j’ai encore gagné un prix. Je ne suis pas très vite, mais je me disais : « Ah, peut-être qu’il y a quelque chose à faire de ce côté-là. » Donc, j’ai continué d’écrire des histoires pour les enfants, pour les jeunes, tout en étant journaliste. À l’automne 2005, donc il y a bientôt 17 ans, j’ai laissé mon poste de journaliste pour devenir auteur à temps plein. Puis là, la production a explosé. Tous les jours, j’ai hâte de me lever pour aller travailler dans mon bureau qui est à huit pas de ma chambre à coucher. J’ai un très beau job, un très beau job. Daphnée et Mathis, si je peux vous souhaiter quelque chose, c’est d’effectuer un travail que vous allez aimer. C’est une bénédiction sérieusement. Alors voilà, je suis un des écrivains jeunesse qui gagne sa vie en faisant sa passion. On n’est pas une tonne non plus à pouvoir faire ça. Donc, c’est un privilège et une reconnaissance pour moi.

2- Quelles études avez-vous faites pour devenir écrivain?

Il n’y a pas d’études pour devenir écrivain, pas officiellement, à mon avis. Tu deviens écrivain en écrivant. En lisant beaucoup, d’abord, et en écrivant. C’est à force d’écrire que tu vas voir tes erreurs, que tu vas trouver ton style, que tu vas trouver le genre dans lequel tu es le plus à l’aise. Est-ce que tu es plus à l’aise d’écrire des romans historiques, des romans rigolos, des documentaires, des biographies ? Une fois que tu as trouvé ce dans quoi tu es à l’aise, ça peut être la poésie aussi, eh bien, tu fonces et tu écris, tu écris, tu écris. Je suis rendu à 324 livres publiés. Ça a pris beaucoup de temps avant que mon premier livre soit publié. Calculez environ dix ans entre le moment où j’ai commencé à écrire pour les jeunes et le moment où le premier livre a été publié. Mais j’adorais ça faire ça, faire de l’écriture pour les jeunes. Alors, je racontais toutes sortes d’histoires. Puis un jour, une des histoires est devenue un livre et puis, j’ai embarqué dans l’espèce de créneau de publication. Voilà, alors c’est ça. Dans mon cas, il n’y a pas eu d’études. Il y a des études en littérature qui peuvent te permettre de décortiquer une œuvre ou d’apprendre comment on peut écrire. Mais tu as beau l’apprendre, il n’y a rien comme le faire. C’est comme un joueur d’hockey ou une gymnaste où tu as beau apprendre dans les livres, mais c’est sur la patinoire ou dans les gymnases que ça va fonctionner. C’est la même chose pour un écrivain ou une écrivaine. Tu écris. Il faut que tu écrives beaucoup. On parle de 10 000 heures de pratique, eh bien, je les ai eues mes 10 000 heures de pratiques. Ça se fait par du monde ordinaire. Regardez le gars qui vous parle. Ça se fait par du monde. Il n’y a pas de machines. Il n’y a pas d’extraterrestres qui font ça.

3- Pouvez-vous nous parler de votre parcours en tant qu’écrivain ?

Le premier livre que j’ai écrit s’appelle Cendrillé, comme dans Cendrillon. Il a été publié en 1997. Vous n’étiez pas au monde en 1997, hein ? Par la suite, j’ai publié un ou deux romans jeunesses par année. À un moment donné, on a fait les Savais-tu ?. On a fait les Savais-tu ? en 2001. La production a explosé. Je suis passé de deux livres par années à huit, dix, quinze, vingt livres par année. Là, j’ai ralenti un petit peu depuis trois ans. Je suis à 12 ou 13 livres par année. Mais c’est ça, il y a eu une constante qui a fait qu’il y a eu beaucoup de livres dans les 15 dernières années ce qui me permet de gagner ma vie. Je vous parlais tantôt que ça a été très long. Je me suis acoquiné avec un illustrateur qui s’appelle SamPar, Samuel Parent. C’est lui qui fait, entre autres, les Savais-tu ? les Billy Stuart, Capitaine static. Il a fait la bande dessinée Guiby aussi. Samuel et moi avons commencé ensemble en 1990-1991. Il avait peut-être 21-22 ans. Ni lui, ni moi avions de l’expérience dans le domaine, donc on essayait plein de choses. Ça ne fonctionnait pas, mais on continuait. On travaillait vraiment fort. À un moment donné, on s’est retrouvé dans la revue Safarir avec des blagues sur le Père Noël et sur les animaux, ce qui a donné naissance aux Savais-tu ? Puis on a continué comme ça. Avec la parution des Savais-tu ? en 2001, on a trouvé notre créneau en documentaires rigolos. Le reste appartient à la petite histoire de la littérature jeunesse. On est rendu à plus d’un million de Savais-tu ? vendu. Dans le monde, ils ont été traduits dans une dizaine de langues, dont entre autres le japonais, le chinois, le vietnamien, l’anglais, l’espagnol, le néerlandais et j’en oublie quelques-unes. Tout ça se fait à partir de ma maison et de chez moi. On travaille à partir de chez moi. Je suis mon propre patron.

4- D’où vient votre inspiration pour vos livres ?

Eh bien, ça vient de partout ça. Ça peut être beaucoup de souvenirs de mon enfance parce que j’ai huit ans d’âge mental. C’est très facile pour moi de me replonger dans mon passé et de me souvenir de comment je me sentais quand j’avais huit ans. Me mettre dans la peau d’un garçon de huit ans, c’est très facile pour moi. Mes enfants, j’ai eu deux enfants, aujourd’hui, ils sont rendus à 33 et 22 ans. Quand ils grandissaient, j’écrivais aussi, donc c’est beaucoup de matériel. Ça peut être des élèves que je rencontre, des noms que j’entends, des films que je vais voir. J’étais allé voir le film Pirates des Caraïbes avec Johnny Depp. Je ne sais pas trop ce qu’il a de plus que moi Johnny Depp… Finalement, je ne veux pas le savoir non plus. Après avoir vu ce film-là, je me disais que ce serait intéressant d’écrire une histoire sur les pirates et j’ai fait une série de 14 livres. Il y a un petit livre qui s’appelle Zzzut. C’est l’histoire d’un garçon qui doit faire une communication orale devant sa classe. Il a un problème de fermeture éclair. Sa fermeture éclair est baissée et il doit parler devant les élèves. Alors ça, c’est inspiré de ce qui est arrivé à mon fils quand il était en deuxième année. On a eu une alerte de poux à la maison quand ma fille est allée à la garderie. Ça a servi de livre. Dans les Billy Stuart, il y a un chien qui s’appelle Froufrou qui est mon caniche royal que j’aimais beaucoup, beaucoup, beaucoup. Il était l’inspiration pour le chien Froufrou. Donc, tout m’inspire, des livres que je vais lire, des séries télévisées que je regarde. Ça peut être une simple rencontre. L’amie de ma fille, un jour, s’en allait avec elle à l’école et je les accompagnais. Ma fille disait : « Si tu perdais ton chat, qu’est-ce que tu ferais ? » et l’amie de ma fille a dit : « Je mettrais une récompense d’un million de dollars. » Ma fille lui dit qu’elle n’avait pas ça un million de dollars pour se faire répondre : « Non, mais mon père dit que mes bisous valent un million de dollars. » Donc, c’est devenu une histoire aussi Récompense promise : un million de dollars. Alors, tout, tout, tout m’inspire. Ça peut être un « flash » aussi niaiseux que je me promène en auto (et ça, je me souviens, c’est très clair dans ma tête) et j’ai un « flash » d’un géant qui sent les petits pieds. Ça air de quoi ? J’ai écrit une histoire avec ça. J’ai gagné un prix en Europe avec cette histoire-là. Tout, tout m’inspire. Je suis en mode inspiration, je vous dirais, à l’année longue. C’est pour ça que je dis que j’ai un beau job.

6- Excusez-moi, si je peux me permettre, autrement dit, l’écriture c’est comme une échappatoire. C’est partir dans un autre monde, quitter ce monde ci et se laisser aller l’imagination et tout ? Peut-on dire ça comme ça ?

Oui, je suis Dieu le père, moi. Je suis le maître de mon univers. Je peux faire ce que je veux. Sauf quand ce sont des ouvrages historiques, là il faut que je me colle à la réalité, mais pour le reste, je peux faire ce que je veux.

Tu peux faire prendre n’importe quel tournant sans trop de conséquences. Une fermeture éclair, c’est moins gênant écrit dans un livre qu’en réalité. Si c’est arrivé malheureusement à quelqu’un et à surement plein de gens aussi, ça arrive des péripéties comme celle-là.

Oui, ça arrive encore assez régulièrement. J’ai des messages de professeurs qui me disent que c’est arrivé à un de leurs élèves. Dans l’histoire, ils vont faire la communication orale dans la salle de bain. Parce que le garçon, en se rendant compte que sa fermeture éclair ne veut pas remonter, ne veut pas aller en classe. Donc, le professeur descend avec tous ses élèves pour faire la communication orale en arrière de la porte de la salle de bain. Eh bien, il y a des professeurs qui font ça comme activité dans leurs écoles. Mon monde à moi se transpose dans plusieurs écoles. Inspirées par le livre L’arbre de joie que j’ai écrit et qui parle d’enfants moins favorisés qui ont des cadeaux à Noël, eh bien, il y a plein d’écoles qui ont fait leur propre version de l’arbre de joie. Alors, mon petit monde à moi, dans ma tête, parfois se répercute dans la réalité. C’est vraiment « le fun ».

7- Vraiment. Ça a l’air vraiment intéressant. Moi, je suis plus manuelle. Je suis complètement le contraire de vous. Je trouve ça assez intéressant quelqu’un qui est capable de construire une histoire grosse comme cela avec un papier et un crayon.

C’est juste ça que ça me prend. Tu vois, en parlant de papier et de crayon, ça, c’est un brouillon. J’écris très bien. Vous remarquerez que j’écris très bien.

8- Tous les écrivains écrivent comme ça ?

Il paraitrait que oui. Un peu pour la question que Mathis me posait tantôt, moi, j’écris d’abord à la main une fois que mes idées sont trouvées et que je me fais un plan. Que l’histoire ait 12 pages ou qu’elle en ait 400, je me fais toujours un plan. Quand, ça s’est fait, que mes personnages sont trouvés, quand je sais à peu près ce qui va se passer dans mon histoire, là j’écris toute ma première version à la main. Ensuite je la transpose à l’ordinateur. Je peux faire de 15 à 20 versions différentes corrigées avant de l’envoyer à l’éditeur. Là ça va me revenir et ça va être plein de corrections à faire aussi. C’est un match de ping-pong. Alors, les livres sur lesquels je travaille présentement vont sortir peut-être dans un an et demi ou deux ans. Quand ça va sortir dans deux ans, c’est bien rare que j’éprouve du plaisir à lire le livre parce que j’ai vraiment travaillé fort dessus. Souvent, je suis tellement plus rendu là, je suis rendu ailleurs, dans d’autres univers, dans d’autres mondes avec d’autres personnages que je dois me rappeler que j’ai fait ça et je le tasse après. Je ne le faisais pas pour mes premiers, mais là, à 300 et quelques, ça devient plus…

9- Au moins, c’est réconfortant de savoir. Vous dites que ça sort deux ans après l’écriture, mais les gens, quand même, l’apprécie. Quand bien même que vous, vous savez que cette histoire-là a été écrite deux ans auparavant, les gens qui l’achètent et qui la lisent, pour eux, c’est tout nouveau. Eux, ça vient les distraire. Ce n’est pas perdu le temps, vous n’éprouvez simplement pas de plaisir à le relire.

Non, je n’éprouve plus de plaisir à le relire. Ça c’est certain, mais je sais que le plaisir est là. Je parlais de Zzzut tout à l’heure. Il est sorti en 2001. Ça fait 20 ans et c’est un de mes livres qui se vend vraiment régulièrement année après année. Les enfants le redécouvrent. C’est ça qui est « fun » aussi. C’est que quand tu écris pour un public jeunesse, d’une année à l’autre, le public se renouvelle, contrairement aux adultes. Eux-autres, c’est plus difficile. Alors que jeunesse, notre public se renouvelle sans cesse.

10 -Pouvez-vous nous parler de votre style d’écriture?

Mon style d’écriture, c’est surtout humoristique. J’aime ça faire rigoler le monde. J’aime ça que les enfants rient ou s’amusent en lisant mes histoires. En très, très forte majorité, mes livres sont, du moins je l’espère, rigolos. Le monde n’est pas facile aujourd’hui. Tu n’es pas obligé de mettre le nez des enfants dans encore plus de trucs qui sont difficiles. Parfois, les faire sortir de leur traintrain quotidien, de leur vie qui n’est pas toujours agréable… Il y a des enfants qui vivent des choses assez abominables. Alors de savoir qu’en lisant mes livres, ils passent un petit moment de bonheur, que ça dure 15 minutes, une heure ou une journée, pour moi, je pense que j’ai effectué mon travail. Je trouve que c’est une belle vocation de semer un petit peu de bonheur dans le cœur des enfants, des jeunes, des adolescents, des professeurs et des parents. J’ai beaucoup aussi de témoignages des parents qui m’écrivent, soit qu’ils m’interpellent dans la rue pour me dire que leurs enfants aiment beaucoup mes livres, qu’ils n’aimaient pas lire avant, mais que maintenant ils aiment beaucoup ça. Le fait que ce soit rigolo, parfois ça permet aux enfants de plonger plus facilement. Alors que lorsque c’est lourd, c’est plus difficile. Il y a des gens qui sont très bons là-dedans. Des auteurs, des amis auteurs qui sont super bons là-dedans, dans toutes sortes de genres. Dans l’horreur, il y en a qui sont des maîtres. Je suis beaucoup trop peureux pour écrire de l’horreur. J’aurais peur. Je dormirais la lumière allumée tout le temps que j’écrirais parce que j’ai beaucoup d’imagination. Je peux aisément m’imaginer des scènes qui se passent et qui vont me hanter toute la nuit. J’avais juste vu la bande annonce de The Blair Witch Project et j’en avais été traumatisé pour trois nuits. C’est une bande annonce qui durait 30 secondes. Il faut que je choisisse mon genre. Quand tu écris quelque chose qui est amusant, qui est rigolo, c’est beaucoup de travail par exemple. Ça prend un rythme pour écrire. Mais quand tu écris pour l’humour, quand tu écris pour amuser les jeunes, leurs parents, les professeurs et tout ça, en même temps tu te plonges dans cet atmosphère-là. C’est très agréable. Présentement, je suis en train d’écrire quelque chose qui n’est pas très agréable et j’ai hâte d’en sortir. J’en ai encore pour six mois, mais j’ai hâte d’en sortir.

11- À quel moment de votre vie devenir écrivain est-il devenu une possibilité de travail ?

Quelle bonne question, c’est la première fois que je l’entends. Comme je disais tantôt, je faisais les deux, auteur et journaliste. On est peut-être une vingtaine d’auteurs, 20-25 auteurs au Québec à bien gagner notre vie avec ça. J’avais deux enfants qui n’étaient pas très vieux non plus dans les années 1990-2000. J’essayais de voir combien ça pouvait me rapporter d’écrire. Je vais vous faire une petite leçon de mathématique très simple. Quand tu vends un livre au Québec, si tu en vends 3 000, c’est beaucoup. Alors les auteurs reçoivent 10% du prix du livre vendu. Si le livre se vend 10$, ça veut dire que tu as 1$ par livre vendu, ce qui fait 3000$ pour 3000 livres. 3000$, quand tu as mis six mois à écrire, ça ne revient pas cher de l’heure. Pour les Savais-tu ? nous sommes trois à travailler dessus donc le 10% est divisé en trois. Les Billy Stuart, nous sommes deux à travailler dessus, donc le 10% est divisé en deux. Donc, je me disais ça va prendre beaucoup de livres pour être capable de gagner ma vie avec ça. Je me souviens, en 2004, non en 2005, à l’hiver 2005, j’étais allé faire du ski et, une nuit d’insomnie parce que je dors super mal en plus, je me suis mis à calculer. Je me suis dit, je serais capable de gagner ma vie juste à écrire en augmentant le nombre de livres publiés, en faisant des animations et je laisse mon travail de journaliste. À l’été, je me suis assis et je me suis mis à calculer. Parce que, oui, tu veux vivre de ta passion, mais tu ne veux pas mettre qui que ce soit dans le trouble à cause de toi. Je ne voulais pas que mes enfants souffrent, que ma femme souffre, parce que, moi, j’avais décidé que j’étais un auteur avec un grand « A ». Donc je voulais m’assurer que personne ne serait dans le trouble. J’ai calculé et sur papier, c’était comme évident que, si tout allait bien, je pouvais gagner ma vie. Puis, à l’automne 2005, j’ai laissé mon travail de journaliste pour être auteur à temps plein et je n’ai jamais, jamais, jamais regretté ma décision. Ça a été un des bons grands gestes de ma vie ça. Mais je n’aurais pas pu faire ça juste pour compléter. Je n’aurais pas pu faire ça à 30 ans et à 35 ans parce que, comme je disais tantôt, si tu vends 3000 livres et que ça te rapporte 3000$, tu ne vas pas loin avec 3000$. Va faire l’épicerie avec 3000$ sur une année, ce n’est pas simple. Alors ce n’est pas facile. Ce n’est pas facile.

12- Qu’est-ce que le métier d’écrivain vous apporte au quotidien ?

Du bonheur avec un grand B ! Non, vraiment, je suis très, très reconnaissant envers tous les gens qui ont publié mes livres. Là, je travaille avec une vingtaine d’éditeurs. Envers les enfants qui les lisent, les professeurs qui recommandent mes livres, les parents qui les achètent, aussi. On ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche. Puis c’est du bonheur au quotidien. Je suis allé faire l’épicerie l’année passée. J’y vais plus souvent que ça, mais je suis allé faire l’épicerie l’année passée. Un monsieur m’avait arrêté pour me dire que son fils était dyslexique et qu’il avait lu un Savais-tu ? C’était le premier livre qu’il lisait au complet. Le monsieur avait commencé à pleurer dans mes bras. Quand même ! C’est au quotidien. Je peux aller marcher avec mon chien et puis… Avant, c’était avec mes chiens. Je vais marcher avec mes chiens et c’est bien rare qu’il n’y ait pas quelqu’un qui m’arrête pour me parler de ça. Les enfants me reconnaissent. Ils connaissent plus mes livres qu’ils ne me connaissent, mais ce n’est pas grave. On me reconnait parfois. Je reçois des messages régulièrement, à tous les jours, à propos des livres. C’est du bonheur. C’est aussi de l’inspiration. Comme on disait tantôt, de pouvoir créer des univers, de pouvoir imaginer des histoires, d’entrevoir que des enfants vont lire mes histoires et qu’ils vont rire. Le rire d’un enfant, il n’y a pas plus belle musique que ça à mes yeux. Ça participe à ce sentiment de bonheur-là. Donc, oui, c’est ça. Bonheur, ça résume exactement mon état d’esprit quand je pense à mon travail. Je suis chanceux, mon fils est monteur vidéo. Il a travaillé sur Défense d’entrer, entre autres. Il est comme ça lui aussi. Ce n’est pas simple aujourd’hui de savoir vers quoi s’en aller. Les jeunes ont tellement de talents et il y a tellement de possibilités qu’à un moment donné, tu ne sais plus trop vers quoi tu peux te diriger. Lui, à un moment donné, après avoir essayé deux ou trois affaires, il a trouvé ce qu’il voulait faire et il est heureux. Il est heureux, lui aussi, au quotidien. Il travaille de chez lui aussi, comme son père et il est heureux. C’est un garçon heureux. Ça fait un papa qui est heureux aussi.

13- Si vous deviez changer quelque chose dans votre travail, qu’est-ce que cela serait ?

Si je pouvais sauter les fichues corrections, ça ferait mon bonheur. Tu penses que ton manuscrit, après 20 versions, c’est parfait. Puis tu l’envoie à l’éditeur et tu te rends compte que ce n’est pas parfait du tout et tu as plein de corrections à faire. Ça, c’est l’étape que je déteste le plus. Recopier aussi les manuscrits. Tu vois, là, je m’enligne sur un manuscrit d’à peu près 500 pages. Je suis en train de le recopier et c’est long et c’est long. Ça c’est fastidieux de ce côté-là. Alors ça, si j’avais une machine qui pouvait le faire à ma place, je serais bien, bien heureux. Mais encore là, en le faisant, je fais déjà des corrections. Donc c’est très utile. Mais à part ça, non. J’allais dire que je commencerais plus tôt. J’aurais commencé plus tôt à écrire parce que là, j’ai commencé à écrire, j’avais 32 ans, quand j’ai eu mon fils. Mais si c’était à refaire, j’aurais commencé bien avant. Comme je disais tantôt, plus tu écris et plus tu deviens « bon », plus tu deviens à l’aise dans tes choses. J’aurais peut-être commencé ça avant, mais je n’étais visiblement pas prêt à sauter là-dedans. Alors voilà.

14-Selon vous, quel est l’un des messages important à faire circuler auprès des jeunes ?

Wow ! Vous avez des bonnes questions. Mathis et Daphnée, vous avez fait vos classes. Un message important… Être bien dans sa peau, évidemment, ce qui n’est pas évident quand on est un adolescent. Je me souviens, quand j’étais un adolescent, seigneur… Ah je ne voudrais pas retourner là. Je ne voudrais pas retourner là. Je ne savais pas ce que je voulais faire. Mon père était très malade aussi. Ça n’aidait pas à la joie, disons. C’est pour ça que je suis capable de tout mettre en perspective, aujourd’hui, et de savourer les moments de bonheur que me procure ma famille, mon travail. Pour les jeunes, s’il y a un problème, d’en parler, de ne pas garder ça pour soi. Je vous dirais que, l’adolescence, ça ne dure pas tout le temps. Parfois, la vie n’est pas facile et, ce qui parait comme une montagne, une fois que tu as pris du recul, une fois que tu es rendu plus vieux, c’est comme une petite colline. On a tendance, parfois quand on est adolescent, à dramatiser des trucs qui ne se justifient peut-être pas. Il y en a qui se justifient aussi… Je suis en train de m’enfoncer carrément… Ça ne dure pas tout le temps l’adolescence. Même s’il y a des « adulescents » qui ne sortent jamais de leur adolescence, j’en connais plein. Ça ne dure pas tout le temps. D’essayer de mettre les choses en perspective quand arrivent des trucs qui ne sont pas rigolos. Profitez de votre jeunesse aussi. Quand les responsabilités vont arriver avec la famille, les enfants, le travail, la maison et tout ça, la pelouse à faire, ça sera toujours le temps de prendre ça plus au sérieux. Mais ah non, profitez de la vie. Je vous dirais, essayez, si ça vous tente, de vous nourrir culturellement. Allez voir des films. Allez voir des spectacles. Allez voir des pièces de théâtre. Lisez des livres. Sortez. Le classique, lâchez votre cellulaire, mais ça c’est… Si j’avais été élevé avec un cellulaire, j’aurais peut-être tout le temps le nez dessus. Les adultes ne sont pas mieux. L’autre soir, je suis allé au restaurant et il y avait deux adultes qui mangeaient à côté de nous autres. Les deux adultes, des adultes dans la trentaine, ils avaient le nez sur leur téléphone et ils ne se sont pas parlé de la soirée. C’était très édifiant, une très belle sortie de couple. C’est ça, de se nourrir culturellement, on va y aller là-dessus. Lâchez-vous lousse, allez voir, ouvrez vos horizons. Essayez plein de choses. Parfois, tu vas voir des films ou tu lis un livre et ça t’allume. Tu te dis : « Oh mon Dieu ! Oui j’aimerais peut-être faire ça ! » Ça peut vous aider dans vos choix de carrière, vos choix pour étudier ou simplement pour vous divertir. La vie n’est pas facile. Je le répète, la vie n’est pas facile. Ça peut vous changer les idées. Ça peut vous faire du bien. Ça peut vous sortir de votre quotidien. Ça peut vous montrer que vous n’êtes pas seuls. Alors, oui, « let’s go », nourrissez-vous culturellement. Lâchez-vous lousse.

15- Quels conseils pouvez-vous donner à un jeune qui aspire à devenir écrivain ?

Ça, c’est facile ! Lis beaucoup, lis beaucoup, lis beaucoup et écris beaucoup. Il n’y a pas d’autres conseils à ça. Tu lis et tu écris. Tu essayes et tu arrêtes. Tu trouves que ce n’est pas bon et tu recommences. Mais essayes le. Si quelqu’un a envie d’être un écrivain, d’abord ça ne se fait pas en criant ciseau. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut que tu t’assoies. Il faut que tu commences à écrire. Là, tu remplis tes cahiers, tu remplis ton ordinateur et tu écris. Tu fais un plan et tu essayes de trouver quelque chose. Se faire un plan, ce n’est pas banal. Il y a des auteurs qui écrivent sans plan. Je ne sais comment ils y arrivent. Mais moi, ne pas faire de plan, c’est comme dire aller faire un tour à Lyster et je passe par Trois-Rivières. Je risque d’avoir un problème, surtout si je continue vers Québec. En ayant un plan, tu sais exactement où tu t’en vas. Donc d’écrire beaucoup, de lire beaucoup et de faire des essais, de commettre des erreurs, de vivre des échecs. J’ai vécu des échecs pendant plusieurs années avant qu’il ne se passe quelque chose. Surtout de s’amuser, d’éprouver du plaisir à écrire. C’est super agréable, c’est vraiment une belle activité d’éprouver du plaisir à écrire. Quand tu éprouves du plaisir à écrire, le lecteur ou la lectrice va s’en ressentir et va se dire que l’auteur a éprouvé du plaisir à écrire ça. Même si ce sont des sujets qui ne sont pas agréables, en le lisant, tu vas le sentir que l’auteur s’est vraiment investi là-dedans. Donc de s’investir et de s’amuser, moi je pense que c’est un bon mélange des deux. Voilà, c’est à peu près ça. Et puis de ne pas hésiter. Faire lire les histoires à d’autres, oui, mais de se méfier de tous les gens qui vont trouver ça génial parce que, normalement, ce n’est pas tout le temps génial. Aussi, de se méfier de tous ceux qui vont dire que c’est pourri à l’os. En fait, on n’est pas aussi bon et on n’est pas aussi mauvais qu’on le pense. Ça, quelqu’un m’avait dit ça et je m’étais dit : « Ouin… » J’avais tendance à être très dur envers moi-même et je me suis rendu compte que je suis correct. Je fais mon possible, je travaille fort en « titi » et ça a un écho quelque part visiblement. Alors de ne pas être trop dur envers soi-même et de l’être un petit peu aussi, entre les deux. Le juste milieu, c’est une bonne chose. Est-ce que ça aide un peu ?

Oui.

Merci de me rassurer !

16- Pour vous, la persévérance scolaire, ça serait quoi ?

Je ne suis pas un exemple de ça. J’aurais aimé ça continuer. Ma fille est un bon exemple de persévérance scolaire. Elle est rendue à l’université. Ça a toujours été facile. Ça a été un parcours facile pour elle, mais elle a travaillé fort. La persévérance scolaire, c’est un classique. C’est de travailler fort, de donner tout ce qu’on a. Je fais quasiment un coach de hockey : « On travaille fort les gars ! 110% » Oui, c’est ça la persévérance scolaire… Mathis, tu me poses des questions. Je vais avoir une très bonne réponse cette nuit à deux heures du matin, ça j’en suis convaincu Mathis. Je ne t’appellerai pas à deux heures du matin pour te dire que j’ai une bonne réponse. La persévérance scolaire, c’est de trouver ce que l’on veut faire. Si tu trouves ce que tu veux faire, tu vas travailler fort parce que tu aimes ça. Mais quand tu ne sais pas trop ce que tu veux faire, quand tu ne sais pas trop quels sont tes sujets d’intérêt, parfois c’est dur de foncer et de performer à l’école. Pour donner un exemple bien précis, quand j’étais au secondaire et au cégep, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Je m’en allais comme une poule pas de tête. J’avais beaucoup de difficulté à me trouver de l’intérêt. Quand je suis devenu journaliste, là j’ai trouvé vraiment de l’intérêt pour l’écriture. Quand je suis devenu auteur, ça a donné ce que ça a donné. C’est devenu une passion. Alors quand tu trouves des passions, quand tu trouves des intérêts, ça se reflète dans ton parcours scolaire et puis tu as envie de pousser jusqu’au bout. En poussant jusqu’au bout, tu fais preuve de persévérance. La persévérance scolaire peut se conjuguer de cette façon-là je dirais. Je ne pense pas que je vais trouver une meilleure réponse à deux heures du matin finalement.

17- Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Ah vous autres, vous autres, question difficile… Ce que je peux dire c’est que, d’abord, d’être fier d’habiter la région parce qu’on a une fichue de belle région. Si vous êtes appelés à aller étudier à l’extérieur, parce que ça peut arriver que vous alliez à l’extérieur, ne soyez pas gênés de dire d’où vous venez. Ne soyez pas gênés de revenir aussi dans la région que vous habitiez, dans une plus grande ville comme Victoriaville ou un petit village de rien du tout comme Ste-Françoise. Donc, il ne faut pas être gêné d’où l’on vient et de revenir. Dans notre région à nous, le Centre-du-Québec, c’est une belle région. Il y a plein de ressources, il y a plein de bon monde. Ce qui est « le fun » ici, c’est qu’on est proche de tout, tout en étant loin. On est proche de Québec. On est proche de Trois-Rivières. On est proche de Sherbrooke. On est proche de Laval où demeure mon fils. On est proche de Montréal, tout en étant éloigné. On a accès à plein de choses. On a une vie culturelle qui est très, très vivante aussi. On n’a pas à être gêné de ça. On a une vie sportive également. Il y a plein d’attraits touristiques. Donc moi, je ne suis pas gêné du tout de dire que je vis ici. La région, ma ville et mon quartier meublent toutes mes histoires. Quand je conte mes histoires, sauf quand ce sont des ouvrages historiques, tout se passe ici ou presque. Si vous lisez les livres, vous allez retrouver plein de petits bouts de mon Victoriaville, de mon quartier aussi, de mon Plessisville aussi. Il ne faut pas être gêné parce qu’on vient d’une région qui n’est pas métropolitaine, qui n’a pas des gros centres urbains comme Québec ou Montréal. On n’a pas à être gêné de ça. Soyons fiers de notre région. Moi je suis très, très fier de notre région. Heille ! J’ai une salle à mon nom à la bibliothèque de Plessisville, la salle Alain M. Bergeron. Que veux-tu qu’un gars demande de plus ? Donc fierté pour la région.

18- Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

J’ai tellement d’admiration pour vous autres. Non mais c’est vrai. C’est quelque chose que je ne faisais même pas et que je ne fais pas du tout présentement parce que j’ai vraiment beaucoup trop de travail. J’aurais aimé ça donner du temps. En donnant du temps, d’abord tu connais plus de monde. C’est « le fun ». Tu connais des causes qui peuvent te nourrir dans ta vie, qui peuvent t’enrichir intérieurement. Côtoyer d’autres personnes, je pense que c’est beaucoup ça aussi de donner du temps bénévolement pour la municipalité. C’est de côtoyer d’autres personnes. Quand j’étais journaliste, c’est ça que j’aimais beaucoup, c’était de rencontrer le monde. Je rencontrais beaucoup de monde et puis, j’adorais ça. Avec la pandémie, ça ne se passe pas comme ça. Merci d’ailleurs de m’accueillir virtuellement. Je suis désolé, mais je suis une personne à risque et je ne pouvais pas me permettre d’aller vous voir en personne. Là, je ne vois pas grand monde depuis deux ans. C’est assez limité. Donc c’est ça, le bénévolat ce n’est tellement pas du temps perdu. Ce n’est tellement pas du temps perdu. Puis vous êtes la relève. Si vous n’êtes pas là, les bénévoles avec les cheveux gris comme moi, à un moment donné, on va passer. Donc ça prend du monde pour ça. Puis s’engager pour sa municipalité, pour sa région, pour sa province, c’est tout sauf banal. Ça se glisse bien dans un CV aussi. Un employeur qui voit que tu as été bénévole quelque part se dit qu’il pourrait faire quelque chose avec ça. Et je ne le payerai pas, il va être bénévole ! Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai. Je suis désolé, je cabotine beaucoup ! C’est une seconde nature.

19- Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette ou la vapoteuse ?

Ark! Ark! Ark! C’est juste ça que j’ai envie de faire, sérieusement. J’ai une très, très, très, très, très mauvaise relation avec la cigarette. Je vous disais que mon père avait été malade. Moi, j’ai vu mon père malade. J’ai grandi avec un père qui était malade. Il faisait une allergie au tabac. Ça s’appelle la maladie de Buerger, mais ce n’est pas « burger » comme hamburger. C’est B-U-E-R-G-E-R et c’est une maladie qui affecte les artères. Alors le sang ne coule plus dans les artères pour les extrémités. Donc la seule façon d’arrêter la douleur, c’est de couper. Alors ils ont commencé par couper les orteils. Ils lui ont coupé les jambes et, quand il est décédé, il ne lui restait que trois doigts dans ses mains. J’ai grandi en voyant ça et c’était à cause de la cigarette. Alors je n’ai pas une bonne relation avec la cigarette. Quand je vois des jeunes qui fument la cigarette, qui vapotent, je peux juste penser à… Parce que mon père et sa génération ont commencé à fumer, justement, à 14-15-16 ans et, après, ils n’étaient plus capables d’arrêter. La nicotine était trop présente dans leur système. Ma mère a arrêté de fumer au décès de mon père, mais elle fumait deux paquets par jour. Nous autres, on a grandi dans un environnement de cigarettes. Tout le monde fumait, à part moi. Puis j’ai eu des problèmes pulmonaires qui m’affectent encore aujourd’hui. Donc quand je vois des jeunes, pas les jeunes, mais bien des jeunes, qui fument ou qui vapotent, je me dis que ce n’est pas un investissement dans le futur du tout. Comme je disais tantôt, on ne reste pas un adolescent toute notre vie. Quand on sort de là, on va exercer des responsabilités, on va avoir des enfants. Si tu veux rester longtemps, longtemps avec tes enfants, donne-toi des chances et ne commence pas. C’est un cliché à dire, mais la meilleure façon d’arrêter, c’est de ne pas commencer. Mais effectivement, ça m’horripile. C’est d’une tristesse infinie. Ça m’a marqué à vie. Tous les gens dans notre famille ont été marqués à vie. Alors voilà.

20- Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

On ne fume pas et on bouge. Ça par exemple, ça devrait être dans les priorités. La nourriture culturelle, la nourriture physique, les activités physiques, ça devrait être dans les priorités, surtout quand on est jeune et qu’on a un corps d’athlète. Quand on n’est pas une vielle personne comme moi, qui aussitôt qu’il bouge, ça craque un petit peu. Quand j’étais jeune, je jouais à la balle, je jouais au hockey et je courais. Je faisais du ski. Je faisais plein, plein, plein de choses et j’ai continué pendant plusieurs années après. C’est tellement important. C’est bon pour la tête. Ce n’est pas juste bon pour le cœur. Ce n’est pas juste bon pour les poumons. C’est bon pour la tête d’aérer. Ça te fait penser à autre chose aussi quand tu fais de l’activité physique. Tu n’es pas en train de penser à l’école : « Ah, j’ai de la misère à l’école, j’ai de la misère au travail. » Tu es dans ton activité physique au complet et tu as besoin d’être attentif. S’il y a un ballon de basket qui s’en vient vers ta face et que tu es en train de penser à ton travail, ta face va avoir un bon travail d’esthétique. C’est important, c’est tellement important l’activité physique. C’est essentiel. C’est essentiel dans la vie, autant que le bonheur, autant que l’amour, autant que la culture. L’activité physique, c’est primordial.

21- Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ?

Daphnée, je suis désolé, mais je ne suis pas un spécialiste de ça. Je n’en ai jamais pris. Je n’ai jamais vu l’intérêt de prendre ça. C’est déjà assez « fucké » dans ma tête, s’il fallait en plus que je consomme du pot, ça serait un peu troublant merci. Je ne suis pas pour ça. J’ai beaucoup de difficulté à voir des côtés positifs à ça. Les côtés négatifs, j’ai côtoyé des personnes qui ont eu des sérieux problèmes avec ça. Des gens qui sont devenus schizophrènes après avoir commencé à consommer. Il y en a d’autres qui n’ont jamais eu de problèmes. Disons que je n’ai pas d’affinités avec le sujet. Oui c’est légal. Je comprends qu’on ne met pas quelqu’un en prison parce qu’il fume du pot. Ça n’aurait aucun sens d’ailleurs. Mais, je ne le recommande pas et si des gens viennent chez nous et qu’ils veulent s’adonner à ça, ils vont le faire dehors. C’est la même chose pour la cigarette. Il n’y a personne qui va fumer du pot chez nous parce que je ne veux pas. Je suis très sévère là-dessus. Mes enfants, je ne sais pas s’ils en ont pris. Ça, c’est leur vie. Ça leur appartient. C’est ça, ça leur appartient. Ils savent ce que je pense. Puis je ne fermerai pas les yeux. Je sais que c’est rendu commun, mais, moi, ça ne m’attire pas, vraiment pas. Comme je disais, c’est tellement le chaos dans ma tête parfois, si en plus je tombe là-dedans… De la même façon que les brosses à l’alcool, jamais, jamais. Je n’ai aucun intérêt pour ça. Je prends un verre de vin à tous les jours. Ça l’air que c’est bon pour les artères, mais ça n’ira jamais au-delà de ça. J’aime avoir le contrôle. J’aime être en contrôle de ce qui se passe dans ma tête. Est-ce que ça vous aide un peu ce que je dis ?

Oui.

22- On serait rendu à la capsule de trente secondes avec la question que vous avez choisie au début. Selon-vous, quelles précautions doit-on prendre avec les réseaux sociaux ?

Alors les précautions qu’on doit prendre avec les réseaux sociaux, ça vaut pour les jeunes, ça vaut pour les adultes. Ça vaut pour tout le monde. Méfiance, méfiance et puis il ne faut pas tout aller voir. Moi, je suis auteur jeunesse. J’ai 5 000 amis. Je vois passer des choses à mon égard que, moi, ça ne m’achale plus. Ça ne m’achale pas du tout. Mais quand on est plus jeune, quand on est en train de se forger une personnalité, ça peut être très déstabilisant. Ça peut être dérangeant. Ça peut être troublant. Ça peut être déchirant. Ça peut faire mal. Vous n’êtes pas obligés d’aller voir ça. C’est facile à dire pour un sexagénaire. N’allez pas voir ça. Vous avez grandi avec les réseaux sociaux. Votre vie est beaucoup là-dedans aussi, les contacts avec les gens. Mais seigneur, il faut être méfiant. Il faut être méfiant. Tu ne sais jamais si la personne qui te parle, c’est vraiment la personne que tu connais ou si ce n’est pas quelqu’un qui a volé son identité. Je reçois parfois des demandes d’amitié d’amis que je pense que ce sont des amis, mais que ce ne sont pas du tout des amis. C’est quelqu’un qui est en Côte d’Ivoire qui a pris l’identité d’un de mes amis. « Là, ça ne va pas bien, j’ai besoin d’argent. Peux-tu m’aider ? » Bien oui, certainement. Les pédophiles, tous ces sympathiques gens-là qui sont une plaie pour les réseaux sociaux. Les intimidateurs, les trolls qui ne veulent que faire mal pour leur plaisir. Oui, il faut être prudent là-dessus. Évidemment, on se garde une petite part d’intimité. On ne veut pas que tout le monde saute dans nos affaires. On aime ça avoir notre petit jardin secret, aussi, je peux présumer. Quand on a 14-15-16 ans, on ne veut peut-être pas nécessairement que nos parents mettent le nez là-dedans. Mais s’il y a un souci, peu importe le souci, il ne faut pas hésiter à le dire et à partager. Quand vous êtes victimes d’intimidation, quand vous êtes victimes de harcèlement sexuel, quand on vous fait chanter, de ne pas hésiter. On a une amie dans notre famille que son fils de 14 ou de 15 ans s’est retrouvé sur des sites pas très recommandables et il a posé des actes qui ont été filmés. Ces gens-là l’ont rançonné. Il travaillait dans une épicerie les fins de semaine. Puis il a été obligé de payer 13 000 $. Il a vidé son compte. Il a vidé son compte pour ne pas être dénoncé sur le web. S’il en avait parlé à ses parents, c’est sûr qu’ils n’auraient peut-être pas été contents, mais au moins, ils auraient pu stopper rapidement. Ou un adulte de confiance aussi, la « gang » de 12-18, vous en avez plein d’adultes de confiance, à qui vous pouvez vous confier aussi. Ne pas hésiter à en parler. Il ne faut pas être gêné d’en parler. Il y a des précautions à prendre. Il y a tellement de précautions à prendre sur le web. Je fais toujours, toujours attention. Quand je lis quelque chose qui a l’air trop beau pour être vrai, je le sais que ce n’est pas vrai. Je suis très, très méfiant. C’est de ça que je me suis rendu compte. C’est qu’au fil des ans, je suis devenu très, très méfiant envers les réseaux sociaux. Quand quelqu’un m’écrit, je m’assure toujours que c’est une vraie personne, que c’est quelqu’un que je connais. Quand quelqu’un m’envoie un message, je veux m’assurer que ce n’est pas quelqu’un qui a volé l’identité d’un autre et qui essaie d’avoir accès à mes données. Donc méfiance, oui. De ne pas accepter n’importe qui comme ami Facebook, d’aller voir… Si cette personne-là a deux amis et c’est une super de belle « pitoune », je vais me poser des questions. Si c’est un célibataire veuf en France qui a l’air d’avoir beaucoup d’argent, je ne suis pas sûr. Je ne suis pas sûr. On voit les pédophiles, ils n’ont aucune gêne. Ils s’en vont sur des forums, des 8 à 12 ans. Ils se font passer pour des enfants et après, ils demandent toutes sortes de trucs infâmes. Donc c’est ça, méfiance. Plaisir oui, mais méfiance également. Oui c’est ça, méfiance. Ah oui, méfiance. Ça ne donne rien de s’obstiner avec le monde, sérieusement. Les gens qui ne croient pas à la Covid-19, tu auras beau leur dire n’importe quoi, ils n’y croient pas. Ne perds pas de temps à t’obstiner avec eux. Moi, je les bloque. Je n’ai pas de temps à perdre avec ça. Les gens qui pensent que la Terre est plate, il y a des millions d’Américains qui pensent que la Terre est plate. Qu’est-ce que tu veux leur dire ? Comment peux-tu leur expliquer ça ? La Terre n’est pas plate. La Terre est ronde comme partout dans l’univers. Eux-autres, non, la Terre est plate. À partir de là, choisis tes combats. Puis si quelqu’un veut s’obstiner avec toi, c’est « bye, bye ! » Je donne des leçons et, si j’avais 16 ans, je ne suis pas sûr que ce soit le genre de leçons que j’aimerais entendre. Mais moi, je suis comme un papa et un grand-papa.

On vous remercie d’avoir pris le temps, M. Bergeron, d’avoir répondu à nos questions et d’avoir donné vos opinions. C’est beaucoup apprécié !

Merci Mathis, merci Daphnée, ça a été très, très agréable à faire. J’espère que mes niaiseries ne vous auront pas trop perturbés.

Vous saluerez la belle « gang » de 12-18 pour moi ! Et merci beaucoup d’avoir pensé à moi. C’est bien fin. Vous savez que vous êtes, en passant, la seule entrevue que j’ai fait ce printemps. Je ne pouvais pas faire les autres parce que j’avais trop de travail. Donc, vous êtes les seuls que j’ai faits.

Merci !

Merci à vous et bonne soirée.


Entrevue avec Guy Morin, président de Giguère et Morin.

Entrevue avec Guy Morin, président de Giguère et Morin, réalisée par Mya Larivière-Blanchette, Makayla Nantel et Ève Francoeur
du Comité 12-18 de St-Félix-de-Kingsey.

Décrivez-nous votre entreprise ?

Nous sommes un manufacturier de composantes de bois francs. Nous achetons différents bois francs de série que l’on transforme pour faire différentes composantes pour l’industrie du meuble et d’armoires de cuisine. C’est une entreprise qui existe depuis plus de 50 ans. Nos manufacturiers sont principalement situés au Québec et nous en avons également aux États-Unis.

Quels types de métiers pouvons-nous retrouver dans votre entreprise ?

Nous embauchons des journaliers qui ne sont pas spécialisés, que nous formons principalement à l’interne. Nous préférons engager les gens pour leur savoir-être et non seulement pour leur savoir-faire. Nous avons aussi d’autres métiers comme surtout des ingénieurs que nous allons embaucher; des ingénieurs industriels, des techniciens en génie industrielle, qui représente un petit volet entre les deux. Nous privilégions souvent les techniciens. Nous embauchons également des gens sortis de l’école du meuble à Victoriaville pour des métiers un peu plus spécialisés.

Quels sont les valeurs de votre entreprise ?

Les valeurs principales, je dirais le respect, la rigueur et la réussite. Le respect : respecter nos employés, nos clients, nos délais et nos engagements. La rigueur : faire en sorte que tout se fasse bien, de la bonne manière et que tout le monde soit rigoureux et assidu. La réussite : de s’assurer d’avoir de bons clients et que nos employés se développent. Quand nous sommes avec des gagnants, on gagne !

Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embaucher ?

On parle principalement du savoir-être. Nous voulons du monde respectueux, assidu, possédant le sens de l’équipe et collaboratif. Tu peux être amené à travailler en équipe. Ce qui est important, c’est la capacité d’apprendre. Si la personne n’a pas de métier, il doit par contre vouloir l’apprendre.

Est-ce qu’il y a des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes plus fier ?

La plus grande fierté que nous avons, c’est premièrement de durer dans le temps, d’avoir évolué durant toutes ces années et de rester dans le coup. Nous avons une usine à la fine pointe de la technologie. Au Québec, il y a peu de gens qui sont organisés comme nous. Notre comparatif, ce n’est pas au Québec. On se comparent avec des américains.

Selon vous, quels sont les avantages de travailler en région ?

Je vous dirais la proximité. Quand nos employés ont à se déplacer, ils ont 15 à 20 minutes à parcourir seulement. Tu peux faire tes activités plus rapidement. Le sentiment d’appartenance est plus familier. Nous connaissons vos parents et même vos grands-parents.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

Dans un horaire d’une journée type, nous faisons quand même beaucoup de choses. Le matin, je fais mon « clean-up ». Nous recevons des courriels, nous préparons notre journée selon ce qu’on a reçu la veille. Ma liste de courriels est un peu ma liste de choses à faire. Des fois, j’analyse les indicateurs, comment ça été la veille. J’aime faire des tournées de plancher, voir comment ça se passe, sentir si c’est en cohésion, en équilibre. Nous avons des rencontres de comités avec des petits groupes d’employés. Nous faisons des réunions. Quand j’ai du temps pour réfléchir, j’aime penser à des outils pour nous améliorer. Mon rôle est aussi de m’assurer que nous respectons les règles.

Quelle partie de votre travail aimez-vous le plus ?

Je vous dirais que c’est ce que je fais le moins présentement, soit de rencontrer du monde. J’aime faire des rencontres à l’extérieur, dans des associations, dans des expositions. Nous avons beaucoup moins à nous déplacer ces temps-ci. Faire des rencontres, c’est ce que j’aimais le plus.

Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?

On veut être un leader, la meilleure entreprise dans notre domaine et pas juste au Québec, mais en Amérique du nord. Nous voulons rester parmi les usines les plus performantes dans ce qu’on fait. Chaque fois que nous faisons des investissements, c’est pour nous retrouver en avant de la parade. C’est mieux de faire de la poussière que de manger de la poussière. À l’origine, l’entreprise faisait des petits pupitres scolaires où vous leviez la tablette avec les petites chaises en bois. C’était la vocation de l’usine à l’époque. Ça toujours été une usine qui a transformé le bois. Elle a toujours démontré la capacité de s’adapter en fonction du marché.

Pour quelles raisons devrions-nous travailler pour votre entreprise ?

Premièrement, ça fait plus de 50 ans qu’on fonctionne. Je pense que nous sommes une entreprise présente et stable. Nous avons un environnement de travail propre et sécuritaire. Il n’y a pas de nuage de poussière dans l’usine. Nous avons toujours été respectueux envers nos employés et, en retour, nos employés nous sont fidèles. La majorité de nos employés travaillent avec nous depuis plus de 20 ans.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

J’ai déjà été président d’une association et mon thème disait : « Collaborer pour mieux progresser ». Ce qui m’inspire, c’est le travail d’une équipe. Je me suis toujours dit que tout seul tu vas plus vite, mais qu’ensemble tu vas aller plus loin. C’est la cohésion du groupe qui permet de faire des choses.

Pour vous la persévérance scolaire c’est quoi ?

J’ai toujours eu ce principe que, quand on commence quelque chose, il faut toujours le compléter. Ça commence avant l’école. Vous vous impliquez dans quelque chose, vous devez aller au bout de votre aventure. Tu embarques dans un club de soccer et vous commencez l’année avec 15 joueurs. Si les joueurs commencent à abandonner un après l’autre et que vous êtes maintenant rendus 10 joueurs, ils ont tous mis en péril ce que les 10 autres avaient commencé. Je trouve que c’est un gros manque de respect. Quand tu embarques dans un groupe qui est intéressé, au secondaire, c’est plus facile de continuer. Un secondaire 5, ça prend ça. C’est le premier jalon de ta vie et ensuite, c’est beaucoup plus facile de s’orienter. Il ne faut pas que ça devienne une obsession et que ça te rende malade. Il ne faut pas arrêter au premier obstacle.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Je dirais : impliquez-vous les jeunes ! Les leaders, on les reconnaît à votre âge. Quand j’étais au CEGEP, il y avait les jeunes entrepreneurs qui devaient démarrer une entreprise. Il fallait s’incorporer et tout ça. J’étais président de l’entreprise. Ça ne s’apprend pas, mais quand tu t’impliques, tu vois ce que tu es capable de faire. Parfois tu ne le vois pas, mais c’est le groupe qui va te dire qu’il te voit là. Ça va vous pousser en avant. Ça va faire en sorte que vous ne serez pas seuls. La pire chose pour un jeune es de se retrouver tout seul. Quelqu’un qui est isolé et qui n’a pas de groupe de référence, c’est plus difficile pour lui. Ton groupe représente ta meilleure protection quand tu es jeune. Impliquez-vous, vous êtes les leaders de demain. Un leader ce n’est pas une question d’études mais d’état.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

Chapeau les jeunes ! Premièrement, si nous voulons que des jeunes prennent notre place, il faut qu’ils s’impliquent. Autre chose, la présence des organisations fait en sorte que si les jeunes s’impliquent, ce seront les leaders de demain qui se formeront. Ce que j’aime de Partenaires 12-18, c’est que vous apprenez le fonctionnement d’un organisme. Vous avez déjà déterminé des leaders dans le groupe. C’est la base de n’importe quoi.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

Moi je dirais, un esprit sain dans un corps sain. Je pense que c’est un élément ultra important. Je suis allé voir le médecin, il m’a dit que j’avais le foie gras. Le docteur m’a dit que je devais manger moins, boire un peu moins de vin et faire de l’activité physique. J’aime prendre un bon repas avec une petite coupe de vin. J’ai décidé de m’acheter une paire de « running shoes » et j’ai commencé à courir… L’activité physique est un exutoire. La pire chose est de devenir sédentaire. Quand tu fais une activité, tu as le cerveau qui décroche de ton travail et tu brûles des calories. Je suis un ardent défenseur de l’activité physique.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette ou la vapoteuse ?

Je me disais toujours, si vous faites de l’activité physique, vous allez arrêter de fumer ! C’est sûr que ça peut paraître séduisant. On veut avoir une référence, on veut devenir adulte plus vite, mais c’est éphémère. Moi quand j’étais jeune, ça fumait beaucoup plus qu’aujourd’hui. Le vapotage est peut-être plus présent. Je pense que c’est un exutoire qui n’est pas correct. Soyez dans des groupes qui font des activités. Le groupe enlève probablement le goût de fumer. Je pense que le monde qui s’isole démontre plus d’intérêt à fumer ou vapoter. Le fait d’être impliqué dans le 12-18 est sans doute votre meilleur remède pour ne pas que vous soyez tentés.


Entrevue avec Audrey Martin, de Audrey Martin Photographe

Entrevue avec Audrey Martin, de Audrey Martin Photographe, réalisée par Léanne Héon et Grabriella Joseph-Roux du Comité 12-18 de Lyster.

Décrivez-nous votre entreprise ?

Moi, je suis photographe professionnelle depuis plus de 15 ans, presque 20. Là, maintenant, je me spécialise surtout dans les photos de familles extérieures et dans les photos corporatives, donc pour réaliser des banques d’images pour les entreprises.

Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ?

Moi, je suis seule dans mon entreprise. Donc c’est moi qui fais tout. Mais si par exemple, j’avais besoin d’employés, je pourrais engager une retoucheuse, quelqu’un qui s’occupe des réseaux sociaux, quelqu’un qui fait la communication pour répondre à des courriels, une adjointe administrative. Je fais affaire, parfois, avec des maquilleuses, mais c’est plus de la sous-traitance. Donc, elles ne sont pas vraiment engagées à mon compte. Je peux faire affaire avec des personnes tierces comme des maquilleuses ou des caméramans pour certains contrats.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

Les valeurs de mon entreprise… C’est sûr, valeurs familiales, dans le sens où je crée des souvenirs pour les familles. Le côté relationnel aussi, créer des relations avec des gens, les liens de confiance aussi, que les gens m’accordent pour créer leurs souvenirs finalement.

Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?

Les avantages à travailler en région… Moi, ce que j’aime beaucoup, c’est vraiment qu’en région, on connait tout le monde. Les clients reviennent. On crée vraiment des liens d’amitié avec les clients. Moi, c’est le côté que j’aime beaucoup en région.

Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?

Oui, j’ai fait des gros projets. Par exemple, pour Tourisme Centre-du-Québec, j’ai fait une banque d’images pour eux, pour leurs réseaux sociaux, pour leur site Internet. J’en ai fait pour la MRC de L’Érable. J’ai fait une bonne banque d’images aussi pour Hamel Propane. Ce sont quand même des gros contrats qui nécessitaient plusieurs heures de prise de vues avec un bon lot de photos. C’est « le fun ». Quand on parle, par exemple, de Tourisme Centre-du-Québec, je suis amenée à aller dans différentes entreprises, exemple pour faire des images dans différents vignobles de la région. Donc, on découvre aussi différentes entreprises et des produits du terroir aussi. Donc moi, c’est ce que j’aime de mon métier.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?

C’est sûr que la partie que je préfère, c’est vraiment la prise de photos. Moi, quand je prends des photos, j’ai vraiment l’impression que je ne travaille pas finalement, parce que c’est vraiment une passion. J’aime ça et j’oublie que je travaille. Le côté que j’aime moins, c’est sûr que c’est le côté « ordinateur ». On a moins d’interactions avec les gens. Donc vraiment, ce que je préfère, c’est d’être sur le terrain en train de prendre des photos.

Comment se passe une journée de travail pour vous?

Mes journées de travail sont quand même variées. Il n’y a pas une journée qui se ressemble dû au fait que je suis à contrat. Donc, je travaille souvent les fins de semaine, les soirs de semaine, quand on parle de photos de famille. Corporatif, c’est plus durant la semaine. Donc, c’est vraiment varié comme horaire de travail. Souvent, durant le jour, je vais faire du traitement d’images, donc du travail d’ordinateur principalement, trier des photos, retoucher, livrer des galeries « web ». Sinon, les soirs, les fins de semaine, c’est plus de la prise de photos.

Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise?

Parce que c’est une belle passion ! Moi, c’est vraiment le contact humain. Moi, j’aime avoir du plaisir aussi dans la vie. C’est sûr que si j’avais des employés, ça me prendrait des employés qui aimeraient aussi avoir du plaisir en travaillant.

Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise?

Bonne question. Jusqu’où je rêve de l’amener ? C’est sûr que le plus loin possible. Être vraiment reconnue comme la spécialiste de la région pour les photos de familles extérieures et les photos corporatives

Pour vous, la persévérance scolaire, c’est…

Oui, c’est important de persévérer à l’école, d’aller chercher son secondaire 5. Je trouve ça super important. Mais moi, contrairement à bien des gens, le haut niveau de scolarité, pour moi, ce n’était pas super important quand j’avais votre âge. Pour moi, vraiment, ce qui est important, c’est de faire quelque chose qu’on aime dans la vie. Si votre rêve, c’est de devenir médecin, dans ce cas-là, c’est sûr que l’école c’est super important. Mais, comme moi avec la photo, je fais vraiment ce que j’aime faire dans la vie et le cours de photo, c’était un DEP. Je ne suis pas nécessairement allée à l’école très longtemps, mais je fais ce qui me passionne et ce que j’aime.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

La nature. Tantôt, on parlait des avantages à travailler en région, ça fait partie des avantages aussi. On a accès à des beaux coins de pays autour de nous, en campagne. Donc moi, j’aime beaucoup travailler dehors. Vraiment, la nature m’inspire beaucoup. Sinon, le côté humain. Je suis quelqu’un qui s’intéresse vraiment aux gens, à ce qu’ils vivent, à leur histoire. Moi, c’est ça qui m’intéresse.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

Je trouve ça super. En vrai, c’est super important. Moi, je l’ai fait beaucoup quand j’étais jeune. J’ai fait partie du Comité 12-18 de Notre-Dame-de-Lourdes. On a même mis sur pied un local pour les jeunes quand j’étais là. Faire du bénévolat, c’est important parce qu’on apprend beaucoup de choses. On apprend, soit à travailler, soit à s’organiser. On a vraiment des beaux apprentissages à faire. Souvent, je trouve que les plus beaux apprentissages qu’on fait, c’est vraiment dans la vie de tous les jours et pas nécessairement sur les bancs d’école. On a toujours quelque chose à apprendre. Ça, c’est vraiment important. Souvent, quand on fait du bénévolat, on apprend à avoir plus confiance en nous, on apprend à donner, à donner de son temps. Donner de son temps et être généreux. Je trouve que ça amène des belles valeurs de faire du bénévolat.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Mon principal message, je pense que je me répète un peu, mais c’est vraiment de faire quelque chose que vous aimez dans la vie, de trouver c’est quoi votre passion et d’aller dans cette voie-là. Trouvez quelque chose qui vous fait vibrer et foncez. Foncez vers vos buts, vos objectifs, vos rêves. Rêvez grand aussi.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/la vapoteuse ?

Ark ! Selon moi, ça ne devrait même pas exister. Ça m’a tout le temps un peu dégoûtée parce que, la cigarette… La vapoteuse, pas que je ne connais pas ça, mais pour moi ça rime la même chose qu’avec la cigarette. Selon moi, ça ne devrait pas exister. Tenez-vous loin de ça le plus possible parce que ce n’est pas bon pour la santé.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

C’est sûr que c’est super important l’activité physique. Ça fait partie du bienêtre et ça permet de dépenser notre trop plein d’énergie. Ça permet aussi, parfois, d’évacuer, de faire le vide dans notre tête, d’évacuer le stress. Ça a plein de bienfaits pour la santé, donc c’est super important.

Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ?

L’impact positif, c’est que ce seront des substances plus contrôlées, il va y avoir moins de chimique dedans. Ça va être des produits plus naturels. Côté négatif, je dirais la banalisation, de rendre ça un peu plus banal que ça ne devrait l’être.


Entrevue avec Ariane Guillemette, Métavic.

Entrevue avec Ariane Guillemette, Métavic, responsable de la gestion de la production, des ressources humaines, de l’approvisionnement et directrice marketing.

1- Décrivez-nous votre entreprise ?

Métavic est une entreprise familiale qui a vu le jour en 1982. Les premiers propriétaires, M. Émile Guillemette et Mme Cécile Gouin mes grands-parents) ont légué leur entreprise à leurs fils Steeve et Martin Guillemette. À ce jour, Métavic se concentre dans la conception, la fabrication et la vente de machineries forestières comme des chargeuses, des remorques routières et des têtes multifonctionnelles. Nous sommes actuellement une vingtaine d’employés et distribuons nos produits partout à travers le Québec et aux États-Unis via plus de 25 distributeurs.

2- Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ?

Nous y retrouvons des soudeurs-monteurs, des machinistes, des assembleurs-monteurs, des mécaniciens Industriels, des peintres, des commis aux pièces, un commis aux paies, une secrétaire – commis comptable et des journaliers.

3- Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

Nous accordons une grande valeur au souci du travail bien fait, à la solidité et à la rigidité de nos produits, à l’écoute de la clientèle et à la performance.

4- Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lorsque vous les embauchez ?

Nous recherchons le respect, la fiabilité, la débrouillardise/autonomie et le souci du travail bien fait.

5- Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fiers ?

La plus grande fierté des propriétaires de l’entreprise est la conception et la fabrication de têtes multifonctionnelles pour des excavatrices. La tête multifonctionnelle Métavic est la seule produite en Amérique du Nord. La compétition se retrouve en Europe et en Finlande. C’est d’autant plus une fierté car c’est mon oncle qui en a fait la conception du début à la fin, par lui-même.

Si je parle pour moi, je dirais la formalisation de l’entreprise à la norme de conformité ISO-9001. Je venais à peine de terminer mon baccalauréat en marketing que j’entamais ce gros projet. Habituellement, ce sont des équipes de travail qui s’occupent d’un tel projet. Dans mon cas, j’étais seule avec l’aide d’un conseiller en ligne.

6- Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?

Dans notre cas, nous produisons des produits qui seront utilisés dans la forêt. Donc être situés en région est un avantage puisque ça augmente notre crédibilité. Nous sommes entourés de forêts et de champs. Le fait d’être en région nous octroie une plus grande proximité avec notre clientèle et nos employés. Ce sont des amis, de la famille et des collègues.

7- Comment se passe une journée de travail pour vous ?

Premièrement, à mon arrivée, je vais toujours faire ma tournée dans l’usine de montage pour m’assurer du maintien de la planification effectuée en production. Je m’assure que tous les employés ont le matériel nécessaire pour effectuer la production de la journée et même de la semaine. Je réglé les problèmes si le cas se présente. Une fois que cela est fait, je vais dans la deuxième usine pour faire une tournée. Je veux m’assurer que tout le monde a les outils nécessaires pour être efficace durant la journée. Ensuite, je fais un bref inventaire de ce que j’ai pour préparer mes commandes que je remets à nos différents fournisseurs. Je réceptionne les commandes reçues. S’il y a lieu, je fais un suivi des « back orders » avec les fournisseurs en question. Je procède à l’entrée de factures des fournisseurs, le tout en répondant à mes courriels, au téléphone, aux distributeurs et aux clients, puisque je suis en charge d’une partie des ventes. Je n’ai jamais une journée similaire ce qui m’évite de tomber dans la routine.

8- Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?

La gestion et la planification de production sont mes parties favorites dans mon travail. Je planifie la production de la chargeuse et la production de remorques de route hebdomadairement. J’aime bien organiser et planifier dans la vie en général et je suis comblée avec cette tâche.

9- Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?

Nous aimerions que Métavic devienne LA référence dans le milieu forestier. Devenir le premier nom qui vienne en tête pour les gens qui veulent s’acheter un produit forestier.

10- Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ?

Nous sommes une petite entreprise qui a à cœur le bien-être de nos employés. Nous voyons le meilleur en chacun de nos employés et nous faisons en sorte de les considérer comme un membre de la famille. Nous sommes en constante évolution et amélioration et nous nous attendons à la même chose pour nos employés.

11- Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

La foresterie, ce sont vraiment des gars de bois. Ils se ressourcent en forêt et produisent des machines pour faciliter le travail dans le bois tout en minimisant l’impact de leur passage sur la terre.

12- Pour vous la persévérance scolaire c’est… ?

S’amener à se dépasser au quotidien quand on croit que le système scolaire n’est pas fait pour nous. Trouver une façon de s’adapter pour comprendre et faire notre place.

13- Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Continuer de persévérer ! Tous vos faits et gestes ont un impact sur notre société et fait en sorte que nous nous améliorons. Vous êtes le changement, vous êtes l’avenir. N’hésitez pas à faire votre place dans la région.

14- Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur société ?

Il n’y a pas si longtemps j’étais à votre place, c’est moi qui interviewais les entrepreneurs. Je comprends donc très bien votre position, le temps et l’énergie que vous mettez dans toutes vos activités que vous faites pour la municipalité. S’impliquer vous aide à vous développer en tant qu’individu, vous permet de vous faire une place dans la société, d’apprendre à connaître le milieu des affaires et à vous développer un cercle de connaissances qui sera votre meilleur atout plus tard.

15- Quelle importance accordez-vous à l’activité physique ?

Je vous avouerais que je ne suis pas la plus sportive… mais ça ne veut pas dire que je néglige l’activité physique pour autant. C’est important de bouger d’une quelconque façon que ce soit. Que ce soit de prendre une marche, de forcer jusqu’à ne plus sentir ses bras ou de jouer dans une équipe sportive, toutes les façons sont bonnes pour notre santé mentale et physique.

16- Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/vapoteuse ?

Je suis totalement contre. C’est toxique et néfaste pour la santé. Que vous soyez âgés de 12 ans ou de 70 ans, prendre la décision volontairement de nuire à sa santé pour ressembler à ses amis ou gérer son stress, c’est la pire décision que vous pouvez prendre.

17- L’intimidation vous rappelle quels souvenirs et quelles émotions ?

Que de mauvais souvenirs… Il n’y a rien de positif dans le fait de se faire intimider au quotidien dans son milieu scolaire. En revanche, une leçon que j’ai retenue, c’est que la majorité des gens ne se rendent pas compte de la souffrance qu’ils font vivre à l’autre en riant de lui, en le ridiculisant ou en le traitant de toutes sortes de noms. C’est lorsqu’ils sont confrontés à la réalité de leurs actes qu’ils comprennent l’impact négatif qu’ils ont et qu’ils sont portés à changer de comportement par la suite. Ne tolérer aucune forme d’intimidation et assurez-vous de ne pas être un intimidateur avant de vous déclarer victime.

18- Selon vous, quelle importance les jeunes devraient-ils accorder à leur apparence physique ?

Avoir une apparence négligée ne paraît pas bien pour votre entourage, autant avec les amis qu’au niveau professionnel. Il faut faire attention de ne pas envenimer la situation avec l’apparence physique. Les réseaux sociaux ne présentent pas nécessairement la réalité. Il faut faire attention à ce qu’on considère comme un modèle ou un exemple à suivre.

19- Selon vous, quelles précautions doit-on prendre avec les réseaux sociaux ?

Tik Tok, Instagram, Facebook et Snapchat sont des réseaux sociaux en plein essor. On aime regarder les vidéos et les belles photos des influenceurs, mais prenez un temps d’arrêt. Si vous enlevez les filtres et les belles citations, où est la réalité ? Sur les réseaux sociaux, on voit le beau et pas nécessairement la réalité. Questionnez-vous lorsque vous défilez votre fil d’actualité… Combien de fois voyez-vous des photos ou vidéos avec de personnes ayant de l’acné, des poches sous les yeux, des bébés qui pleurent ou en crise… une fois sur 50 peut-être…


Entrevue avec Marie-Claude Pinard et Étienne Gagnier, de Rendez-vous santé inc.

Entrevue avec Marie-Claude Pinard et Étienne Gagnier, de Rendez-vous santé inc., réalisée par Éliane Desmarais et Lili-Rose Dionne
du Comité 12-18 de Lefebvre.

1- Pourriez-vous nous décrire votre entreprise ?

Nous avons repris l’entreprise de mes parents. Nous sommes spécialisés dans les repas plus santé. Nous participons également à plusieurs évènements comme des marchés extérieurs. Nous préparons des petites boites à lunch pour l’école de Lefebvre et bientôt pour celles de Durham Sud et L’avenir également. Notre entreprise offre différentes activités, mais le programme alimentaire qu’on désert représente ce qui nous occupe le plus.

2- Quels types de métiers peut-on trouver dans votre entreprise ?

Cuisinier bien entendu ! Nous sommes tous formés ici pour ça et spécialement pour les repas sans gras, sans sel. Nous avons également beaucoup de gestion, donc il faut quelqu’un pour le volet comptabilité et gestion. Il y a également la vente.

3- Quels sont les valeurs de votre entreprise ?

Des valeurs familiales… Nous avons acheté de mes parents en 2016. Nous travaillons avec le même employé depuis plusieurs années. Elle est même la marraine de notre petit garçon. Notre petit garçon travaille souvent avec nous. Âgé de 5 jours, il faisait déjà des sandwichs avec nous en portage. Comme valeur, nous dirions également la santé. Nous nous orientons à offrir ce qu’on connait de meilleur pour la santé.

4- Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embaucher ?

La ponctualité et la fiabilité. Nous avons une production à faire, la viande est à cuisiner, il faut que ça avance. C’est important d’être là au moment où nous en avons besoin. C’est beaucoup d’organisation pour la conservation des aliments, donc ce sont les 2 grandes qualités que nous recherchons chez nos employés.

5- Est-ce qu’il y a des réalisations ou des projets pour lesquels vous êtes particulièrement fier ?

Notre projet pour les repas d’école pour les élèves, c’est ce que nous voulions faire. Être plus local, car avec le programme alimentaire, nous voyageons un peu plus et là, c’est à côté de chez nous, pour notre monde. Nous en sommes très fiers. Le marché de L’avenir également. Nous sommes partis de rien. On avait une ébauche avec le COVID avec la Maison de la culture. Malgré tout, nous avons réussi à garder le marché toutes les semaines durant l’été et ce fût un franc succès. C’est un début de quelque chose qui peut devenir plus grand. Nous sommes aussi très fiers d’avoir passé au travers du COVID en étant encore capables de fonctionner. Tout a été en arrêt et avec la nourriture, on ne peut pas se permettre d’arrêter 1 mois ou 2, et repartir pour voir si ça va fonctionner. On a réussi à ce que notre clientèle reste avec nous en trouvant de nouvelles solutions. On a fait la livraison à domicile pendant plusieurs semaines. D’avoir réalisé ça, pour nous, c’est une grosse affaire.

6- Selon-vous, quels sont les avantages de travailler en région ?

Il y a gros des inconvénients à travailler en région, mais où nous sommes situés actuellement, à Lefebvre, on se trouve à 1 heure de plusieurs grandes villes. Nous avons cette chance de profiter d’une cette certaine proximité. Nous sommes en campagne, donc c’est plus tranquille.

7- Comment se passe une journée de travail ?

Chaque journée est différente. Lundi est une journée de production de produits frais. Le mardi, les viandes sont dégelés donc c’est une journée de cuisson. Le mercredi, on monte les plats. Il y a des journées de vente à travers ça. Nous n’avons jamais le même horaire tous les jours. Il y a des journées de production ou ça va bien et que nous pouvons finir 30 minutes plus tôt. Il y a aussi des journées où ça va moins bien et on peut finir une heure plus tard. Ce n’est pas une journée de 8 à 5.

8- Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?

D’être déjà à la maison une fois notre journée terminée ! Nous habitons à côté, les enfants sont là, nous aimons la liberté que ça apporte. Je peux me permettre de diner avec mon garçon presque chaque midi parce que nous avons un horaire plus flexible. J’aime ça me lever et me faire un café, je traverse ensuite pour aller travailler. Nous pouvons être productifs pour l’entreprise plus rapidement.

9- Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?

Nous sommes là où nous voulions aller. Pour l’avenir, c’est la continuité de ça. Peut-être distribuer pour une nouvelle école primaire, poursuivre avec les marchés extérieurs qui ont bien fonctionné. Nous avons un Marché de Noël en fin de semaine et dernièrement, nous sommes allés à celui de Lefebvre. C’est le genre d’évènements que nous aimons faire. Ça nous sort de notre routine.

10- Pour quelles raisons devrions-nous travailler pour vous ?

En fait, nous sommes d’excellents patrons ! Nous sommes très flexibles et nous communiquons beaucoup. Nous sommes très respectueux des êtres humains et nous portons attention à nos employés afin qu’ils se sentent respectés. Nous ne sommes pas si durs. Nous aimons le travail bien fait, mais nous sommes capables de donner de l’espace pour un rendez-vous. On a tous une vie et nous comprenons ça. Travailler dans une cuisine, ça apporte une belle expérience qui sert toute la vie. Je suis un pas pire cuisinier, je pourrais également vous donner de bons trucs !

11- Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

Depuis que nous avons nos enfants, c’est surtout eux. Nous avons eu de beaux modèles d’affaire comme mes parents. Ils ont fait ça plusieurs années et c’est certain qu’ils ont été inspirants pour ce qu’on fait là. Mais ce qui nous donne cette énergie-là, ce sont nos enfants. Nous voulons leur offrir un bel environnement, parce qu’avec l’entreprise ce n’est pas toujours évident. Ils nous ont suivi dans cette aventure.

12- Pour vous, la persévérance scolaire c’est ?

C’est important. On ne s’en rend pas compte quand on a votre âge. Oui la persévérance scolaire est importante, mais aussi l’expérience, en parlant avec des gens. Je n’ai pas continué en sortant du secondaire. Je me suis sans doute mis trop de pression à trouver un métier à vie. L’expérience d’aller à l’école, ouvrir ses horizons sur toutes sortes de choses, ça va être toujours un plus. J’ai travaillé après le secondaire dans un poulailler à gratter du fumier. C’était correct, j’avais un bon salaire, mais probablement que mon père aurait aimé que je fasse autre chose. Je n’aimerais pas que mon garçon se ramasse à faire des jobs qu’il n’aimera pas. J’ai fait un long détour pour arriver où je suis là. J’ai travaillé 15 ans sur la construction sans avoir de cours. Être allé suivre mon cour en sortant du secondaire m’aurait amené à la même place sans effort de plus.

13- Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

De ne pas avoir peur d’aller chercher de l’expérience. On vous offre l’opportunité de faire quelque chose, ça vaut la peine de le saisir. Trouver un travail plus jeune, aller rencontrer des gens. Ce que vous faites là, aller rencontrer des gens et parler leur. C’est une belle expérience qui peut vous inspirer à aller vers quelque chose d’intéressant.

14- Qu’est-ce que vous pensez des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

Vous allez acquérir de belles valeurs. Nous sommes dans l’ère où nous voulons de l’argent, être payé pour tout, pour vivre et faire nos sorties. Sauf que rien ne vaut d’aider des gens de façon gratuite. La gratuité et la générosité, on n’en voit jamais suffisamment et c’est beau de voir ça. C’est gratifiant et ça change une vie.

15- Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

C’est important de prendre le temps de faire de l’activité physique, ce que nous, nous ne faisons pas toujours. On prône la santé avec nos repas, ça va de soi que nous prônons aussi l’activité physique. Nous essayons d’en faire et d’en faire faire aux enfants aussi. C’est difficile d’avoir de la discipline, surtout avec le métier que nous avons. Mais quand nous avons l’opportunité de bouger, c’est super important.

16- Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et ou la vapoteuse ?

Je ne comprends pas que, rendus presqu’en 2022, les gens fument encore sachant ce que ça peut faire à leur santé. J’ai fumé longtemps et une de mes plus grandes fiertés est d’avoir arrêté. J’en parlais à ma mère cette semaine, et j’ai de la misère à croire que j’ai fumé tant que ça. C’était juste une habitude. Je n’étais vraiment pas en santé, surtout que je ne faisais pas beaucoup d’activité physique. Je me rends compte que juste le fait d’avoir arrêté, j’ai gagné beaucoup en santé. Je toussais beaucoup et je ne tousse plus. Je suis cuisinier, je goûtais mais je salais un peu moins sachant que je goutais moins. Je me disais que si je salais à mon goût, ça serait trop salé. Aujourd’hui, je goûte beaucoup plus. Pour le portefeuille ? Pour m’aider a arrêté, je me suis fait des virements de ce que ça me coûtait en cigarettes. Quand j’ai eu l’envie de fumer, j’ai vu comment j’avais économisé. J’ai pu payer la chambre d’enfant, le siège de bébé pour mon premier garçon. J’ai pu faire de très beaux investissements. Si j’avais continué de fumer dans ma vie, tout serait juste parti dans la fumée. Je n’encourage personne à commencer.  Je suis disponible pour donner tous les trucs possibles pour arrêter, car ça va me faire plaisir. Il n’y a aucun avantage à fumer. C’est un gros handicap.


Entrevue avec Caroline M.-Gauthier et Rémi Desmarais, Ferme G&M Desmarais.

Entrevue avec Caroline M.-Gauthier et Rémi Desmarais, Ferme G&M Desmarais, réalisée par Maxime Houle et Madison Ménard du Comité 12-18 de Durham-Sud.

Pourriez-vous nous décrire votre entreprise ?

Cette entreprise familiale appartient à mes parents. Ma conjointe et moi faisons partie de la relève future. Nous sommes producteurs de porcs et de grandes cultures. Nous possédons une meunerie et un magasin pour détailler nos produits. Ceci nous permet d’offrir de bons produits pour permettre aux gens de savoir ce qu’ils achètent. Il n’y a pas d’autres employés que ma conjointe et mes parents.

Quels types de métiers pouvons-nous retrouver dans votre entreprise ?

Agriculteur, c’est vraiment notre métier.

Quels sont les valeurs de votre entreprise ?

Nos valeurs sont surtout axées sur la famille. C’est une entreprise familiale et nous sommes impliqués avec nos enfants là-dedans. Nous sommes également axés sur l’innovation, car avec les moulées que nous fabriquons, on s’assure de toujours être les premiers à les produire. Nous mettons au défi tous nos compétiteurs de posséder des moulées comme les nôtres. Nous travaillons toujours en avant des problèmes. Il y a également la qualité du service à la clientèle, c’est très important pour nous. Nous travaillons dans ce sens-là.

Est-ce qu’il y a des projets ou réalisations de votre entreprise dont vous êtes fiers ?

Le magasin en tant que tel. C’est une de nos fiertés des dernières années.

Le magasin permet cette proximité-là avec les gens. Ils peuvent venir discuter directement avec nous. C’est notre fierté des dernières années.

Selon vous, quels sont les avantages de travailler en région ?

La proximité avec nos clients. Nous connaissons les gens qui viennent ici. Ce sont des gens du village, du village voisin ou des gens qui nous ont été référés par le bouche à oreille. Nous les connaissons. Pour nous, c’est un avantage. Nous connaissons leurs animaux, les problèmes de leur chien par exemple. C’est ainsi beaucoup plus facile pour nous de les aider.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

C’est au gré des urgences ! S’il y a un problème dans la porcherie, comme aujourd’hui c’était le cas. Il a fallu que mon mari et mon beau-père soient dans la porcherie une partie de la journée pour régler des problèmes électriques. Moi j’étais avec les enfants à faire de la facturation sur le coin du comptoir. C’est vraiment variable selon les ouvrages. Il y a les grosses poches de moulées que nous devons faire tous les jours. L’hiver, pour la mécanique, mon mari essaie d’en faire quand il n’y a pas d’urgence. Pour bien répondre aux clients aussi, nous arrêtons ce que nous faisons pour les servir ou répondre au téléphone.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?

Rémi : J’aime me retrouver dans les champs, voir les plantes, travailler le sol, produire les moulées, développer de nouvelles recettes. Ce sont des petites choses que je trouve vraiment agréable.

Caroline : Ce que j’aime est de répondre au téléphone ou servir les clients pendant que je joue avec mes enfants. C’est vraiment le meilleur des deux mondes. Les clients l’apprécient. Ils nous posent une question sur Facebook et nous sommes vraiment réactifs, tout en étant capable de donner le yogourt à mon bébé.

Jusqu’où rêvez-vous d’apporter votre entreprise ?

Cette année, nous allons agrandir le magasin, il va doubler de superficie. C’est certain que c’est une autre belle réalisation. Nous allons commencer par ça avant de rêver à autre chose.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

Je regarde mes enfants, je les vois grandir, évoluer et je m’imagine toutes les possibilités qu’ils ont. Tous les choix qui s’offrent à eux. Ça m’amène à me questionner, si j’étais enfant, qu’est-ce que je ferais, qu’est-ce que je choisirais ? Souvent on se bloque, nous avons des idées préconçues de ce que l’on peut faire ou pas. La grande fille de 7 ans de mon mari nous pose des questions sur ce qu’elle pourrait faire ou pas. On se surprend à lui dire qu’elle peut tout faire !

Pour vous, la persévérance scolaire c’est ?

Plus tu persévères à l’école et plus tu t’ouvres des portes, plus tu as de nouvelles possibilités. Je sais que rendu à 16-17 ans, c’est rendu long et plate et que ça ne te tente plus. Mais si tu vas jusqu’au bout, tu vas pouvoir faire ce que tu veux !

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Que même si nous sommes situés en région, la vie peut être belle ! C’est un beau climat. Même si nous faisons des études à l’extérieur, les jeunes qui sont nés en région, vont vouloir revenir ici. Ce n’est pas parce que nous restons en région que nous ne pouvons pas avoir de vraies carrières.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

Rémi : C’est vraiment génial. Nous devons les encourager et les valoriser, parce qu’il en manque. Il y a des périodes où il n’y en a pas et tout le village s’en ressent.

Caroline : Moi je l’ai fait quand j’avais votre âge ! J’entrainais les équipes de soccer. Il n’y avait personne pour s’occuper des petits qui jouaient au soccer et, malgré le travail sur la ferme, je l’ai fait.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

C’est important, c’est la santé ! Nous ici on travaille physiquement, nous devons encourager ça, car on ne pourrait pas faire le travail que nous faisons.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/vapoteuse ?

Le moins possible… Ce n’est pas bon pour la santé, peu importe l’âge ou la raison. Il y des impacts à long terme sur la santé.


Entrevue avec Mélanie Asselin, propriétaire du salon « Espace Bien Être Lyster »

Entrevue avec Mélanie Asselin, salon « Espace Bien Être Lyster », réalisée par Léanne Héon, Gabriella Joseph-Roux et Océanne Bédard du Comité 12-18 de Lyster.

Décrivez-nous votre entreprise.

Mon entreprise « Espace bien-être Lyster » offre plusieurs services sous un même toit. Nous offrons les services d’esthétique, de coiffure, de barbier, la pose d’ongle, d’extensions de cils, de technique laser et de maquillage depuis tout récemment. C’est un milieu de soins pour la personne.

Quels types de métier pouvons-nous retrouver dans votre entreprise ?

Coiffeur, esthétique, barbier. Tout ce qui a trait aux soins de la personne.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

La diplomatie, le respect et le confort de notre clientèle. Ce sont des points très importants pour nous.

Quelle qualité de base recherchée vous chez vos employés, lorsque vous les embauchés ?

L’honnêteté, c’est vraiment important parce que chaque personne qui vient travailler ici possède une clé. Elles ont accès à la bâtisse en entier. On mise vraiment sur l’honnêteté, le respect de l’endroit, le souci du travail bien fait, la politesse, l’assiduité. C’est important d’être à l’heure, d’arriver avant notre cliente et de repartir après. Nous avons le droit à l’erreur, je le dis tout le temps aux filles quand elles viennent travailler. Ici, vous avez le droit de faire des erreurs. C’est en faisant des erreurs que nous apprenons le plus. Par contre, tu as seulement le droit de la faire une fois. Je ne veux pas que tu fasses deux fois la même.

Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?

Mon entreprise au grand complet ! J’ai fait aussi la réalisation d’un tournage vidéo l’année passée dans le cadre de la valorisation de l’entrepreneuriat au Centre-du-Québec. C’était vraiment plaisant. Il y a une équipe de tournage qui est venue ici au salon et nous avons fait une journée de tournage. Nous avons obtenu beaucoup de visibilité ! J’ai aussi participé au « Défi Osentreprendre ». J’ai fait la première page du journal. J’étais vraiment fière! J’ai remporté la 1ère place dans la catégorie « services aux individus ». J’ai gagné le prix honneur « Jeune entrepreneur ». En tout, j’ai remporté une bourse de 6 500$. Je me suis rendue à l’échelon nationale. Tout ça, c’est vraiment une grande fierté !

Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?

Je trouve qu’il y a beaucoup d’avantages à travailler en région. Premièrement, nous sommes situés dans un village où tout le monde se connaît. Si les gens ont une belle vision de toi, c’est sûr qu’ils vont vouloir venir t’encourager. Les gens aiment encourager dans leur municipalité. Comme services de proximité, les gens n’ont pas besoin de se déplacer loin, nous offrons tout ici sous un même toit. L’entraide, travailler dans son propre village, ça attire les gens de partout aussi. Offrir autant de services dans une petite municipalité offre plusieurs avantages.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

Il n’y a pas une journée semblable aux autres ! Moi entre autres dans mes tâches, je dois faire la gestion du personnel, m’assurer que mes locaux sont loués, m’assurer que les filles et que tout le monde va bien, m’assurer que le fonctionnement est adéquat. Nous avons un groupe Facebook/Messenger, donc on se communique souvent pour être certaines que tout se déroule bien. Nous avons aussi une rencontre par mois en équipe pour mettre des points au clair. Je gère aussi l’inventaire de mes produits, les rendez-vous, les clients, les réseaux sociaux et je réalise des techniques. Parfois, je n’ai pas le temps de manger et de prendre des pauses. Nos journées peuvent commencer à 8 h le matin et nous pouvons terminer à 21 h. C’est vraiment des grosses journées où nous devons rester debout de longues heures, mais j’adore ça.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?

Je préfère être en présence de la clientèle. Le côté paperasse et comptabilité, j’aime un peu moins, donc je délègue. J’ai quelqu’un qui travaille pour moi à la comptabilité. Ce que j’adore, c’est faire des transformations. Les clientes peuvent arriver ici les cheveux noirs et elles vont repartir les cheveux tout blonds, rouges ou cuivres. C’est ce que j’aime faire, des transformations et des techniques de mèches.

Jusqu’où voulez-vous apporter votre entreprise ?

J’ai vraiment plein de projets, j’ai toujours des projets. Lorsque j’en atteins un, je repousse ma limite tout le temps, car je sais que je suis capable de faire encore plus ! J’ai des idées de grandeur. Il y a encore des gens qui aimeraient se joindre à mon équipe et moi, je cherche encore comment je vais faire pour entrer ces gens-là. Je pense faire un sous-terrain, un 3e étage, la construction d’un nouvel établissement ou simplement aménager ailleurs pour servir encore plus de gens. Nous pourrions offrir plus de services parce que ça fonctionne et la demande est présente.

Pour quelle raison devrions-nous travailler pour votre entreprise ?

Nous avons des horaires personnalisés, chaque personne décide de l’horaire qu’elle veut travailler. Certains veulent travailler juste de midi à 21 h, d’autres ne veulent pas faire de soir, d’autres veulent travailler juste les matins. Tout le monde choisit son propre horaire. J’adapte aussi le coût du loyer selon les préférences. Certaines collègues vont être facturées à la journée. Je fonctionne sans bail, donc les filles ne sont pas attachées à moi et vice versa. Elles peuvent donc quitter quand elles veulent. Elles peuvent donc payer à la journée, à la semaine ou au mois. Ce qui est plaisant aussi, c’est qu’une personne apporte la clientèle de l’autre. Exemple, Alexandra l’esthéticienne qui a une cliente en ongles, me voit passer ou faire des mèches et elle peut se dire ‘’c’est vrai, moi aussi je veux un rendez-vous !’’. Des fois, je fais une couleur et durant le temps de pause, ma cliente peut traverser en esthétique pour se faire épiler les jambes ou faire sa pose d’ongles. Donc avec un seul rendez-vous, la cliente repart en ayant profité de plusieurs services. Nous sommes vraiment une belle équipe motivée, travaillant dans une ambiance harmonieuse, pas de compétition. Nous misons sur l’entraide. Nous nous entraidons beaucoup, nous travaillons en équipe et c’est important. Nous misons aussi sur l’éducation, c’est très important aussi. Autant pour nous en tant que professionnels il est important de se former, mais aussi d’informer nos clientes à la maison. Exemple, tu veux des beaux cheveux, mais voici ce que tu dois faire.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

Les gens qui rêvent grand, qui ont des rêves et qui font des actions pour les réaliser. Même si c’est difficile et que nous devons parfois sortir de notre zone de confort, nous continuons d’avancer. Ce sont ces gens-là qui m’inspirent. Ceux qui repoussent toujours leur limite.

Pour vous la persévérance scolaire c’est quoi ?

Continuer de mettre des efforts même si c’est difficile. Trouver des ressources, des outils et des techniques et ne pas hésiter à demander de l’aide. C’est une de mes forces. Je suis loin d’être une personne qui était extraordinaire dans les notes scolaires, mais je pense que j’ai quand même bien réussi. J’ai fait mon BAC en enseignement professionnel en plus. Au besoin, je demande de l’aide et je n’attends pas d’être en échec ou d’avoir mal à la tête avant de le faire. Aller chercher de l’aide et bien s’entourer.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Ayez des projets ! Lorsque nous nous fixons un objectif, c’est beaucoup plus facile de s’accrocher à pourquoi nous devons faire des actions. Lorsque nous trouvons ça difficile et lourd, au moins nous avons un projet. Nous savons qu’aujourd’hui on se lève pour réaliser ce projet-là. Ça nous fait du bien et nous oublions que nous avons mal dormi, que nous nous sommes couchés tard, que nous nous levons tôt. Nous mettons des actions en place pour atteindre notre but. Ayez des projets et ça va devenir une belle source de motivation.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leurs municipalités ?

C’est un gros wow ! Vous vous ouvrez des portes pour plus tard parce que les gens vous remarquent. Ils vous voient en pleine action, les gens savent vous êtes qui. C’est facile après ça, ils ont des références. Si vous vous partez en entreprise par exemple, ils vont se dire « Je m’en souviens, je l’ai déjà vu en train de faire telle chose et elle s’implique ». C’est vraiment positif !

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

On aurait tendance à se dire que nous sommes trop fatigués, que ça ne nous tente pas, à remettre à demain, mais en fait, c’est l’inverse. On doit se botter les fesses et quand nous allons faire des activités physiques, ça nous donne de l’énergie, ça libère l’hormone du stress. Moi je trouve que ça me permet d’avoir du temps pour moi et je ne pense à rien d’autres pendant ce temps. Je prends du temps pour moi, pour ma tête et pour mon corps. C’est vraiment important et en plus, ça me permet de passer à travers ma journée. On passe de longues journées debout avec les bras dans les airs et peu importe le métier en fait, l’activité physique vient aussi aider sur le mental.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/vapoteuse ?

Je pense que c’est une relation malsaine. Ce n’est vraiment pas nécessaire dans la vie. On parle d’une dépendance toxique qui coûte des sous. Je pense aussi que les jeunes sont plus ou moins conscients des impacts de cette mauvaise habitude.


Entrevue avec Jocelyn Monty, propriétaire de la Ferme la p’tite virée.

Entrevue avec Jocelyn Monty, Ferme la p’tite virée, réalisée par Élodie Gosselin et Kayla Carrier du Comité 12-18 d’Inverness.

Décrivez-nous votre entreprise

L’entreprise, c’est La p’tite virée. C’est une entreprise agrotouristique. On fait du bleuet en autocueillette, des produits de l’érable et un peu de canard saisonnier.

Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ?

Pas mal toutes sortes d’emplois différents. Autant de construction, de comptabilité que de vente et marketing. Il faut vendre nos produits si on veut être rentable. Il y a aussi la transformation alimentaire, cuisinier, bûcheron, acériculteur. Ça regroupe un paquet de métiers différents.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

La mission de l’entreprise c’est, en premier, les valeurs familiales. On est une jeune famille. La deuxième valeur est l’authenticité des produits. Être le plus simple possible, le plus authentique dans nos produits.

Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lorsque vous les embauchez ?

C’est sûr, d’être responsable et d’avoir le sens du travail. Par-dessus tout, être honnête. Je ne demande pas la performance, mais surtout d’être honnête. De me le demander s’ils ne comprennent pas. Je suis ouvert à tout ça. Je veux dire, tout s’apprend. Toute personne ne travaille pas de la même vitesse non plus, ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bons. Il y en a qui peuvent travailler moins vite, mais faire un travail excellent qu’on a pas besoin de reprendre. D’autres travaillent trop vite. Je demande un objectif pour les jeunes qui sont surtout à l’autocueillette, c’est souvent leur premier emploi. Je suis conscient de ça et j’essaye de l’être au maximum et de montrer ce qu’est un travail et comment bien le faire.

Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?

C’est l’entreprise en général dont je suis fier parce qu’on est vraiment parti de rien. Je dirais de rien pantoute. Quand on a repris la ferme, ça faisait 4 générations qui étaient là. Le monsieur était fatigué, il avait environ 70 ans. Tout était un peu à l’abandon. Il y avait juste l’érablière qui était fonctionnelle. Elle n’était pas productive, mais elle était fonctionnelle. Donc, il a fallu repartir de zéro, autant les ventes que les bâtiments, la façon de travailler et l’aménagement de tout ça. Les bleuets, on est parti de zéro et il faut croire qu’on fait bien ça, on en manque chaque année. C’est une belle fierté aussi.

Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?

L’avantage de travailler en région, c’est que souvent on est plus conciliant avec le travail-famille. On peut être plus versatile pour essayer de garder le monde le plus possible. Souvent la nature est plus proche, c’est plus avantageux de ce niveau-là.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

Ouf ! Ça dépend de quelle période. Ces temps-ci, c’est très intense avec la récolte du sirop d’érable. Je sais environ quand je me lève, mais je ne sais jamais quand je me couche. On pourrait dire qu’une journée typique, souvent le matin, j’organise ma journée, à savoir quelles sont les priorités. Est-ce que j’ai des commandes ? Est-ce que je dois tasser des choses puisqu’une grosse commande vient d’entrer ? Est-ce que je dois me mettre à la transformation ? Ça peut être les constructions, les projets de plus grande envergure qui n’avancent pas aussi vite qu’on le veut parce qu’il faut gérer la production au travers des produits qu’on vend. C’est quand même la priorité, c’est ça qui amène des revenus. Il n’y a pas une journée qui se ressemble chez nous. C’est un des avantages, si on n’aime pas la routine.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez? 

J’aime tout ce que je fais, j’adore tout ce que je fais. Par exemple, la construction, j’adore ça en faire, la rénovation, mais je ne ferais pas ça toute l’année. L’acériculture, j’adore ça, mais c’est un bout intense. Les bleuets, c’est pareil, je suis super content de commencer, de préparer, mais je suis aussi super content quand ça finit. J’aime le changement. Je suis servi et je touche à tout. C’est pas mal ça le point fort de mon travail.

Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?

Le plus loin qu’humainement c’est possible tout en gardant ça familial.  Je n’ai pas l’ambition de devenir international. Le sirop d’érable, j’aimerais bien l’exporter en France. On a beaucoup de contacts là-bas. C’est pas mal le plus. Ça va toujours rester grandeur familial. Le rêve ultime, c’est de rendre l’entreprise rentable, qu’on vive bien de ça.

Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ?

C’est un peu pour les raisons que j’ai nommées. La conciliation travail-famille. On est très compréhensif si l’honnêteté est au rendez-vous. La monotonie, il n’y en a pas. On sait à quelle heure on entre le matin, mais on ne sait pas nécessairement ce qu’on va faire dans la journée. Ça peut tout changer avec un coup de téléphone.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

C’est de vivre, c’est de bien exprimer nos valeurs, c’est de se respecter soi-même, de ne pas se faire une image pour les autres.

Que pensez-vous de la persévérance scolaire ?

C’est bien. Il faut persévérer à l’école, ne serait-ce que pour faire le métier qu’on aime plus tard. Pour être bien. Pour moi le métier, ce n’est pas un travail, c’est un mode de vie, peu importe ce qu’on fait. Je veux dire, on passe le trois quart de notre vie à “travailler”. Je le mets entre guillemets parce que pour moi, c’est un mode de vie. De persévérer à l’école, si ça te donne ce pouvoir-là, tu vas vivre la plus belle vie.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

La persévérance en tout c’est bien. Il y a beaucoup de monde qui nous avait dit de ne pas toucher à ce qu’on fait aujourd’hui, que c’était beaucoup de travail, que ce n’est pas garanti de réussite, que ça va peut-être être un échec. On a toujours persévéré là-dedans. On a tout le temps eu foi en ce qu’on faisait. Ça a donné ce qu’on a aujourd’hui. Donc, ne lâchez pas quand vous avez un objectif et si vous n’en avez pas, il faut en trouver un.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

En n’étant pas natif de la région, c’est quelque chose qui m’a beaucoup attiré, l’esprit communautaire d’Inverness. On a passé 9 mois à venir avant d’être propriétaire, quand on a monté le plan d’affaires et qu’on a préparé l’entreprise. On a participé au Festival du bœuf, on a vu l’esprit communautaire qui régnait ici et c’est ce qui nous a attirés. J’encourage mes enfants à aller dans cette direction-là parce que je trouve ça super.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique?

Par mon métier, je suis en forme par défaut. Ça ne me prend pas un entraînement bien développé. Mais l’activité physique, c’est très important parce que ça nous permet de garder les idées claires, d’être mieux dans sa peau, de mieux dormir le soir. Tout dépend un peu de ça. Si on ne fait rien et qu’on reste assis tout le temps, les idées se brouillent.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/la vapoteuse ?

Bien pour être honnête, je suis moi-même fumeur. J’ai arrêté à quelques reprises. Je prétends bien arrêter plus tard. Je suis un fumeur. Je ne suis pas un grand fumeur mais je l’ai déjà été. Là, je ne fume pas dans la maison, ni dans l’auto. Je respecte tout ça. Mes enfants et ma conjointe ne fument pas.  Même si je dis que ce n’est pas bon pour la santé, je me suis tout fait dire ça, c’est un peu à chacun de faire ses choix. Sauf qu’il faut qu’il soit conscient que ça crée une dépendance et que c’est dur d’arrêter. Je ne pourrais pas dire à quelqu’un de ne pas fumer, il va me demander pourquoi, moi, je fume. C’est vraiment selon les expériences de chacun. J’ai des amis qui l’ont essayé étant jeunes et qui n’ont jamais accroché et tant mieux pour eux-autres. Ce n’est pas bien pour la santé, personne ne dit le contraire. Après, chaque jeune va faire son expérience de ça.

Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ?

L’effet positif, c’est qu’il y a une certaine qualité qui est assurée. Tu contrôles plus ce qu’il y a dedans, parce que dans l’illégal il peut y avoir toutes sortes de produits x qui peuvent être autres que du cannabis qui ne feront pas les effets désirés. Donc, ça le rend peut-être moins attrayant pour ceux qui sont attirés vers l’illégal. Pour les effets négatifs, ça donne un accès plus facile pour les jeunes. Malgré que, pour avoir été jeune, l’accès était quand même facile. Je dirais qu’on peut être plus conscient vu qu’on a une alternative où l’on peut aller s’informer en toute légalité à savoir c’est quoi le produit, qu’est-ce que ça fait et les différentes variétés. Ça rend la personne plus consciente, même si elle va du côté illégal pour acheter. Encore là, c’est un peu comme la cigarette. Chacun va faire son choix, même si on dit que ce n’est pas bon. Chaque personne va faire son expérience. Donc en ayant un côté légal, j’estime que c’est plus favorable, au moins la personne a plus de connaissance à ce niveau-là.


Entrevue avec Éric Tourigny, propriétaire de Charcuteries La Cantina

Entrevue avec Cédric Tourigny, propriétaire de Charcuteries La Cantina, réalisée par Vincent Ménard, Thomas Ménard et Zachary Ouellet du Comité 12-18 de St-Albert.

Décrivez-nous votre entreprise ?

Nous sommes une entreprise de charcuteries séchées. Nous faisons vraiment des charcuteries européennes. Il n’y a pas beaucoup de charcuteries nord-américaines comme le bacon ou jambon. Nous faisons plus des choses inspirées de l’Italie principalement, suite à un voyage fait dans ce pays il y a 5 ans. Ça nous a inspirés de faire découvrir ça au Québec.

Quel type de métiers pouvons-nous trouver dans votre entreprise ?

Principalement des bouchers, mais moi je ne suis pas boucher de formation. Il y a un monsieur boucher de métier qui vient une fois par semaine. Un cuisinier aussi aurait sa place, puisqu’il y a des recettes à faire.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

Le côté artisanal mais aussi d’avoir une entreprise à l’échelle humaine. D’être capable de rester très proche des gens.

Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embaucher ?

Je n’ai pas beaucoup d’employés puisque c’est une boucherie artisanale. La caractéristique de base que je recherche est quelqu’un qui est passionné. En étant passionné, il se montre intéressé.

Est-ce qu’il y a des projets ou des réalisations dont vous êtes particulièrement fier ?

Honnêtement, la création de l’entreprise est un succès en soi. Nous sommes partis de rien, d’une idée il y a 6 ans. De fil en aiguille, l’idée a germé et le plan a vu le jour.

Selon vous, quels sont les avantages de travailler en région ?

En étant en région, nous faisons affaire directement avec les producteurs. Nous avons une région avec de très bons artisans. En région, nous avons l’accessibilité aux producteurs de grandes qualités.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

Présentement ce sont des journées un peu folles puisque j’occupe deux emplois pour démarrer le projet. Ce sont de très grosses journées, très longues journées. Nous travaillons aussi au froid à 7 degrés. Nous devons nous habiller en été comme l’hiver.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?

Faire découvrir les produits aux gens, le contact avec le client. Leur faire découvrir ce qu’est une saucisse européenne, comment on travaille le cochon de la tête au pied.

Jusqu’où désirez-vous amener votre entreprise ?

Je n’ai pas d’extras ambitions. C’est surtout de rester artisanal et de le faire moi-même, avec un seul employé temps plein, pas plus. De rester très charcuterie de quartier comme ils le font en Europe. Je n’ai pas l’ambition de devenir une multinationale. Je veux préconiser la qualité à la quantité.

Pour quelles raisons devrions-nous travailler pour votre entreprise ?

Je compare souvent la charcuterie aux fromages fins. Il y a 10 ans au Québec, des fromages fins il n’y en avait pas. Aujourd’hui, des fromageries il y en a partout. C’est un domaine émergeant. Pour quelqu’un qui est passionné par la charcuterie ou la cuisine, il y a un potentiel intéressant dans la charcuterie.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

La nourriture, découvrir, les voyages. Des gens passionnées, des gens inspirants sont souvent passionnants.

Pour vous la persévérance scolaire c’est ?

C’est important, mais pas nécessairement dans le sens d’aller à l’école pour chercher un diplôme universitaire. Plutôt dans le sens que la persévérance dans l’apprentissage est importante. Je n’ai pas de diplôme dans ce que je fais. Je l’ai appris par passion, ce qui m’a amené assez loin. Persévérer est important, mais est-ce qu’un diplôme est nécessairement obligatoire ? Je dirais que non. J’ai un DEP en mécanique et j’ai tout de même réussi dans une autre passion. La persévérance oui, mais dans l’apprentissage, dans la formation continue, etc.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Avec beaucoup de travail et des rêves, si nous sommes prêts à travailler fort pour les accomplir, tout est réalisable.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

Je trouve ça vraiment super ! J’ai été moi aussi dans les 12-18 (St-Norbert d’Arthabaska). C’est une belle façon de se responsabiliser, d’aller se chercher des qualités ici et là en faisant du bénévolat, en organisant des trucs. Ça amène beaucoup de belles qualités.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique?

Je considère que c’est super important, un corps sain dans un esprit sain. Ça aide à libérer le stress, à libérer l’esprit. Être en forme permet de faire des journées à travailler plus fort.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette et/ou la vapoteuse ?

Je ne crois pas que ce soit nécessaire pour avancer, pour aller plus loin. Dans le même sens que l’activité physique est importante pour moi, ça va de pair à ne pas fumer. Fumer et l’activité physique, ça ne va pas dans le même sens.


Entrevue avec Nathalie Massé, propriétaire de Les herbes aux soins.

Entrevue avec Nathalie Massé, propriétaire de Les herbes aux soins, réalisée par Cloé Tétreault, Amélie Descôteaux-Proulx et Éloi Carrière du Comité 12-18 de Ste-Clotilde-de-Horton.

Décrivez-nous votre entreprise. 

J’ai une entreprise à multifacettes, si on veut. Je suis apicultrice. J’ai des ruches et des abeilles et je cuisine aussi. J’ai une portion de prêt-à-manger végé. Au tout début, j’ai pratiqué l’herboristerie. Ça se voit encore sur le terrain avec toutes les plantes médicinales. Aujourd’hui, je transforme plus les plantes du jardin en prêt-à-manger. Voilà, ce sont les différentes facettes de mon entreprise. Ah ! Avec aussi la portion de l’apiculture, je fais des animations d’ateliers afin d’expliquer aux gens comment les abeilles travaillent. 

Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ? 

Dans mon entreprise, il y a plusieurs types de métiers. Donc, on pourrait être apiculteur ou apicultrice pour s’occuper des abeilles. Ensuite, on pourrait être chef cuisinier pour travailler dans la cuisine, sous-chef, aide-cuisinier ou plongeur. Oui, plongeur c’est un bon métier, je n’en ai pas encore de ça ! (rires !) Dans la portion qui anime des ateliers, ce serait une conférencière. Et on fait beaucoup de transformation. 

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ? 

J’ai pris des notes (rires !). Il y en a plusieurs, mais j’en ai retenu quelques-unes pour que ce soit plus simple. Authenticité, j’aime que ce soit un truc qui soit authentique. Le service-client, c’est important. Je ne me rappelle pas toujours des noms de tous les clients, mais j’aime avoir un service client adapté à chacun. Puis, l’accessibilité de la propriétaire. Je trouve ça important que les gens puissent mettre un visage sur la propriétaire et qu’ils puissent jaser avec moi. 

Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lors que vous les embauchez ? 

Le premier est l’honnêteté. Je crois que c’est dans les plus de base. J’aime beaucoup travailler avec des gens qui ont la satisfaction du travail accompli. Quand tu as fait un truc et que tu es fier de l’avoir fait, je trouve ça bien plaisant de travailler avec des gens qui ont la satisfaction du travail accompli. Puis, une personne curieuse de nature. J’aime beaucoup travailler avec les gens qui vont être curieux, qui vont vouloir savoir comment ça fonctionne, comment on arrive à tel résultat ou pourquoi on utilise tel ingrédient versus tel autre ingrédient. Ça fait une dynamique de travail très intéressante.  

Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ? 

Je dirais que c’est l’aboutissement de ce bâtiment-là, ici. Je suis en entreprise depuis 2011. J’ai commencé comme la plupart des gens avec peu, puis de fil en aiguille, selon l’essor de la compagnie, je suis arrivée à bâtir ce bâtiment-là qui est la miellerie, multifonctions. Je suis très fière de cet emplacement et de ce qu’on, parce que je n’ai pas été seule, a été capable de le faire. C’est un bel aboutissement en fait. 

Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ? 

J’ai travaillé dans de très grandes villes et en région. Il y a des avantages et des inconvénients dans les deux. Pour moi, l’avantage de travailler en région a été que j’ai été capable de me créer un emploi, à mon compte, dans ma cour. Je ne suis pas certaine que je serais arrivée à faire ça à Montréal. Peut-être ?! Mais, d’être capable de dire que ça ne me prend même pas 5 minutes à pied quand je décide d’aller travailler. Et si je décide d’aller prendre une marche d’une heure dans le bois le midi, je peux aller directement dans le bois versus à Montréal. Je pense que pour moi, en région, c’est associé à la maison ou sur mon terrain privé. 

Comment se passe une journée de travail pour vous ? 

Elles sont toutes très, très différentes. Ça dépend de la saison et du jour de la semaine. Je vous ai dit que nous avions plein de facettes dans l’entreprise. Donc si c’est une journée aux ruchers, c’est complètement différent que si c’est une journée en cuisine ou si c’est une journée avec la boutique ouverte. Par exemple, une journée type aux ruchers, je vais l’avoir préparée la veille. Je vais préparer les opérations que je veux faire aux ruchers et le matériel dont j’ai besoin et le mettre dans le camion. C’est non négligeable le temps que je gagne le matin à avoir préparé mon matériel et mes outils la veille. Le lendemain, je vais me rendre aux ruchers, je vais m’habiller, je vais préparer mes affaires et je vais aller voir chacune de mes ruches et apporter les soins dont elles ont besoin. Ensuite, je vais revenir ici. Généralement, quand je fais des sorties aux ruchers, c’est rare que je vais faire autre chose dans ma journée. On est plusieurs à aller aux ruchers. On connaît l’heure à laquelle on arrive aux ruchers, mais on ne sait jamais quand on part. Le travail doit être terminé avant de partir. 

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?  

Deux, est-ce que je peux ? La transformation. J’aime beaucoup, beaucoup faire la transformation que ce soit culinaire ou cosmétique. Que ce soit une journée ou je fais des savons ou des chandelles ou encore de la pâtisserie. Les journées ou je fais de la transformation, j’aime beaucoup ça. Et l’autre, c’est le contact-client. Avant, ce n’était pas aussi présent lorsque j’avais seulement ma boutique en ligne et que je faisais les kiosques et la boutique extérieure. Maintenant que j’ai la boutique ici puis que les gens passent, j’ai un contact client vraiment très intéressant. Et comme nous ne sommes pas au centre-ville et que ce n’est pas très passant, bien mon contact-client devient très personnalisé. Je connais un tel et je connais les allergies et les préférences donc c’est plus personnalisé. Ça, c’est bien plaisant ! 

Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ? 

Bien sérieux, c’est presque ça. Je n’ai pas le goût que tu retrouves mon miel dans tous les supermarchés du Québec. Je n’ai pas le goût que tu retrouves mes produits dans toutes les petites boutiques. Je n’ai pas le goût qu’on construise 4 autres bâtiments comme ça dans 4 autres villes. Je n’ai pas cette aspiration-là. Comme je viens de vous le dire, j’aime beaucoup le contact client. J’en retire beaucoup de bonheur que les gens viennent ici chercher leurs choses sur place. C’est sûr que j’ai besoin et je veux augmenter une certaine quantité de ventes, mais la formule que j’ai, c’est pas mal la formule que je souhaite garder. Je ne veux pas grossir, je veux rentabiliser. Je n’ai pas besoin de 20 employés et je n’en veux pas 20. 

Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ? 

Parce que tu aimes ça. C’est la seule raison pour laquelle tu devrais travailler ici. Si tu n’aimes pas ça, tu devrais travailler ailleurs. 

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ? 

Tout m’inspire. C’est très vaste comme question. Je pense que plus tu prends de l’âge, plus tu arrives à développer ta curiosité et ton intérêt envers différentes choses et moi, ça a comme jamais arrêté. Plus je prends de l’âge et plus j’ai de l’intérêt et moins j’ai le temps pour tous ces intérêts-là. Donc, on dirait que tout m’inspire. Parce que si je n’étais pas si inspirée par plein de choses, je n’aurais pas autant de facettes dans mon entreprise. Le monde artistique m’inspire beaucoup et moi je ne suis pas très artistique, donc je fais des partenariats avec des artistes. Je fais justement un partenariat avec une personne qui fait du dessin pour imaginer comment ça fonctionne. Je regarde les gens qui font du dessin et je suis inspirée. 

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ? 

Je leur souhaite de juste être bien avec qui ils sont. Je crois que si tu es bien avec toi, tu es bien ailleurs. 

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ? 

C’est une belle richesse. Ça aide la communauté à grandir et à se développer. Ça aide également les jeunes à grandir. Ce n’est pas naturel chez moi parce que ce n’est pas quelque chose que j’ai développé. Je suis allée en dehors de mon chemin pour que ça se développe chez mes enfants. Je trouve que ça développe un caractère des enfants et que ça les aide à trouver leur personnalité et ça crée des liens. Je trouve ça le « fun » quand les gens développent des liens dans différents domaines. Quand tu fais du bénévolat, tu en fais un peu partout. Tu as différents groupes et tu vas puiser ce dont tu as besoin chez chacun d’entre eux.  

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ? 

Je pense que c’est une habitude qui devrait se développer très jeune. Je regarde les gens qui sont sportifs ou qui désirent faire du sport et je trouve ça très intéressant. Je crois que ça doit être développé très jeune parce que moi, ce ne l’est pas et je ne suis pas très constante. J’aime ça quand j’en fais, mais je suis vite à ne pas en faire. Quand tu es jeune, tu développes ça. Quand tu vieillis, tu vas être moins « magané ». (rires) Je le remarque maintenant. Je ne suis pas tellement vieille, mais mon corps devrait être plus jeune aujourd’hui et j’aurais moins de difficulté avec différentes facettes. 

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/la vapoteuse ? 

Le premier mot qui me vient en tête est : C’est triste, mais je pense que chaque jeune a ses expériences à faire. Si tu as envie de le faire, mon opinion ne va pas changer. Idéalement, c’est juste un temps parce que c’est très nocif. On ne s’en rend pas compte. Que les jeunes fassent leurs expériences pour un court laps de temps, mais qu’ils arrêtent pour ne pas hypothéquer leur vie.  

Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ? 

Je n’ai pas tant d’opinion. Il y a différentes raisons pour une personne qui en consomme. Je ne suis pas une personne habilitée à répondre à cette question.