Entrevue avec Marie-Claude Pinard et Étienne Gagnier, de Rendez-vous santé inc., réalisée par Éliane Desmarais et Lili-Rose Dionne
du Comité 12-18 de Lefebvre.
1- Pourriez-vous nous décrire votre entreprise ?
Nous avons repris l’entreprise de mes parents. Nous sommes spécialisés dans les repas plus santé. Nous participons également à plusieurs évènements comme des marchés extérieurs. Nous préparons des petites boites à lunch pour l’école de Lefebvre et bientôt pour celles de Durham Sud et L’avenir également. Notre entreprise offre différentes activités, mais le programme alimentaire qu’on désert représente ce qui nous occupe le plus.
2- Quels types de métiers peut-on trouver dans votre entreprise ?
Cuisinier bien entendu ! Nous sommes tous formés ici pour ça et spécialement pour les repas sans gras, sans sel. Nous avons également beaucoup de gestion, donc il faut quelqu’un pour le volet comptabilité et gestion. Il y a également la vente.
3- Quels sont les valeurs de votre entreprise ?
Des valeurs familiales… Nous avons acheté de mes parents en 2016. Nous travaillons avec le même employé depuis plusieurs années. Elle est même la marraine de notre petit garçon. Notre petit garçon travaille souvent avec nous. Âgé de 5 jours, il faisait déjà des sandwichs avec nous en portage. Comme valeur, nous dirions également la santé. Nous nous orientons à offrir ce qu’on connait de meilleur pour la santé.
4- Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embaucher ?
La ponctualité et la fiabilité. Nous avons une production à faire, la viande est à cuisiner, il faut que ça avance. C’est important d’être là au moment où nous en avons besoin. C’est beaucoup d’organisation pour la conservation des aliments, donc ce sont les 2 grandes qualités que nous recherchons chez nos employés.
5- Est-ce qu’il y a des réalisations ou des projets pour lesquels vous êtes particulièrement fier ?
Notre projet pour les repas d’école pour les élèves, c’est ce que nous voulions faire. Être plus local, car avec le programme alimentaire, nous voyageons un peu plus et là, c’est à côté de chez nous, pour notre monde. Nous en sommes très fiers. Le marché de L’avenir également. Nous sommes partis de rien. On avait une ébauche avec le COVID avec la Maison de la culture. Malgré tout, nous avons réussi à garder le marché toutes les semaines durant l’été et ce fût un franc succès. C’est un début de quelque chose qui peut devenir plus grand. Nous sommes aussi très fiers d’avoir passé au travers du COVID en étant encore capables de fonctionner. Tout a été en arrêt et avec la nourriture, on ne peut pas se permettre d’arrêter 1 mois ou 2, et repartir pour voir si ça va fonctionner. On a réussi à ce que notre clientèle reste avec nous en trouvant de nouvelles solutions. On a fait la livraison à domicile pendant plusieurs semaines. D’avoir réalisé ça, pour nous, c’est une grosse affaire.
6- Selon-vous, quels sont les avantages de travailler en région ?
Il y a gros des inconvénients à travailler en région, mais où nous sommes situés actuellement, à Lefebvre, on se trouve à 1 heure de plusieurs grandes villes. Nous avons cette chance de profiter d’une cette certaine proximité. Nous sommes en campagne, donc c’est plus tranquille.
7- Comment se passe une journée de travail ?
Chaque journée est différente. Lundi est une journée de production de produits frais. Le mardi, les viandes sont dégelés donc c’est une journée de cuisson. Le mercredi, on monte les plats. Il y a des journées de vente à travers ça. Nous n’avons jamais le même horaire tous les jours. Il y a des journées de production ou ça va bien et que nous pouvons finir 30 minutes plus tôt. Il y a aussi des journées où ça va moins bien et on peut finir une heure plus tard. Ce n’est pas une journée de 8 à 5.
8- Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?
D’être déjà à la maison une fois notre journée terminée ! Nous habitons à côté, les enfants sont là, nous aimons la liberté que ça apporte. Je peux me permettre de diner avec mon garçon presque chaque midi parce que nous avons un horaire plus flexible. J’aime ça me lever et me faire un café, je traverse ensuite pour aller travailler. Nous pouvons être productifs pour l’entreprise plus rapidement.
9- Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?
Nous sommes là où nous voulions aller. Pour l’avenir, c’est la continuité de ça. Peut-être distribuer pour une nouvelle école primaire, poursuivre avec les marchés extérieurs qui ont bien fonctionné. Nous avons un Marché de Noël en fin de semaine et dernièrement, nous sommes allés à celui de Lefebvre. C’est le genre d’évènements que nous aimons faire. Ça nous sort de notre routine.
10- Pour quelles raisons devrions-nous travailler pour vous ?
En fait, nous sommes d’excellents patrons ! Nous sommes très flexibles et nous communiquons beaucoup. Nous sommes très respectueux des êtres humains et nous portons attention à nos employés afin qu’ils se sentent respectés. Nous ne sommes pas si durs. Nous aimons le travail bien fait, mais nous sommes capables de donner de l’espace pour un rendez-vous. On a tous une vie et nous comprenons ça. Travailler dans une cuisine, ça apporte une belle expérience qui sert toute la vie. Je suis un pas pire cuisinier, je pourrais également vous donner de bons trucs !
11- Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
Depuis que nous avons nos enfants, c’est surtout eux. Nous avons eu de beaux modèles d’affaire comme mes parents. Ils ont fait ça plusieurs années et c’est certain qu’ils ont été inspirants pour ce qu’on fait là. Mais ce qui nous donne cette énergie-là, ce sont nos enfants. Nous voulons leur offrir un bel environnement, parce qu’avec l’entreprise ce n’est pas toujours évident. Ils nous ont suivi dans cette aventure.
12- Pour vous, la persévérance scolaire c’est ?
C’est important. On ne s’en rend pas compte quand on a votre âge. Oui la persévérance scolaire est importante, mais aussi l’expérience, en parlant avec des gens. Je n’ai pas continué en sortant du secondaire. Je me suis sans doute mis trop de pression à trouver un métier à vie. L’expérience d’aller à l’école, ouvrir ses horizons sur toutes sortes de choses, ça va être toujours un plus. J’ai travaillé après le secondaire dans un poulailler à gratter du fumier. C’était correct, j’avais un bon salaire, mais probablement que mon père aurait aimé que je fasse autre chose. Je n’aimerais pas que mon garçon se ramasse à faire des jobs qu’il n’aimera pas. J’ai fait un long détour pour arriver où je suis là. J’ai travaillé 15 ans sur la construction sans avoir de cours. Être allé suivre mon cour en sortant du secondaire m’aurait amené à la même place sans effort de plus.
13- Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
De ne pas avoir peur d’aller chercher de l’expérience. On vous offre l’opportunité de faire quelque chose, ça vaut la peine de le saisir. Trouver un travail plus jeune, aller rencontrer des gens. Ce que vous faites là, aller rencontrer des gens et parler leur. C’est une belle expérience qui peut vous inspirer à aller vers quelque chose d’intéressant.
14- Qu’est-ce que vous pensez des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
Vous allez acquérir de belles valeurs. Nous sommes dans l’ère où nous voulons de l’argent, être payé pour tout, pour vivre et faire nos sorties. Sauf que rien ne vaut d’aider des gens de façon gratuite. La gratuité et la générosité, on n’en voit jamais suffisamment et c’est beau de voir ça. C’est gratifiant et ça change une vie.
15- Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?
C’est important de prendre le temps de faire de l’activité physique, ce que nous, nous ne faisons pas toujours. On prône la santé avec nos repas, ça va de soi que nous prônons aussi l’activité physique. Nous essayons d’en faire et d’en faire faire aux enfants aussi. C’est difficile d’avoir de la discipline, surtout avec le métier que nous avons. Mais quand nous avons l’opportunité de bouger, c’est super important.
16- Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et ou la vapoteuse ?
Je ne comprends pas que, rendus presqu’en 2022, les gens fument encore sachant ce que ça peut faire à leur santé. J’ai fumé longtemps et une de mes plus grandes fiertés est d’avoir arrêté. J’en parlais à ma mère cette semaine, et j’ai de la misère à croire que j’ai fumé tant que ça. C’était juste une habitude. Je n’étais vraiment pas en santé, surtout que je ne faisais pas beaucoup d’activité physique. Je me rends compte que juste le fait d’avoir arrêté, j’ai gagné beaucoup en santé. Je toussais beaucoup et je ne tousse plus. Je suis cuisinier, je goûtais mais je salais un peu moins sachant que je goutais moins. Je me disais que si je salais à mon goût, ça serait trop salé. Aujourd’hui, je goûte beaucoup plus. Pour le portefeuille ? Pour m’aider a arrêté, je me suis fait des virements de ce que ça me coûtait en cigarettes. Quand j’ai eu l’envie de fumer, j’ai vu comment j’avais économisé. J’ai pu payer la chambre d’enfant, le siège de bébé pour mon premier garçon. J’ai pu faire de très beaux investissements. Si j’avais continué de fumer dans ma vie, tout serait juste parti dans la fumée. Je n’encourage personne à commencer. Je suis disponible pour donner tous les trucs possibles pour arrêter, car ça va me faire plaisir. Il n’y a aucun avantage à fumer. C’est un gros handicap.