Entrevue avec Pauline Marois, première Première ministre du Québec, réalisée par Charline Pelletier, Éliane Desmarais, Shanny Croteau et Corine Bradette des Comités 12-18 de Lefebvre, St-Rémi-de-Tingwick et Notre-Dame-de-Lourdes.
Quel était le rêve que vous vouliez réaliser pour le Québec lorsque vous avez été élue ?
Nous étions 5 enfants, pour mes parents, l’éducation était très importante. Papa n’était pas allé à l’école longtemps, maman avait fait l’école normale, c’est à dire dans une école de rang. Ils m’ont envoyé dans une école privée, à l’époque, les filles n’avaient pas facilement accès au cours classique. C’était le changement lors du changement régime scolaire, je me suis donc retrouvée dans une école où il y avait des jeunes filles qui étaient très aisées. Des filles de médecin, d’avocats etc. C’est à ce moment que ‘ai découvert qu’il y avait des écarts entre les individus dans la société. Ces écarts sont restés dans ma tête tout le temps par la suite. Je suis allée à l’université en service social, j’ai fait le baccalauréat en service social dans la perspective d’aider les gens. On offre des services aux familles, aux enfants de la DPJ, entre autres. Je voyais toujours cette difficulté que vivait certains citoyens et leurs enfants et je me disais, que pourrais-je faire pour changer ça ? Pour que la société soit plus belle, qu’elle permette une meilleure égalité des chances, pour avoir la chance d’aller au bout de ce qu’on est, peu importe -si on n’est pas tous sur la même ligne de départ. Je me suis retrouvée à travailler dans une organisation communautaire qui s’appelait les ACEF, les associations coopératives d’économie familiale. C’était une organisation qui aidait les gens à faire leur budget, à s’organiser pour avoir de meilleurs moyens pour vivre et j’ai été confronté à des familles qui vivaient sur l’aide sociale et qui avaient beaucoup de difficultés à rejoindre les 2 bouts. Encore là, ça me choquait, je me disais : Comment se fait-il qu’on ne donne pas la même chance à ces gens-là ? À cette époque, il y a eu un grand chambardement au Québec, dans tout le domaine des services sociaux et des services de santé qui a amené une réflexion sur la pauvreté. On a fait une manifestation contre un ministre qui est venu dans la région pour présenter son projet. J’avais 21 ans, je regardais ça et je me disais peut-être qu’un jour si je veux vraiment changer des choses je devrais aller là où se prennent les décisions. Ça a été le premier déclencheur de mon engagement politique. Je venais d’une famille qui ne connaissait pas la politique je voyais un ministre pour la première fois de ma vie, c’était difficile de me m’imaginer qu’un jour je pourrais faire ça, mais j’étais convaincue qu’il y avait des endroits où on pouvait faire évoluer une société et la changer. Il y a aussi une autre cause à laquelle je crois toujours aujourd’hui, vous savez qu’au Québec on est une société différente et distincte du reste du Canada, on parle français, on a des institutions différentes et j’ai toujours cru qu’on pouvait être un jour indépendants et qu’on pouvait être un vrai pays. À cette époque, il n’y avait pas de protection de la loi française et il y avait beaucoup de francophones qui s’assimilaient à la communauté anglophone qui perdaient leur langue maternelle. C’est un autre élément qui m’a motivé à m’engager en politique. Ensuite, il est arrivé toutes sortes d’événements et je suis devenu membre du parti québécois, progressivement, j’ai travaillé comme militante bénévole pour faire avancer les idées du parti et je me suis rapprochée de gens qui allaient devenir des élus. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans des cabinets de ministre dont M. René Lévesque, il avait dans son cabinet plusieurs ministres importants. C’est comme ça que j’ai vu de très près comment ça se passait la politique, j’ai alors décidé de plus en en faire jamais ! Je trouvais ça trop dur et ce n’était pas possible mais0 en même temps je me disais que c’était quand même le meilleur lieu si je voulais faire avancer les idées.
De quoi êtes-vous la plus fière dans toute votre carrière?
Il y a plusieurs choses dont je suis très fière, mais honnêtement, la plus importante pour moi, c’est la politique familiale. Qu’est-ce que la politique familiale ? Vous avez sûrement entendu parler des gens qui ont besoin de services de garde ou de garderie. Les femmes voulaient aller sur le marché du travail et étudier même si elles ont des enfants. Il y a déjà un bon moment de ça, en 1997, le Premier ministre du Québec, qui s’appelait Jean Bouchard, avait proposé qu’on aide mieux les familles québécoises en leur offrant des services de garde dans des garderies de qualité, à un prix accessible et abordable, ainsi qu’un congé parental, entre autres. J’ai aussi été ministre à la condition féminine dans le gouvernement de monsieur Lévesque, j’ai toujours été convaincue que l’égalité entre les hommes et les femmes ça passait par le fait qu’on devait avoir des politiques pour soutenir les familles avec des enfants, puisque souvent les enfants étaient sous la responsabilité des femmes. Je me suis dit que si l’on veut atteindre l’égalité des sexes, il faudrait qu’il y ait des services offerts aux enfants pour concilier la famille et le travail, pour les études et la famille. Il y avait déjà des services de garde et j’étais certaine que c’était une façon d’en arriver là. L’autre c’était qu’il y ait des congés maternité, ce que l’on a appelé des congés parentaux, ce qui veut dire que lorsque l’on devient enceinte, on puisse avoir un remplacement de son salaire, pour ensuite retrouver son emploi quand on a eu son enfant et qu’on a pris du temps pour en prendre soins. Je voulais que les hommes aussi aient un congé pour prendre soin de leur bébé. La politique familiale permet ça, ce sont les 2 principales mesures, soit offrir des services de garde de qualité que l’on a appelé des CPE, qui allaient être dirigés par les parents et qui allait embaucher du personnel, pour que les parents paient un petit montant par jour. Au début, c’était 5$ par jour, pour monter jusqu’à 10 ou 11$ maintenant. Avant qu’on fasse la politique, les places coûtaient 20$ à 25$ par jour. En Ontario, la province voisine, les places coûtent jusqu’à 50$ par jour et maintenant dans les garderies privées ce sont des sommes aussi importantes que les Québécois paient. Je suis certaine que dans la vie des québécois et québécoise ça a changé la situation puisqu’il y avait beaucoup de femmes monoparentales, qui voulait retourner sur le marché du travail alors qu’elles étaient sur l’aide sociale, mais payer une place à 25$ par jour ne pouvait pas être raisonnable pour elle. En offrant des services à 5$ ça a amené beaucoup de femmes à sortir de la pauvreté. Maintenant, quand on compare la participation des femmes au Québec sur le marché du travail avec ce qui se passe sur dans les autres pays, les femmes entre 25 et 45 ans ont les plus hauts taux de participation sur le marché du travail et les écarts de pauvreté sont de beaucoup réduits grâce à ces politiques. D’avoir été Première ministre aussi évidemment même si ça n’a pas été très long.
Quel était votre rêve à réaliser pour le Québec lorsque vous avez été élue ?
Ça aurait été de faire l’indépendance de prendre nos propres décisions, qu’il n’y qu’un seul gouvernement responsable à Québec, avec des ententes avec le reste du Canada, les États-Unis et les autres pays du monde. C’est mon plus grand rêve et ça continue de l’être. L’autre que je n’ai pas complètement réalisé mais que j’ai fait avancer, c’était l’égalité des chances. C’était de réduire les écarts entre les gens qui avaient plus de moyens et ceux qui en avaient moins pour que peu importe d’où on vient ou la richesse de nos parents, tous puissent avoir accès à l’éducation sans nécessairement aller à l’université, en choisissant un métier, une technique pour se sentir heureux et bien dans la vie. Ce sont mes grands rêves j’en ai réalisé un, l’autre on attend encore.
Êtes-vous satisfaite de vos 2 années de mandat où auriez-vous préféré rester plus longtemps ?
Je serais resté beaucoup plus longtemps mais en même temps je suis contente parce qu’on a mis en place beaucoup de mesure qui ont été reprises par les gouvernements qui ont suivi. Entre autres, une loi sur la question du port de signes religieux. J’aurais préféré qu’on appelle ça une loi sur la laïcité, ce qui veut dire que la loi et la religion sont séparés puisqu’elles sont 2 réalités différentes. Les personnes peuvent avoir toutes les croyances qu’ils veulent mais l’état doit rester neutre. Nous avons fait un projet de loi qui n’a pas été adopté, le gouvernement actuel a repris une partie du projet de loi et l’a fait adopter. On avait aussi déposé un projet de loi sur la langue française afin qu’elle soit mieux protégée et mieux soutenue. Cette loi a été reprise et un peu modifiée pour finalement être adoptée. L’autre grand projet auquel je tenais énormément, c’était l’électrification des transports. L’environnement, on doit s’en préoccuper, c’est fondamental pour la survie de la planète, nous sommes responsables de ça. Selon moi, la façon dont le Québec pouvait agir le plus efficacement pour réduire les gaz à effet de serre, c’était d’éliminer l’utilisation des énergies faciles (pétrole, gaz etc.). On a fait des barrages avec des turbines où l’eau circule dans les turbines d’électricité, ce qui diminue le niveau de pollution comparativement à l’électricité faite avec du charbon ou du pétrole, qui sont une catastrophe. Mon rêve c’était une politique d’électrification des transports, puisque le plus grand polluant au Québec, c’est le transport utilisant des carburants à énergie facile. Électrifier les autobus scolaires ça a fonctionné, ils font maintenant des autobus aux États-Unis et en vende partout. Ça a été repris par les gouvernements qui nous ont suivi. Une autre chose que j’ai faite pendant cette année et demie dont je vois les résultats aujourd’hui, qui n’est pas connu beaucoup, le domaine culturel. Les domaines de la chanson, de l’opéra, du théâtre et des arts visuels ont besoin d’aide parce que nous sommes une petite population. À 8 millions et demi d’habitants au Québec, ce n’est pas toujours possible de supporter nos artistes, peu importe de quel domaine ils viennent. Le gouvernement peut en faire un peu, mais n’a pas nécessairement les moyens illimités. J’ai réuni un groupe de travail qui a proposé qu’on offre aux gens qui veulent donner de l’argent, le mécénat, c’est-à-dire, des gens qui ont des sous qu’ils veulent donner aux artistes afin qu’on puisse réduire leurs taxes, on appelle ça une mesure fiscale. J’ai fait adopter ce projet-là et ces mesures budgétaires et maintenant ça va beaucoup aider plusieurs orchestres, groupes de théâtre etc. Puisque les gens ont donné plus d’argent, étant donné qu’ils économisaient sur les impôts, cet argent a été utile pour aider les artistes. Voici une anecdote à ce propos : Des cantatrices sont venus chanter l’opéra chez moi, pour me remercier de cette mesure budgétaire, 10 ans plus tard. J’aurais aimé rester plus longtemps pour faire adopter la nouvelle version de la loi 101, il y avait des choses que je voulais faire au niveau de l’éducation, bien qu’on en eût fait beaucoup déjà. La population en a décidé autrement, c’est la démocratie et on doit être respectueux de la démocratie, parce que c’est un système qui est très riche pour l’égalité. Chaque citoyen a le droit d’exprimer un choix, c’est pour ça que c’est important d’aller voter quand l’élection arrive.
Vous avez été ministre de beaucoup de domaines, vous avez été la personne qui a occupé le plus de postes différents dans la politique au Québec, ce qui est quand même impressionnant ….
Il y a eu un très gros conflit étudiant, qu’on a réglé avec les étudiants qui manifestaient puisque le gouvernement qui m’a précédé, gouverné par M. Charest, avait imposé une hausse importante des frais de scolarité, on a appelé ça ‘’le printemps érable’’. Le petit carré rouge, qu’ils portaient, portait le message suivant : Ils étaient contre les choix du gouvernement et le rouge représentait le libéral. Comme nous étions dans l’opposition, nous les avons appuyés, pour que soient réduits les frais de scolarité. Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, nous avons fait un sommet avec tout le monde, pour ramener ces frais, à un niveau comparable à avant. Une loi a été adoptée pour les faire augmenter seulement au coût de l’inflation, pour les années qui allaient suivre. Je ne sais pas pourquoi j’ai changé de mandant comme ça, mais oui, j’en ai fait beaucoup. La santé, l’éducation, la famille, la conditions féminines, fonction publique, Conseil du Trésor. Le Conseil du Trésor, c’est le ou la ministre, responsable de toutes les conditions de travail du personnel qui travaille au gouvernement.
Qui vous a le plus supporté durant votre campagne?
Je pense qu’il y a eu beaucoup de femmes, puisqu’elles continuent de me le dire d’ailleurs. Il y a eu aussi des hommes qui m’ont appuyé. La raison de ma défaite, c’est que les citoyens et les citoyennes du Québec, ont un peu peur encore de l’indépendance et craignaient qu’on refasse un référendum. C’est-à-dire, que l’on repose la question au québécois et québécoises à savoir si on veut être indépendants. Même si j’ai mentionné qu’on ne pensait pas que les gens veuillent en arriver là, je ne voulais pas renoncer au fait que l’indépendance ça restait une perspective qu’on devait garder pour la suite des choses. J’avais une formidable équipe de candidats et de candidates pour l’élection de 2014, j’avais les leaders étudiants (les carrés rouges), ils étaient des étudiants candidats chez moi avec le Parti Québécois, les soins infirmiers, express santé des soins infirmiers ordre professionnel très important au Québec et cette femme était une femme très solide et très forte elle a été candidate avec moi
Quelle qualité vous aura plus aidé à devenir Première ministre du Québec ?
Je pense que c’est le respect et l’amour des gens, je pense que pour faire de la politique, il faut aimer les gens avec qui on travaille, les gens qu’on sert, puisque servir les citoyens et les citoyennes avec la politique, c’est le plus grand service qu’on peut rendre à une population. Les représenter et essayer d’écouter leur point de vue et de transformer ça en grande politique, en programmes, en mesures budgétaires etc. Pour ça, il faut aimer les gens et les respecter et moi ça a été toujours très présent chez moi. Il ne faut jamais mentir aux gens, même si parfois on ne peut pas tout dire en politique, pour toutes sortes de raisons. Ce n’est pas parce qu’on veut cacher des choses mais parce qu’on ne peut pas. Ne pas mentir, ça fait partie du respect, je pense que c’est ce qui m’a le plus aidé en politique et évidemment d’avoir quelques idées aussi !
Comment on se sent, quand on est élu la première femme, Première ministre du Québec ?
D’abord, on a un grand sentiment de fierté, de responsabilité aussi, parce qu’il reste que les décisions que l’on prend quand on est Première ministre ont un impact sur des millions de personnes. C’est une grande responsabilité parce qu’on sait que les gestes qui vont être posés, vont aider, être utiles à faire avancer des choses, vont permettre aux gens d’avoir une vie meilleure. Quand on s’occupe d’environnement, de transport, de gestion de l’éducation, c’est très important ! C’est ça le sentiment que j’ai eu, que pour faire ça, il faut aussi un peu d’humilité, accepter qu’on ne sache pas tout et qu’on n’est pas parfait. Le grand avantage que j’avais, était que j’avais sur plusieurs autres personnes qui se présentaient ou qui auraient pu se présenter, c’est que j’ai été longtemps dans un gouvernement d’opposition. Je connaissais en profondeur beaucoup de mécanismes de prise de décision, de sujets, de contraintes en santé ou en éducation. Je pouvais parler des exigences pour les programmes, par exemple, je connaissais beaucoup de choses à cause des fonctions que j’avais eues auparavant. J’ai fini par comprendre toutes les règles du jeu, qui font que si tu augmentes les impôts, ça empêche les gens d’avoir de l’argent pour répondre à leurs besoins. Doit-on hausser les impôts pour tout le monde, peu importe leur revenu ou on doit y aller progressivement. J’ai servi plusieurs premiers ministres, j’ai travaillé avec monsieur Lévesque, avec l’éphémère Pierre-Marc Johnson qui a été Premier ministre pendant 2 mois, il m’avait d’ailleurs battu à la chefferie du parti québécois. J’ai aussi travaillé avec Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Bernard Landry. J’ai travaillé de très près avec eux parce que j’ai été entre autres vice-Première ministre. Il s’agit de remplacer le Premier ministre en cas de problème, et de faire des représentations internationales, on reçoit des étrangers, des gens de gouvernement étrangers etc. J’avais une connaissance intrinsèque, en profondeur, de tout le fonctionnement du gouvernement. J’avais travaillé de près avec les premiers ministres donc je savais ce qu’était la fonction de Première ministre, je savais les exigences que ça comportait. Malgré tout on ne m’a pas choisi, alors j’ai accepté et assumé ça, même si ça m’a beaucoup blessé et fait énormément mal. Comme je ne suis pas une femme qui vit dans le passé, je me suis dit qu’il valait mieux regarder en avant.
D’où vient votre passion pour la politique ?
C’est en me rendant compte que c’était un endroit où on pouvait avoir un impact important sur la vie des gens, pour l’améliorer. J’ai parlé d’environnement et de politique familiale, mais en éducation on a fait aussi des grands changements. Les écoles, autrefois, étaient soit catholiques ou protestantes. On a décidé de faire en sorte que dans les écoles, peu importe la religion que tu pratiquais, peu importe la foi que tu avais, tu étais accepté dans ton école. On a transformé les cours de religion pour en faire des cours d’éthique et culture religieuse. On avait une base pour comprendre l’ensemble des religions du monde et les règles d’éthique, parce qu’on n’a pas besoin de participer à une religion pour avoir de la morale, respecter les gens et les règles de vie en société et c’était ça que le cours d’éthique venait faire.
Quel était votre rêve d’enfance ?
Mon rêve d’enfance était d’aller travailler à l’étranger. Vous allez dire que ça ressemble un peu à la politique. J’aurais voulu être missionnaire dans les États pauvres du monde mais je ne voulais pas être religieuse parce que c’était elles qui faisaient ça à l’époque accompagnées des prêtres, des frères et des pères des différentes congrégations. Quand je me suis engagée en politique, c’était pour aider les gens, donc ça rejoint mon rêve d’enfance mais réalisé dans un monde dans lequel je n’imaginais même pas avoir accès. Pour moi c’était tellement loin la politique, je ne vais jamais vu un député de ma vie à 20 ans et c’était quelque chose d’inaccessible. Comme quoi vous pouvez avoir des rêves en pensant qu’ils sont inaccessibles et un jour les réaliser, c’est ce que je voudrais que vous reteniez comme leçon de ce que je vous dis.
Avez-vous trouvé difficile de faire votre place en tant que femme dans un monde majoritairement constitué d’hommes ?
Ça n’a pas toujours été facile parce que souvent, on a un regard sur nous qui est à l’image qu’on se fait des hommes et des femmes. Une femme c’est fragile, c’est trop émotif, ce n’est pas batailleur comme un homme qui a de l’autorité, qui est fort et capable de diriger. Ce sont des stéréotypes, des images qu’on a, qui nous sont données par notre histoire ou par la culture. Les femmes ont toujours été dans des secteurs d’activités liés au ‘’prendre soins’’ comme les infirmières, les enseignantes etc. Les hommes se sont retrouvés dans des lieux plus financiers et plus industriels. On me jugeait en fonction de si j’étais bien coiffé ou habillée, on n’aurait jamais fait ça à un garçon. Une femme pas coiffée, pas maquillée, tout le monde lui dira qu’elle va être incapable de faire le job tandis qu’un homme qui arrive mal vêtu ou les yeux un peu cernés, les gens diront qu’il travaille fort. Je suis une femme un peu excentrique dans ma vie privée et j’aime les costumes colorés, les souliers de couleur etc. On me critiquait souvent sur ça, et ça a fait en sorte que j’ai changé mon comportement. Pas dans ma vie privée mais dans ma vie publique. Tailleurs plus foncés, petits bijoux, toujours la même coiffure etc. Il n’y avait aucun commentaire possible. Ce sont des exemples qui ont l’air mineurs mais qui sont très importants. Ce qui est formidable, c’est que ça change et que vous autres, vous êtes une génération qui va voir ce changement et le vivre encore plus. À l’Assemblée nationale, le droit des votes des femmes a été possible seulement en 1940. Partout au Canada, sauf nous au Québec, les femmes pouvaient voter, encore, nous étions en retard. Aucune femme n’a été élue avant 1961. Seulement une femme élue entre 1961 et 1975. En 2014, il y avait autour de 32% de femmes membre de l’Assemblée nationale du Québec. Actuellement, il en a 42%. La moitié serait idéale mais maintenant on admet entre 40 et 60%, c’est une zone paritaire, c’est à dire une somme où il y a un poids suffisant de femmes à l’Assemblée nationale. Il y a eu un progrès gigantesque mais il ne faut pas le perdre, il faut donc travailler pour qu’il y ait autant de femmes candidates et autant de femmes élues à l’Assemblée nationale. On est l’un des parlements en Amérique qui est le plus progressiste à cet égard-là, avec le plus grand nombre de femmes. Beaucoup d’états dans le monde ont obligé la parité mais ça ne donne pas toujours les résultats qu’on souhaitait. Ce sont les pays du Nord de l’Europe comme la Suède le Danemark l’Islande qui ont la plus grande proportion de femmes
Après avoir vécu à travers un attentat, quelle est votre perception de l’événement ? Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?
C’est le fait qu’il y a eu mort d’homme. J’ai un grand sang-froid dans la vie et j’ai rarement peur, je crains pour les autres mais jamais pour moi. Quand c’est arrivé, je pense que j’ai eu les bons réflexes d’essayer de protéger les gens qui étaient là, parce que c’était un attentat qui aurait pu être un véritable carnage. L’arme s’est enrayée, ce qui a fait qu’il n’a pas plu lancer ce qu’il souhaitait. Il avait aussi un cocktail Molotov, une espèce de petite torche pour allumer des feux, la porte à travers laquelle il voulait la lancer a bloqué. Ce que j’ai trouvé le plus difficile c’est qu’il y a un homme qui a été blessé sérieusement et mort d’homme mais je n’ai jamais eu peur et je suis assez fière de ma réaction honnêtement, parce que j’ai voulu protéger les gens. Quand j’ai vu de la fumée dans les coulisses, j’étais sur la scène je ne savais pas qu’il y avait mort d’homme. Je faisais mon discours de réjouissance et on me disait de sortir de la scène. Je suis revenue quand j’ai vu qu’il y avait beaucoup de monde dans cette salle-là, il y avait trop de monde pour le nombre de places disponibles. Tout le monde était debout et je me disais : S’il faut qu’ils sortent tous, s’il faut que les gens voient la fumée et paniquent, on va avoir des morts. Quand la bâtisse était sécurisée, j’ai dit : Vous pouvez tranquillement rester, je vais finir mon intervention. J’ai essayé d’être très présente pour calmer le jeu, je n’ai jamais eu peur, après non plus. Beaucoup de gens me posent la question mais je me suis dit : Si je crains qu’il y ait un autre attentat, je vais me priver d’aller à la rencontre des gens. On a un système de sécurité autour de nous, des policiers habillés en civil. Un jour, ils m’ont dit : Madame Marois on va vous faire faire une veste pare-balle, ils me l’ont amené dans un beau carton, je l’ai mise dans ma garde-robe et c’est resté là. Si je commence à avoir peur, je ne voudrais plus aller à la rencontre des gens et c’est trop important pour moi d’être dans les foules, de serrer des mains, de causer et de parler. Mon conjoint et mes enfants ont craint plus que moi, il faut que vous sachiez que ma famille était dans les coulisses et plusieurs députés, qui eux, ont eu le temps de réfléchir plus que moi. Eux, ça les a affectés pendant longtemps. Du personnel de mon équipe a été aidé sur le plan psychologique. Le juge a confirmé que c’était un geste politique, on voulait me tuer parce que j’étais souverainiste et une femme en plus. Des gens m’ont reproché de ne pas m’en être servi pendant mon mandat. Je pense que si c’était arrivé à un homme politique du camp adverse, ça aurait soulevé beaucoup de passion. Je n’ai pas agi de cette façon-là et je ne le regrette pas aujourd’hui, bien peut-être un peu, parce que ça aurait peut-être augmenter ma popularité mais je ne voulais pas jouer sur ça. Quand on est au pouvoir on assume et on prend ses responsabilités
Quelles sont les principales mesures que vous avez réussi à mettre en place durant votre mandat ?
On a, entre autres, introduit à l’école, l’éducation à la sexualité, ce qui a été enlevé par la suite. Il y a eu beaucoup d’opposition mais j’étais ministre de la Condition féminine, donc je travaillais avec le ministre de l’Éducation parce qu’il y avait des gens qui s’opposaient à l’avortement et on en entendait beaucoup parler à cette époque. Beaucoup de groupes religieux s’opposaient aussi au cours qu’on voulait donner. Je les avais rencontrés pour leur dire : Vous ne pouvez pas être contre l’avortement et contre la contraception en même temps. Être contre un cours ou on va donner des outils aux jeunes pour prendre leurs décisions c’était incohérent. J’ai aussi été ministre de la Main-d’œuvre et de la Sécurité du revenu, qui s’occupe entre autres de l’aide sociale et des régimes de retraite publics. J’étais responsable de l’encadrement des régimes publics et privés, incluant les politiques de formation de la main-d’œuvre. En emploi, l’impact considérable était vis-à-vis les jeunes sur le bien-être social, qui avait une allocation beaucoup plus basse que les familles et les adultes, ce qui n’est pas convenable pour vivre correctement. Ces jeunes-là, n’avaient souvent pas fini leur secondaire. Je me disais que dans la vie, sans secondaire, c’était difficile de trouver un travail. J’ai négocié avec Ottawa et on a offert à ces jeunes de retourner à l’école, d’aller faire un stage dans une entreprise ou d’aller travailler dans des organismes communautaires. S’il le faisait, leur prestation était doublée, même plus et leurs frais de transport étaient payés. S’ils allaient à l’école, le matériel scolaire était payé aussi. Ça a été une révolution parce que ça a permis à des jeunes d’avoir une meilleure formation et d’être mieux équipés pour trouver un travail ultérieurement et sortir de l’aide sociale. C’est une mesure dont je suis très fière, qui a continué sous différentes formes. J’ai aussi travaillé beaucoup avec des femmes chefs de familles, monoparentales, qui étaient sur l’aide sociale. On leur a donné accès à des régimes de prêts et bourses et d’aide financière aux études afin qu’elles aient un meilleur revenu. Il fallait être capable de faire garder leurs enfants pour aussi pour retourner à l’école. On a fait une grande réforme de l’éducation, on a changé ce qu’on enseignait au niveau primaire et secondaire, on a mis plus d’heures en français, en mathématiques et en histoire. On a aussi changé les commissions scolaires, qui n’existe plus aujourd’hui. C’est drôle, ce matin, j’entendais parler des supers infirmières à la radio, des infirmières régulières avec une formation plus longue qui permet de soigner des malades, un peu comme un médecin, en allant un peu moins loin. C’est moi qui ai implanté ça au Québec. Les chirurgiens ne veulent pas expliquer aux malades comment manger, comment faire de l’exercice etc. Quand ils ont fait une chirurgie, une infirmière clinicienne spécialisée, formée pour ça, va suivre le malade avant et après l’opération, pour que le chirurgien se concentre sur son opération chirurgicale. Le patient sera mieux aidé et mieux soutenu. Les médecines familiales, c’est à dire des cliniques de médecins avec tout ce qu’il faut, tous les services, pour offrir des soins plus globaux aux patients qui viennent. J’ai fait adopter une loi reconnaissant l’économie sociale quand j’étais ministre des Finances, j’ai permis que les organismes aient accès à de l’argent, à un taux réduit, à de l’argent sans intérêt pour avoir des prêts sur un très long terme pour les aider à mieux implanter leur organisation etc.
Avez-vous siégé sur d’autres comités durant votre enfance où votre adolescence ?
Oui, il y avait à l’époque, une association qui s’appelait la jeunesse étudiante catholique, une organisation qui aidait les jeunes à participer à des activités de réflexion, orientées sur la religion, un peu, mais pas tant que ça. Toute jeune, j’ai participé à un camp, c’était très agréable. Je suis devenue, au niveau secondaire, présidente de ma classe. Finalement, j’ai été membre du Conseil de l’association générale des étudiants de mon école, j’étais secrétaire, de mémoire. Je fais le tour de l’école secondaire pour expliquer comment ça fonctionne le thème était voir jugé agir donc voir une situation juger de la situation et agir pour régler les choses. J’ai aussi été présidente de mon groupe d’étudiants quand j’ai fait mon baccalauréat services social et pendant mes études en hautes études commerciales
Si vous pouviez changer une chose dans votre carrière qu’est-ce que ce serait ?
Je ne sais pas, c’est drôle hein ? Travailler plus fort pour me faire réélire ? Je n’ai pas tout fait parfait et des gestes que j’ai posés, je les ai regrettés par la suite. Je les ai toujours posés de bonne foi, en pensant que c’était ce qu’il fallait faire de mieux, je n’ai jamais essayé de tromper les gens et je n’ai jamais essayé de faire croire à des gens des choses, alors que ce n’était pas ça que je voulais faire. Ça m’a nuit et aider en même temps mais c’est sûr que ça m’a nuit parfois. De dire peut-être trop franchement les choses, mais en même temps je n’aurais pas changé ça. Ce sont les premiers ministres qui nous nomment au ministère, j’aurais peut-être dû dire non et rester par exemple, en éducation, où j’étais en train de mettre sur pied une nouvelle réforme. Les ministres avaient un gros problème avec le ministère de la santé parce qu’il y avait beaucoup de changements à apporter, bien que le Premier ministre qui était là avant, avait fait un beau changement. Il voulait que je quitte l’éducation, le ministère que j’ai le plus aimé, à la tête duquel je me suis senti le mieux, mais j’ai accepté pour servir. Quand un Premier ministre nous demande quelque chose comme ça, soit on accepte, soit on s’en va, ce sont des règles du jeu.
Quel rôle vous avez remarqué avoir eu sur la cause féministe au Québec ?
Je crois que j’ai changé pas mal de choses, entre autres, avec la réforme familiale, j’ai permis à des femmes de réaliser qu’elle pouvait faire plusieurs choses dans la vie. Le modèle aussi que j’ai pu représenter aux yeux de certaines femmes, de penser que c’était possible par exemple, d’avoir des enfants en même temps qu’on était au travail. Moi qui ai été ministre, j’ai eu 4 enfants, dont 3 pendant que j’ai été ministre. J’ai envoyé comme message aux femmes que oui, c’est possible et que rien n’est impossible. Ça ne veut pas dire que ça va être facile et qu’il n’y aura pas d’embuches cependant. L’autre chose ce que j’ai eu comme impact sur les femmes, c’est de les inviter à se faire confiance, parce qu’on est souvent très talentueuses, on a beaucoup de belles expériences qui ne sont pas mises en valeur, parce qu’on pense qu’on n’est pas capable ou qu’on n’est pas assez bonnes. Souvent, les femmes font ça ! Il faut se dire : Je vais essayer puis je vais réussir et si je ne réussis pas, ce n’est pas grave, je vais recommencer.
Pourquoi qualifiez-vous les CPE comme un rêve inachevé ?
Je vais te dire pourquoi, c’est simple, les gouvernements qui ont suivi le nôtre ont changé tout ça et ont fait apparaître des garderies privées à but lucratif. Je ne dis pas que c’est mauvais mais les centres de la petite enfance ont une autre philosophie. Mon rêve inachevé est le suivant : J’aurais souhaité, comme il y a des écoles primaires partout au Québec, des CPE partout aussi. Que dans les centres de la petite enfance, non seulement on allait offrir des services de garde de qualité, éducatifs, on allait aussi offrir aux parents, différents services, par exemple, l’infirmière du CLCS qui viendrait faire les injections pour les enfants, un médecin, un optométriste, un ophtalmologiste, des gens qui répondraient aux inquiétudes des parents sur le comportement de leurs enfants, un psychologue. Cela aurait permis que le CPE devienne un centre multiservice.00 Il y a actuellement le médecin en médecine familiale, docteur Julien, qui crée des centres qui ressemblent un peu à ça. Des centres de psychologie sociale et d’intervention sociale, c’est exactement ce que je voulais, pour que les parents puissent sauver du temps. Si on avait pu concentrer dans le CPE, un tel type de service, ça aurait facilité beaucoup la vie des parents. Malheureusement, les gouvernements qui ont suivi n’ont pas relevé le défi. J’ai proposé au ministre actuel cette idée mais il ne m’a pas redonné de nouvelles, il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Si vous aviez un message à dire aux jeunes qui veulent se lancer en politique que leur diriez-vous ?
C’est formidable, vous allez éprouver du plaisir, c’est passionnant, vous allez pouvoir influencer la vie de vos concitoyens pour la rendre meilleure. Imaginez que vous pouvez faire des choses politiques exceptionnelles et que vous avez tout ce qu’il faut. Il y a des gens qui viennent de tous les domaines en politique, on vient de tous les horizons et je pense que de sensibiliser les jeunes à réaliser leurs rêves
Pour vous la persévérance scolaire c’est… ?
Je suis plus que convaincue de ça, parce que la persévérance scolaire, ça veut dire aller chercher ce qu’il faut pour bien vivre, pour mieux vivre dans la vie. Personnellement, mes 4 enfants n’ont jamais décroché mais on les a beaucoup accompagnés, aidés et on a aidé de leurs amis. Au plan de l’éducation, il est prouvé que plus on intervient tôt dans la vie d’un enfant, moins il risque d’avoir des problèmes. On peut détecter ces risques-là, on a des chances de l’influencer de telle sorte qu’on évite qu’ils décrochent, tous les psychologues vous le diront. Quand j’ai fait la politique familiale, j’ai pensé à ça aussi, avoir un impact sur le décrochage scolaire. Tous les enfants n’apprennent pas de la même façon, souvent, il y a une différence entre les garçons et les filles, pas juste culturelles, dans les faits aussi. Il faudrait qu’il y ait des modules de formation qui permettent à chacun d’exprimer ses talents et de le faire à sa façon. Je pense que c’est mieux que c’était à l’école, il y a des voies qui sont offertes et des façons d’apprendre en se mobilisant. Je pense que pour contrer le décrochage scolaire, il faut lutter contre la pauvreté, parce que souvent des enfants vont vivre dans des milieux, sans blâmer les parents, où leur situation ne leur permet pas de prendre soin de leur enfant, de les suivre, de les aider, de les accompagner. J’ai toujours dit à mes enfants que l’important c’est de pouvoir choisir dans la vie, ce que vous allez vouloir faire et les aimer. Pour ça, il faut aller à l’école et aller obtenir son diplôme, peu importe lequel. On a besoin de tous les corps de métiers, c’est de choisir des choses que vous allez aimer faire, tous les métiers sont bons, il n’y a pas de sous métier. Je donne des cours à leadership et je finis toujours de la même façon : Aimez ce que vous faites parce que si vous n’aimez pas ça, vous ne serez pas bon et vous allez nuire à l’organisation dans laquelle vous vous trouvez. Je comprends que parfois on n’a pas le choix, qu’il faut gagner sa vie, qu’on a une famille et des obligations, mais il faut trouver un travail qui va vous satisfaire dans lequel vous allez vous réaliser de toutes sortes de façons.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes du centre du Québec ?
D’abord il faut être fier de notre région, d’où on vient, il faut donc s’engager et s’investir un peu. Le Québec est exceptionnel, chaque région à ses caractéristiques. Nos régions sont belles, il y a toujours des choses intéressantes à y faire. On a de plus en plus d’espaces culturels où on peut recevoir des artistes, c’est souvent dans les régions où il y a moins de monde que c’est plus facile d’organiser des activités. Ce que je vous dis c’est : Aimez votre coin de pays et occupez-vous-en pour l’habiter, pour occuper le territoire et inviter des gens à venir vous voir c’est tellement beau. Parfois je me désole de voir les nouveaux arrivants au Québec s’installer à Montréal. Si on pouvait les emmener vivre ou voir toutes les régions du Québec, il me semble que ça changerait un petit peu leur goût de s’intégrer, peut-être ailleurs qu’à Montréal.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans la municipalité ?
Je leur dis bravo, c’est formidable, vous êtes des citoyens de demain, vous êtes déjà des citoyens. C’est très important, plus on comprend les mécanismes de prise de décisions, les choix qui se font, les projets qui se développent, plus on devient habile et plus on a le goût d’en faire davantage. Peut-être qu’un jour vous serez élu à votre mairie, comme mairesse, comme conseillère ou conseiller ou encore comme député, peut-être que vous occuperez une fonction dans d’autres institutions. En vivant des expériences comme celle-là, ça vous forme ça vous rend des meilleurs citoyens
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et les cigarettes et la vapoteuse ?
Ce sont les enfants qui m’ont fait arrêter de fumer, j’ai fumé longtemps, je ne fume plus depuis très longtemps maintenant. Je trouve ça un peu dommage mais je pense que ce sont les campagnes de sensibilisation et d’information qui peuvent aider le plus. Ce sont souvent les camarades qui sont le mieux placés pour faire ça, qui ont plus d’influence sur les amis.
Quelle importance doit-on apporter à l’activité physique?
Pour moi, c’est très important parce que ça permet une meilleure qualité de vie si on se tient plus en forme. Notre corps vit mieux, on peut mieux profiter de la vie, faire des activités de plein air. Je vais vous révéler que moi-même, je fais de l’activité physique depuis maintenant 20 ans peut-être même 25 ans. Je n’en faisais pas beaucoup avant, je jouais au ballon-balai, au baseball, je faisais du patin, du vélo et j’ai arrêté pour finalement reprendre l’exercice tous les jours depuis au moins 25 ans. C’est une discipline que je me suis donnée : 15 minutes d’exercice physique et 30 minutes de marche par jour, quand j’ai la chance je marche plus longtemps.
Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis ainsi que les effets négatifs ?
C’est un sujet un peu difficile à traiter mais je vais vous dire que je pense qu’il valait mieux la légaliser, puisqu’on pénalise et qu’on criminalise des gens. Cela dit, ça reste une drogue, si elle est bien encadrée, elle peut avoir des effets positifs. On le voit sur l’effet de la santé lorsque le cannabis est consommé de façon médicale. Ça reste que la consommation, surtout la surconsommation est néfaste, tout comme le beurre, ça crée des habitudes et ça va finir par avoir des impacts. Il faut vraiment l’encadrer et qu’il y ait des campagnes d’information pour que ça ne devienne pas une habitude, on devrait resserrer un peu l’encadrement, selon moi.