Entrevue avec Caroline M.-Gauthier et Rémi Desmarais, Ferme G&M Desmarais.
Entrevue avec Caroline M.-Gauthier et Rémi Desmarais, Ferme G&M Desmarais, réalisée par Maxime Houle et Madison Ménard du Comité 12-18 de Durham-Sud.
Pourriez-vous nous décrire votre entreprise ?
Cette entreprise familiale appartient à mes parents. Ma conjointe et moi faisons partie de la relève future. Nous sommes producteurs de porcs et de grandes cultures. Nous possédons une meunerie et un magasin pour détailler nos produits. Ceci nous permet d’offrir de bons produits pour permettre aux gens de savoir ce qu’ils achètent. Il n’y a pas d’autres employés que ma conjointe et mes parents.
Quels types de métiers pouvons-nous retrouver dans votre entreprise ?
Agriculteur, c’est vraiment notre métier.
Quels sont les valeurs de votre entreprise ?
Nos valeurs sont surtout axées sur la famille. C’est une entreprise familiale et nous sommes impliqués avec nos enfants là-dedans. Nous sommes également axés sur l’innovation, car avec les moulées que nous fabriquons, on s’assure de toujours être les premiers à les produire. Nous mettons au défi tous nos compétiteurs de posséder des moulées comme les nôtres. Nous travaillons toujours en avant des problèmes. Il y a également la qualité du service à la clientèle, c’est très important pour nous. Nous travaillons dans ce sens-là.
Est-ce qu’il y a des projets ou réalisations de votre entreprise dont vous êtes fiers ?
Le magasin en tant que tel. C’est une de nos fiertés des dernières années.
Le magasin permet cette proximité-là avec les gens. Ils peuvent venir discuter directement avec nous. C’est notre fierté des dernières années.
Selon vous, quels sont les avantages de travailler en région ?
La proximité avec nos clients. Nous connaissons les gens qui viennent ici. Ce sont des gens du village, du village voisin ou des gens qui nous ont été référés par le bouche à oreille. Nous les connaissons. Pour nous, c’est un avantage. Nous connaissons leurs animaux, les problèmes de leur chien par exemple. C’est ainsi beaucoup plus facile pour nous de les aider.
Comment se passe une journée de travail pour vous ?
C’est au gré des urgences ! S’il y a un problème dans la porcherie, comme aujourd’hui c’était le cas. Il a fallu que mon mari et mon beau-père soient dans la porcherie une partie de la journée pour régler des problèmes électriques. Moi j’étais avec les enfants à faire de la facturation sur le coin du comptoir. C’est vraiment variable selon les ouvrages. Il y a les grosses poches de moulées que nous devons faire tous les jours. L’hiver, pour la mécanique, mon mari essaie d’en faire quand il n’y a pas d’urgence. Pour bien répondre aux clients aussi, nous arrêtons ce que nous faisons pour les servir ou répondre au téléphone.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
Rémi : J’aime me retrouver dans les champs, voir les plantes, travailler le sol, produire les moulées, développer de nouvelles recettes. Ce sont des petites choses que je trouve vraiment agréable.
Caroline : Ce que j’aime est de répondre au téléphone ou servir les clients pendant que je joue avec mes enfants. C’est vraiment le meilleur des deux mondes. Les clients l’apprécient. Ils nous posent une question sur Facebook et nous sommes vraiment réactifs, tout en étant capable de donner le yogourt à mon bébé.
Jusqu’où rêvez-vous d’apporter votre entreprise ?
Cette année, nous allons agrandir le magasin, il va doubler de superficie. C’est certain que c’est une autre belle réalisation. Nous allons commencer par ça avant de rêver à autre chose.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
Je regarde mes enfants, je les vois grandir, évoluer et je m’imagine toutes les possibilités qu’ils ont. Tous les choix qui s’offrent à eux. Ça m’amène à me questionner, si j’étais enfant, qu’est-ce que je ferais, qu’est-ce que je choisirais ? Souvent on se bloque, nous avons des idées préconçues de ce que l’on peut faire ou pas. La grande fille de 7 ans de mon mari nous pose des questions sur ce qu’elle pourrait faire ou pas. On se surprend à lui dire qu’elle peut tout faire !
Pour vous, la persévérance scolaire c’est ?
Plus tu persévères à l’école et plus tu t’ouvres des portes, plus tu as de nouvelles possibilités. Je sais que rendu à 16-17 ans, c’est rendu long et plate et que ça ne te tente plus. Mais si tu vas jusqu’au bout, tu vas pouvoir faire ce que tu veux !
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
Que même si nous sommes situés en région, la vie peut être belle ! C’est un beau climat. Même si nous faisons des études à l’extérieur, les jeunes qui sont nés en région, vont vouloir revenir ici. Ce n’est pas parce que nous restons en région que nous ne pouvons pas avoir de vraies carrières.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
Rémi : C’est vraiment génial. Nous devons les encourager et les valoriser, parce qu’il en manque. Il y a des périodes où il n’y en a pas et tout le village s’en ressent.
Caroline : Moi je l’ai fait quand j’avais votre âge ! J’entrainais les équipes de soccer. Il n’y avait personne pour s’occuper des petits qui jouaient au soccer et, malgré le travail sur la ferme, je l’ai fait.
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?
C’est important, c’est la santé ! Nous ici on travaille physiquement, nous devons encourager ça, car on ne pourrait pas faire le travail que nous faisons.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/vapoteuse ?
Le moins possible… Ce n’est pas bon pour la santé, peu importe l’âge ou la raison. Il y des impacts à long terme sur la santé.
Entrevue avec Mélanie Asselin, propriétaire du salon « Espace Bien Être Lyster »
Entrevue avec Mélanie Asselin, salon « Espace Bien Être Lyster », réalisée par Léanne Héon, Gabriella Joseph-Roux et Océanne Bédard du Comité 12-18 de Lyster.
Décrivez-nous votre entreprise.
Mon entreprise « Espace bien-être Lyster » offre plusieurs services sous un même toit. Nous offrons les services d’esthétique, de coiffure, de barbier, la pose d’ongle, d’extensions de cils, de technique laser et de maquillage depuis tout récemment. C’est un milieu de soins pour la personne.
Quels types de métier pouvons-nous retrouver dans votre entreprise ?
Coiffeur, esthétique, barbier. Tout ce qui a trait aux soins de la personne.
Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?
La diplomatie, le respect et le confort de notre clientèle. Ce sont des points très importants pour nous.
Quelle qualité de base recherchée vous chez vos employés, lorsque vous les embauchés ?
L’honnêteté, c’est vraiment important parce que chaque personne qui vient travailler ici possède une clé. Elles ont accès à la bâtisse en entier. On mise vraiment sur l’honnêteté, le respect de l’endroit, le souci du travail bien fait, la politesse, l’assiduité. C’est important d’être à l’heure, d’arriver avant notre cliente et de repartir après. Nous avons le droit à l’erreur, je le dis tout le temps aux filles quand elles viennent travailler. Ici, vous avez le droit de faire des erreurs. C’est en faisant des erreurs que nous apprenons le plus. Par contre, tu as seulement le droit de la faire une fois. Je ne veux pas que tu fasses deux fois la même.
Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?
Mon entreprise au grand complet ! J’ai fait aussi la réalisation d’un tournage vidéo l’année passée dans le cadre de la valorisation de l’entrepreneuriat au Centre-du-Québec. C’était vraiment plaisant. Il y a une équipe de tournage qui est venue ici au salon et nous avons fait une journée de tournage. Nous avons obtenu beaucoup de visibilité ! J’ai aussi participé au « Défi Osentreprendre ». J’ai fait la première page du journal. J’étais vraiment fière! J’ai remporté la 1ère place dans la catégorie « services aux individus ». J’ai gagné le prix honneur « Jeune entrepreneur ». En tout, j’ai remporté une bourse de 6 500$. Je me suis rendue à l’échelon nationale. Tout ça, c’est vraiment une grande fierté !
Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?
Je trouve qu’il y a beaucoup d’avantages à travailler en région. Premièrement, nous sommes situés dans un village où tout le monde se connaît. Si les gens ont une belle vision de toi, c’est sûr qu’ils vont vouloir venir t’encourager. Les gens aiment encourager dans leur municipalité. Comme services de proximité, les gens n’ont pas besoin de se déplacer loin, nous offrons tout ici sous un même toit. L’entraide, travailler dans son propre village, ça attire les gens de partout aussi. Offrir autant de services dans une petite municipalité offre plusieurs avantages.
Comment se passe une journée de travail pour vous ?
Il n’y a pas une journée semblable aux autres ! Moi entre autres dans mes tâches, je dois faire la gestion du personnel, m’assurer que mes locaux sont loués, m’assurer que les filles et que tout le monde va bien, m’assurer que le fonctionnement est adéquat. Nous avons un groupe Facebook/Messenger, donc on se communique souvent pour être certaines que tout se déroule bien. Nous avons aussi une rencontre par mois en équipe pour mettre des points au clair. Je gère aussi l’inventaire de mes produits, les rendez-vous, les clients, les réseaux sociaux et je réalise des techniques. Parfois, je n’ai pas le temps de manger et de prendre des pauses. Nos journées peuvent commencer à 8 h le matin et nous pouvons terminer à 21 h. C’est vraiment des grosses journées où nous devons rester debout de longues heures, mais j’adore ça.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
Je préfère être en présence de la clientèle. Le côté paperasse et comptabilité, j’aime un peu moins, donc je délègue. J’ai quelqu’un qui travaille pour moi à la comptabilité. Ce que j’adore, c’est faire des transformations. Les clientes peuvent arriver ici les cheveux noirs et elles vont repartir les cheveux tout blonds, rouges ou cuivres. C’est ce que j’aime faire, des transformations et des techniques de mèches.
Jusqu’où voulez-vous apporter votre entreprise ?
J’ai vraiment plein de projets, j’ai toujours des projets. Lorsque j’en atteins un, je repousse ma limite tout le temps, car je sais que je suis capable de faire encore plus ! J’ai des idées de grandeur. Il y a encore des gens qui aimeraient se joindre à mon équipe et moi, je cherche encore comment je vais faire pour entrer ces gens-là. Je pense faire un sous-terrain, un 3e étage, la construction d’un nouvel établissement ou simplement aménager ailleurs pour servir encore plus de gens. Nous pourrions offrir plus de services parce que ça fonctionne et la demande est présente.
Pour quelle raison devrions-nous travailler pour votre entreprise ?
Nous avons des horaires personnalisés, chaque personne décide de l’horaire qu’elle veut travailler. Certains veulent travailler juste de midi à 21 h, d’autres ne veulent pas faire de soir, d’autres veulent travailler juste les matins. Tout le monde choisit son propre horaire. J’adapte aussi le coût du loyer selon les préférences. Certaines collègues vont être facturées à la journée. Je fonctionne sans bail, donc les filles ne sont pas attachées à moi et vice versa. Elles peuvent donc quitter quand elles veulent. Elles peuvent donc payer à la journée, à la semaine ou au mois. Ce qui est plaisant aussi, c’est qu’une personne apporte la clientèle de l’autre. Exemple, Alexandra l’esthéticienne qui a une cliente en ongles, me voit passer ou faire des mèches et elle peut se dire ‘’c’est vrai, moi aussi je veux un rendez-vous !’’. Des fois, je fais une couleur et durant le temps de pause, ma cliente peut traverser en esthétique pour se faire épiler les jambes ou faire sa pose d’ongles. Donc avec un seul rendez-vous, la cliente repart en ayant profité de plusieurs services. Nous sommes vraiment une belle équipe motivée, travaillant dans une ambiance harmonieuse, pas de compétition. Nous misons sur l’entraide. Nous nous entraidons beaucoup, nous travaillons en équipe et c’est important. Nous misons aussi sur l’éducation, c’est très important aussi. Autant pour nous en tant que professionnels il est important de se former, mais aussi d’informer nos clientes à la maison. Exemple, tu veux des beaux cheveux, mais voici ce que tu dois faire.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
Les gens qui rêvent grand, qui ont des rêves et qui font des actions pour les réaliser. Même si c’est difficile et que nous devons parfois sortir de notre zone de confort, nous continuons d’avancer. Ce sont ces gens-là qui m’inspirent. Ceux qui repoussent toujours leur limite.
Pour vous la persévérance scolaire c’est quoi ?
Continuer de mettre des efforts même si c’est difficile. Trouver des ressources, des outils et des techniques et ne pas hésiter à demander de l’aide. C’est une de mes forces. Je suis loin d’être une personne qui était extraordinaire dans les notes scolaires, mais je pense que j’ai quand même bien réussi. J’ai fait mon BAC en enseignement professionnel en plus. Au besoin, je demande de l’aide et je n’attends pas d’être en échec ou d’avoir mal à la tête avant de le faire. Aller chercher de l’aide et bien s’entourer.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
Ayez des projets ! Lorsque nous nous fixons un objectif, c’est beaucoup plus facile de s’accrocher à pourquoi nous devons faire des actions. Lorsque nous trouvons ça difficile et lourd, au moins nous avons un projet. Nous savons qu’aujourd’hui on se lève pour réaliser ce projet-là. Ça nous fait du bien et nous oublions que nous avons mal dormi, que nous nous sommes couchés tard, que nous nous levons tôt. Nous mettons des actions en place pour atteindre notre but. Ayez des projets et ça va devenir une belle source de motivation.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leurs municipalités ?
C’est un gros wow ! Vous vous ouvrez des portes pour plus tard parce que les gens vous remarquent. Ils vous voient en pleine action, les gens savent vous êtes qui. C’est facile après ça, ils ont des références. Si vous vous partez en entreprise par exemple, ils vont se dire « Je m’en souviens, je l’ai déjà vu en train de faire telle chose et elle s’implique ». C’est vraiment positif !
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?
On aurait tendance à se dire que nous sommes trop fatigués, que ça ne nous tente pas, à remettre à demain, mais en fait, c’est l’inverse. On doit se botter les fesses et quand nous allons faire des activités physiques, ça nous donne de l’énergie, ça libère l’hormone du stress. Moi je trouve que ça me permet d’avoir du temps pour moi et je ne pense à rien d’autres pendant ce temps. Je prends du temps pour moi, pour ma tête et pour mon corps. C’est vraiment important et en plus, ça me permet de passer à travers ma journée. On passe de longues journées debout avec les bras dans les airs et peu importe le métier en fait, l’activité physique vient aussi aider sur le mental.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/vapoteuse ?
Je pense que c’est une relation malsaine. Ce n’est vraiment pas nécessaire dans la vie. On parle d’une dépendance toxique qui coûte des sous. Je pense aussi que les jeunes sont plus ou moins conscients des impacts de cette mauvaise habitude.
Entrevue avec Jocelyn Monty, propriétaire de la Ferme la p’tite virée.
Entrevue avec Jocelyn Monty, Ferme la p’tite virée, réalisée par Élodie Gosselin et Kayla Carrier du Comité 12-18 d’Inverness.
Décrivez-nous votre entreprise
L’entreprise, c’est La p’tite virée. C’est une entreprise agrotouristique. On fait du bleuet en autocueillette, des produits de l’érable et un peu de canard saisonnier.
Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ?
Pas mal toutes sortes d’emplois différents. Autant de construction, de comptabilité que de vente et marketing. Il faut vendre nos produits si on veut être rentable. Il y a aussi la transformation alimentaire, cuisinier, bûcheron, acériculteur. Ça regroupe un paquet de métiers différents.
Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?
La mission de l’entreprise c’est, en premier, les valeurs familiales. On est une jeune famille. La deuxième valeur est l’authenticité des produits. Être le plus simple possible, le plus authentique dans nos produits.
Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lorsque vous les embauchez ?
C’est sûr, d’être responsable et d’avoir le sens du travail. Par-dessus tout, être honnête. Je ne demande pas la performance, mais surtout d’être honnête. De me le demander s’ils ne comprennent pas. Je suis ouvert à tout ça. Je veux dire, tout s’apprend. Toute personne ne travaille pas de la même vitesse non plus, ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bons. Il y en a qui peuvent travailler moins vite, mais faire un travail excellent qu’on a pas besoin de reprendre. D’autres travaillent trop vite. Je demande un objectif pour les jeunes qui sont surtout à l’autocueillette, c’est souvent leur premier emploi. Je suis conscient de ça et j’essaye de l’être au maximum et de montrer ce qu’est un travail et comment bien le faire.
Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?
C’est l’entreprise en général dont je suis fier parce qu’on est vraiment parti de rien. Je dirais de rien pantoute. Quand on a repris la ferme, ça faisait 4 générations qui étaient là. Le monsieur était fatigué, il avait environ 70 ans. Tout était un peu à l’abandon. Il y avait juste l’érablière qui était fonctionnelle. Elle n’était pas productive, mais elle était fonctionnelle. Donc, il a fallu repartir de zéro, autant les ventes que les bâtiments, la façon de travailler et l’aménagement de tout ça. Les bleuets, on est parti de zéro et il faut croire qu’on fait bien ça, on en manque chaque année. C’est une belle fierté aussi.
Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?
L’avantage de travailler en région, c’est que souvent on est plus conciliant avec le travail-famille. On peut être plus versatile pour essayer de garder le monde le plus possible. Souvent la nature est plus proche, c’est plus avantageux de ce niveau-là.
Comment se passe une journée de travail pour vous ?
Ouf ! Ça dépend de quelle période. Ces temps-ci, c’est très intense avec la récolte du sirop d’érable. Je sais environ quand je me lève, mais je ne sais jamais quand je me couche. On pourrait dire qu’une journée typique, souvent le matin, j’organise ma journée, à savoir quelles sont les priorités. Est-ce que j’ai des commandes ? Est-ce que je dois tasser des choses puisqu’une grosse commande vient d’entrer ? Est-ce que je dois me mettre à la transformation ? Ça peut être les constructions, les projets de plus grande envergure qui n’avancent pas aussi vite qu’on le veut parce qu’il faut gérer la production au travers des produits qu’on vend. C’est quand même la priorité, c’est ça qui amène des revenus. Il n’y a pas une journée qui se ressemble chez nous. C’est un des avantages, si on n’aime pas la routine.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
J’aime tout ce que je fais, j’adore tout ce que je fais. Par exemple, la construction, j’adore ça en faire, la rénovation, mais je ne ferais pas ça toute l’année. L’acériculture, j’adore ça, mais c’est un bout intense. Les bleuets, c’est pareil, je suis super content de commencer, de préparer, mais je suis aussi super content quand ça finit. J’aime le changement. Je suis servi et je touche à tout. C’est pas mal ça le point fort de mon travail.
Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?
Le plus loin qu’humainement c’est possible tout en gardant ça familial. Je n’ai pas l’ambition de devenir international. Le sirop d’érable, j’aimerais bien l’exporter en France. On a beaucoup de contacts là-bas. C’est pas mal le plus. Ça va toujours rester grandeur familial. Le rêve ultime, c’est de rendre l’entreprise rentable, qu’on vive bien de ça.
Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ?
C’est un peu pour les raisons que j’ai nommées. La conciliation travail-famille. On est très compréhensif si l’honnêteté est au rendez-vous. La monotonie, il n’y en a pas. On sait à quelle heure on entre le matin, mais on ne sait pas nécessairement ce qu’on va faire dans la journée. Ça peut tout changer avec un coup de téléphone.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
C’est de vivre, c’est de bien exprimer nos valeurs, c’est de se respecter soi-même, de ne pas se faire une image pour les autres.
Que pensez-vous de la persévérance scolaire ?
C’est bien. Il faut persévérer à l’école, ne serait-ce que pour faire le métier qu’on aime plus tard. Pour être bien. Pour moi le métier, ce n’est pas un travail, c’est un mode de vie, peu importe ce qu’on fait. Je veux dire, on passe le trois quart de notre vie à “travailler”. Je le mets entre guillemets parce que pour moi, c’est un mode de vie. De persévérer à l’école, si ça te donne ce pouvoir-là, tu vas vivre la plus belle vie.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
La persévérance en tout c’est bien. Il y a beaucoup de monde qui nous avait dit de ne pas toucher à ce qu’on fait aujourd’hui, que c’était beaucoup de travail, que ce n’est pas garanti de réussite, que ça va peut-être être un échec. On a toujours persévéré là-dedans. On a tout le temps eu foi en ce qu’on faisait. Ça a donné ce qu’on a aujourd’hui. Donc, ne lâchez pas quand vous avez un objectif et si vous n’en avez pas, il faut en trouver un.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
En n’étant pas natif de la région, c’est quelque chose qui m’a beaucoup attiré, l’esprit communautaire d’Inverness. On a passé 9 mois à venir avant d’être propriétaire, quand on a monté le plan d’affaires et qu’on a préparé l’entreprise. On a participé au Festival du bœuf, on a vu l’esprit communautaire qui régnait ici et c’est ce qui nous a attirés. J’encourage mes enfants à aller dans cette direction-là parce que je trouve ça super.
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique?
Par mon métier, je suis en forme par défaut. Ça ne me prend pas un entraînement bien développé. Mais l’activité physique, c’est très important parce que ça nous permet de garder les idées claires, d’être mieux dans sa peau, de mieux dormir le soir. Tout dépend un peu de ça. Si on ne fait rien et qu’on reste assis tout le temps, les idées se brouillent.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/la vapoteuse ?
Bien pour être honnête, je suis moi-même fumeur. J’ai arrêté à quelques reprises. Je prétends bien arrêter plus tard. Je suis un fumeur. Je ne suis pas un grand fumeur mais je l’ai déjà été. Là, je ne fume pas dans la maison, ni dans l’auto. Je respecte tout ça. Mes enfants et ma conjointe ne fument pas. Même si je dis que ce n’est pas bon pour la santé, je me suis tout fait dire ça, c’est un peu à chacun de faire ses choix. Sauf qu’il faut qu’il soit conscient que ça crée une dépendance et que c’est dur d’arrêter. Je ne pourrais pas dire à quelqu’un de ne pas fumer, il va me demander pourquoi, moi, je fume. C’est vraiment selon les expériences de chacun. J’ai des amis qui l’ont essayé étant jeunes et qui n’ont jamais accroché et tant mieux pour eux-autres. Ce n’est pas bien pour la santé, personne ne dit le contraire. Après, chaque jeune va faire son expérience de ça.
Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ?
L’effet positif, c’est qu’il y a une certaine qualité qui est assurée. Tu contrôles plus ce qu’il y a dedans, parce que dans l’illégal il peut y avoir toutes sortes de produits x qui peuvent être autres que du cannabis qui ne feront pas les effets désirés. Donc, ça le rend peut-être moins attrayant pour ceux qui sont attirés vers l’illégal. Pour les effets négatifs, ça donne un accès plus facile pour les jeunes. Malgré que, pour avoir été jeune, l’accès était quand même facile. Je dirais qu’on peut être plus conscient vu qu’on a une alternative où l’on peut aller s’informer en toute légalité à savoir c’est quoi le produit, qu’est-ce que ça fait et les différentes variétés. Ça rend la personne plus consciente, même si elle va du côté illégal pour acheter. Encore là, c’est un peu comme la cigarette. Chacun va faire son choix, même si on dit que ce n’est pas bon. Chaque personne va faire son expérience. Donc en ayant un côté légal, j’estime que c’est plus favorable, au moins la personne a plus de connaissance à ce niveau-là.
Entrevue avec Éric Tourigny, propriétaire de Charcuteries La Cantina
Entrevue avec Cédric Tourigny, propriétaire de Charcuteries La Cantina, réalisée par Vincent Ménard, Thomas Ménard et Zachary Ouellet du Comité 12-18 de St-Albert.
Décrivez-nous votre entreprise ?
Nous sommes une entreprise de charcuteries séchées. Nous faisons vraiment des charcuteries européennes. Il n’y a pas beaucoup de charcuteries nord-américaines comme le bacon ou jambon. Nous faisons plus des choses inspirées de l’Italie principalement, suite à un voyage fait dans ce pays il y a 5 ans. Ça nous a inspirés de faire découvrir ça au Québec.
Quel type de métiers pouvons-nous trouver dans votre entreprise ?
Principalement des bouchers, mais moi je ne suis pas boucher de formation. Il y a un monsieur boucher de métier qui vient une fois par semaine. Un cuisinier aussi aurait sa place, puisqu’il y a des recettes à faire.
Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?
Le côté artisanal mais aussi d’avoir une entreprise à l’échelle humaine. D’être capable de rester très proche des gens.
Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embaucher ?
Je n’ai pas beaucoup d’employés puisque c’est une boucherie artisanale. La caractéristique de base que je recherche est quelqu’un qui est passionné. En étant passionné, il se montre intéressé.
Est-ce qu’il y a des projets ou des réalisations dont vous êtes particulièrement fier ?
Honnêtement, la création de l’entreprise est un succès en soi. Nous sommes partis de rien, d’une idée il y a 6 ans. De fil en aiguille, l’idée a germé et le plan a vu le jour.
Selon vous, quels sont les avantages de travailler en région ?
En étant en région, nous faisons affaire directement avec les producteurs. Nous avons une région avec de très bons artisans. En région, nous avons l’accessibilité aux producteurs de grandes qualités.
Comment se passe une journée de travail pour vous ?
Présentement ce sont des journées un peu folles puisque j’occupe deux emplois pour démarrer le projet. Ce sont de très grosses journées, très longues journées. Nous travaillons aussi au froid à 7 degrés. Nous devons nous habiller en été comme l’hiver.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
Faire découvrir les produits aux gens, le contact avec le client. Leur faire découvrir ce qu’est une saucisse européenne, comment on travaille le cochon de la tête au pied.
Jusqu’où désirez-vous amener votre entreprise ?
Je n’ai pas d’extras ambitions. C’est surtout de rester artisanal et de le faire moi-même, avec un seul employé temps plein, pas plus. De rester très charcuterie de quartier comme ils le font en Europe. Je n’ai pas l’ambition de devenir une multinationale. Je veux préconiser la qualité à la quantité.
Pour quelles raisons devrions-nous travailler pour votre entreprise ?
Je compare souvent la charcuterie aux fromages fins. Il y a 10 ans au Québec, des fromages fins il n’y en avait pas. Aujourd’hui, des fromageries il y en a partout. C’est un domaine émergeant. Pour quelqu’un qui est passionné par la charcuterie ou la cuisine, il y a un potentiel intéressant dans la charcuterie.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
La nourriture, découvrir, les voyages. Des gens passionnées, des gens inspirants sont souvent passionnants.
Pour vous la persévérance scolaire c’est ?
C’est important, mais pas nécessairement dans le sens d’aller à l’école pour chercher un diplôme universitaire. Plutôt dans le sens que la persévérance dans l’apprentissage est importante. Je n’ai pas de diplôme dans ce que je fais. Je l’ai appris par passion, ce qui m’a amené assez loin. Persévérer est important, mais est-ce qu’un diplôme est nécessairement obligatoire ? Je dirais que non. J’ai un DEP en mécanique et j’ai tout de même réussi dans une autre passion. La persévérance oui, mais dans l’apprentissage, dans la formation continue, etc.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
Avec beaucoup de travail et des rêves, si nous sommes prêts à travailler fort pour les accomplir, tout est réalisable.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
Je trouve ça vraiment super ! J’ai été moi aussi dans les 12-18 (St-Norbert d’Arthabaska). C’est une belle façon de se responsabiliser, d’aller se chercher des qualités ici et là en faisant du bénévolat, en organisant des trucs. Ça amène beaucoup de belles qualités.
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique?
Je considère que c’est super important, un corps sain dans un esprit sain. Ça aide à libérer le stress, à libérer l’esprit. Être en forme permet de faire des journées à travailler plus fort.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette et/ou la vapoteuse ?
Je ne crois pas que ce soit nécessaire pour avancer, pour aller plus loin. Dans le même sens que l’activité physique est importante pour moi, ça va de pair à ne pas fumer. Fumer et l’activité physique, ça ne va pas dans le même sens.