Entrevue avec Guy Morin, président de Giguère et Morin, réalisée par Mya Larivière-Blanchette, Makayla Nantel et Ève Francoeur
du Comité 12-18 de St-Félix-de-Kingsey.

Décrivez-nous votre entreprise ?

Nous sommes un manufacturier de composantes de bois francs. Nous achetons différents bois francs de série que l’on transforme pour faire différentes composantes pour l’industrie du meuble et d’armoires de cuisine. C’est une entreprise qui existe depuis plus de 50 ans. Nos manufacturiers sont principalement situés au Québec et nous en avons également aux États-Unis.

Quels types de métiers pouvons-nous retrouver dans votre entreprise ?

Nous embauchons des journaliers qui ne sont pas spécialisés, que nous formons principalement à l’interne. Nous préférons engager les gens pour leur savoir-être et non seulement pour leur savoir-faire. Nous avons aussi d’autres métiers comme surtout des ingénieurs que nous allons embaucher; des ingénieurs industriels, des techniciens en génie industrielle, qui représente un petit volet entre les deux. Nous privilégions souvent les techniciens. Nous embauchons également des gens sortis de l’école du meuble à Victoriaville pour des métiers un peu plus spécialisés.

Quels sont les valeurs de votre entreprise ?

Les valeurs principales, je dirais le respect, la rigueur et la réussite. Le respect : respecter nos employés, nos clients, nos délais et nos engagements. La rigueur : faire en sorte que tout se fasse bien, de la bonne manière et que tout le monde soit rigoureux et assidu. La réussite : de s’assurer d’avoir de bons clients et que nos employés se développent. Quand nous sommes avec des gagnants, on gagne !

Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embaucher ?

On parle principalement du savoir-être. Nous voulons du monde respectueux, assidu, possédant le sens de l’équipe et collaboratif. Tu peux être amené à travailler en équipe. Ce qui est important, c’est la capacité d’apprendre. Si la personne n’a pas de métier, il doit par contre vouloir l’apprendre.

Est-ce qu’il y a des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes plus fier ?

La plus grande fierté que nous avons, c’est premièrement de durer dans le temps, d’avoir évolué durant toutes ces années et de rester dans le coup. Nous avons une usine à la fine pointe de la technologie. Au Québec, il y a peu de gens qui sont organisés comme nous. Notre comparatif, ce n’est pas au Québec. On se comparent avec des américains.

Selon vous, quels sont les avantages de travailler en région ?

Je vous dirais la proximité. Quand nos employés ont à se déplacer, ils ont 15 à 20 minutes à parcourir seulement. Tu peux faire tes activités plus rapidement. Le sentiment d’appartenance est plus familier. Nous connaissons vos parents et même vos grands-parents.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

Dans un horaire d’une journée type, nous faisons quand même beaucoup de choses. Le matin, je fais mon « clean-up ». Nous recevons des courriels, nous préparons notre journée selon ce qu’on a reçu la veille. Ma liste de courriels est un peu ma liste de choses à faire. Des fois, j’analyse les indicateurs, comment ça été la veille. J’aime faire des tournées de plancher, voir comment ça se passe, sentir si c’est en cohésion, en équilibre. Nous avons des rencontres de comités avec des petits groupes d’employés. Nous faisons des réunions. Quand j’ai du temps pour réfléchir, j’aime penser à des outils pour nous améliorer. Mon rôle est aussi de m’assurer que nous respectons les règles.

Quelle partie de votre travail aimez-vous le plus ?

Je vous dirais que c’est ce que je fais le moins présentement, soit de rencontrer du monde. J’aime faire des rencontres à l’extérieur, dans des associations, dans des expositions. Nous avons beaucoup moins à nous déplacer ces temps-ci. Faire des rencontres, c’est ce que j’aimais le plus.

Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?

On veut être un leader, la meilleure entreprise dans notre domaine et pas juste au Québec, mais en Amérique du nord. Nous voulons rester parmi les usines les plus performantes dans ce qu’on fait. Chaque fois que nous faisons des investissements, c’est pour nous retrouver en avant de la parade. C’est mieux de faire de la poussière que de manger de la poussière. À l’origine, l’entreprise faisait des petits pupitres scolaires où vous leviez la tablette avec les petites chaises en bois. C’était la vocation de l’usine à l’époque. Ça toujours été une usine qui a transformé le bois. Elle a toujours démontré la capacité de s’adapter en fonction du marché.

Pour quelles raisons devrions-nous travailler pour votre entreprise ?

Premièrement, ça fait plus de 50 ans qu’on fonctionne. Je pense que nous sommes une entreprise présente et stable. Nous avons un environnement de travail propre et sécuritaire. Il n’y a pas de nuage de poussière dans l’usine. Nous avons toujours été respectueux envers nos employés et, en retour, nos employés nous sont fidèles. La majorité de nos employés travaillent avec nous depuis plus de 20 ans.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

J’ai déjà été président d’une association et mon thème disait : « Collaborer pour mieux progresser ». Ce qui m’inspire, c’est le travail d’une équipe. Je me suis toujours dit que tout seul tu vas plus vite, mais qu’ensemble tu vas aller plus loin. C’est la cohésion du groupe qui permet de faire des choses.

Pour vous la persévérance scolaire c’est quoi ?

J’ai toujours eu ce principe que, quand on commence quelque chose, il faut toujours le compléter. Ça commence avant l’école. Vous vous impliquez dans quelque chose, vous devez aller au bout de votre aventure. Tu embarques dans un club de soccer et vous commencez l’année avec 15 joueurs. Si les joueurs commencent à abandonner un après l’autre et que vous êtes maintenant rendus 10 joueurs, ils ont tous mis en péril ce que les 10 autres avaient commencé. Je trouve que c’est un gros manque de respect. Quand tu embarques dans un groupe qui est intéressé, au secondaire, c’est plus facile de continuer. Un secondaire 5, ça prend ça. C’est le premier jalon de ta vie et ensuite, c’est beaucoup plus facile de s’orienter. Il ne faut pas que ça devienne une obsession et que ça te rende malade. Il ne faut pas arrêter au premier obstacle.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Je dirais : impliquez-vous les jeunes ! Les leaders, on les reconnaît à votre âge. Quand j’étais au CEGEP, il y avait les jeunes entrepreneurs qui devaient démarrer une entreprise. Il fallait s’incorporer et tout ça. J’étais président de l’entreprise. Ça ne s’apprend pas, mais quand tu t’impliques, tu vois ce que tu es capable de faire. Parfois tu ne le vois pas, mais c’est le groupe qui va te dire qu’il te voit là. Ça va vous pousser en avant. Ça va faire en sorte que vous ne serez pas seuls. La pire chose pour un jeune es de se retrouver tout seul. Quelqu’un qui est isolé et qui n’a pas de groupe de référence, c’est plus difficile pour lui. Ton groupe représente ta meilleure protection quand tu es jeune. Impliquez-vous, vous êtes les leaders de demain. Un leader ce n’est pas une question d’études mais d’état.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

Chapeau les jeunes ! Premièrement, si nous voulons que des jeunes prennent notre place, il faut qu’ils s’impliquent. Autre chose, la présence des organisations fait en sorte que si les jeunes s’impliquent, ce seront les leaders de demain qui se formeront. Ce que j’aime de Partenaires 12-18, c’est que vous apprenez le fonctionnement d’un organisme. Vous avez déjà déterminé des leaders dans le groupe. C’est la base de n’importe quoi.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

Moi je dirais, un esprit sain dans un corps sain. Je pense que c’est un élément ultra important. Je suis allé voir le médecin, il m’a dit que j’avais le foie gras. Le docteur m’a dit que je devais manger moins, boire un peu moins de vin et faire de l’activité physique. J’aime prendre un bon repas avec une petite coupe de vin. J’ai décidé de m’acheter une paire de « running shoes » et j’ai commencé à courir… L’activité physique est un exutoire. La pire chose est de devenir sédentaire. Quand tu fais une activité, tu as le cerveau qui décroche de ton travail et tu brûles des calories. Je suis un ardent défenseur de l’activité physique.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette ou la vapoteuse ?

Je me disais toujours, si vous faites de l’activité physique, vous allez arrêter de fumer ! C’est sûr que ça peut paraître séduisant. On veut avoir une référence, on veut devenir adulte plus vite, mais c’est éphémère. Moi quand j’étais jeune, ça fumait beaucoup plus qu’aujourd’hui. Le vapotage est peut-être plus présent. Je pense que c’est un exutoire qui n’est pas correct. Soyez dans des groupes qui font des activités. Le groupe enlève probablement le goût de fumer. Je pense que le monde qui s’isole démontre plus d’intérêt à fumer ou vapoter. Le fait d’être impliqué dans le 12-18 est sans doute votre meilleur remède pour ne pas que vous soyez tentés.