Entrevue avec Sylvain Champagne, monteur de taureaux
Entrevue avec Monsieur Sylvain Champagne, monteur de taureaux, réalisée par Juliette Doyon, Marilou Dubois et Rosalie Bousquet des Comités 12-18 de Villeroy, Ste-Sophie d’Halifax et Lefebvre.
Est-ce que les 8 secondes semblent plus longues lorsque vous êtes sur le taureau ?
Parfois oui, parfois non. Quand nous parlons de 8 secondes dans la vie de tous les jours, ça semble peu. Sur le dos d’un taureau, c’est quand même un sport qui est très difficile. Quand ça va vraiment bien durant la prestation, les 8 secondes sont parfois courtes. Nous avons l’impression que nous resterions là toute la journée. Lorsque les performances sont plus difficiles, 8 secondes semblent une éternité. J’ai l’impression que c’est une journée de 8 heures !
Si vous pouviez retourner dans votre passée, changeriez-vous quelque chose ?
Oui, peut-être je prendrais un peu plus au sérieux mon talent que j’ai eu pour la monte des taureaux sauvages. J’irais sur le côté professionnel un peu plus tôt dans ma carrière.
Quel a été votre premier emploi payant ?
Je travaillais à l’épicerie de mon village à l’âge de 15 ans.
Comment avez-vous découvert cette passion ?
C’est en le voyant au Festival western de St-Tite. J’avais eu des billets pour ma fête de 17 ans pour aller voir ça. Quand j’ai vu ce sport-là, ça m’a touché. Deux mois plus tard, je montais sur un taureau pour la première fois et ça fait presque 25 ans de cela.
À l’école secondaire, quel genre d’élève étiez-vous ?
J’étais très actif, je parlais beaucoup, j’avais besoin de bouger beaucoup.
Est-ce qu’il vous arrive de vous faire interviewer ? Si oui est-ce différent pour vous de vous faire interviewer par des jeunes ?
Oui, c’est différent, car l’écoute des jeunes est beaucoup plus grande, je crois, que celle des adultes. Les adultes posent souvent des questions plus générales, ce que tout le monde veut savoir. Les jeunes, eux, vont vraiment chercher ce qu’ils veulent savoir, ce qui peut leur apporter quelque chose. Alors le poids des mots est un peu plus important quand ce sont des jeunes qui nous interviewent.
À quel âge avez-vous commencé à monter des taureaux ?
Je venais tout juste d’avoir 17 ans.
Est-ce que la première fois vous êtes tombé ?
Oui, après 7.1 secondes et ce n’était pas le taureau le plus performant non plus.
Quelle est la plus belle chose que votre métier vous a apportée ?
C’est sûr qu’il y a beaucoup de fierté ! J’ai beaucoup voyagé grâce à ce sport-là. J’ai pu voir beaucoup de culture différente, beaucoup de gens, beaucoup de pays. Ça a été vraiment super, c’est une vie que je recommanderais à tout le monde ! Ce n’est pas une vie qui est donnée à tout le monde, mais voyager et la fierté face à la réussite, c’est vraiment super !
Avez-vous inspiré beaucoup de jeunes à faire du rodéo ?
Je pense que oui, il y en a beaucoup qui m’ont témoigné souvent que je les avais inspirés. Comme c’est moi qui ai donné l’école de rodéo du Festival western de St-Tite pendant une période de 9 ans, avec les jeunes de 6 à 16 ans, alors oui. Je pense que la plupart des jeunes aujourd’hui que nous voyons dans les rodéos au Québec ont été un peu inspirés par moi, par mon cheminement et par mes conseils.
Faites-vous d’autres activités que la monte de taureaux dans les rodéos ?
Plus maintenant, non. J’ai essayé les autres disciplines de rodéo lorsque j’ai commencé plus jeune. Ce qui m’apportait réellement quelque chose, c’était la monte des taureaux. Je me suis vraiment concentré sur cela et comme ça me réussissait, c’était mieux pour moi de continuer juste là-dedans.
Quel conseil auriez-vous aimé recevoir lorsque vous étiez jeune, de la part de quelqu’un de plus âgé que vous ?
Je pense que j’aurais aimé me faire plus dire de poursuivre ma passion. Comme c’est un sport qui est très dangereux, les gens qui m’entouraient avaient très peur pour moi. Ils m’encourageaient quand même beaucoup, mais ils étaient toujours un peu réticents à l’idée que je puisse risquer ma vie comme ça. Ça aurait peut-être été agréable qu’ils me disent « Go c’est ta passion, alors fonce et fait ce que tu as à faire ». Ça m’aurait aidé peut-être un peu à mettre mon talent, lorsque j’étais plus jeune, en action.
Est-ce que ça vous arrive de donner des cours aux jeunes qui apprennent à embarquer sur un bœuf sauvage ?
Oui ça m’arrive, un peu moins à cause du Covid. Je me fais approcher quand même souvent pour ça.
Quels sont vos objectifs pour le futur en général ?
J’adorerais beaucoup avoir ma propre place chez moi pour avoir une école de rodéo. C’est un très beau projet, c’est sûr que c’est à long terme, mais j’adorerais vraiment ça !
Quel choix avez-vous trouvé le plus difficile à faire dans votre carrière ?
Je pense qu’il n’est pas encore fait. Je pense que le choix le plus difficile que je vais avoir à faire est de prendre ma retraite. Je ne l’ai pas encore pris, mais c’est quand même un sport qui est plus facile quand on est jeune.
Avez-vous eu beaucoup d’accidents en pratiquant ce sport ?
Oui, voulez-vous que je les énumère ? Bon alors fracture du nez à 3 reprises, les 2 clavicules cassées, le sternum cassé, les côtes cassées à 4 reprises, l’humérus du bras droit cassé, l’avant-bras gauche cassé, la jambe droite cassée, la mâchoire cassée à 3 endroits et quelques autres comme des ligaments déchirés. J’ai déjà eu un coup sur la carotide aussi…
Pour vous, la persévérance scolaire c’est quoi ?
Je pense que c’est important, car c’est une base. Sans les bonnes bases, nous ne nous facilitons pas la tâche. Ça prend quelque chose de solide en dessous des pieds tout au long de la vie. Ça va vous servir tout au long de votre vie.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes des municipalités rurales de la région du Centre du Québec ?
Soyez vrais, soyez vous-mêmes, peu importe la situation! C’est la meilleure façon d’être à votre 100%. Donnez le meilleur de vous peu importe où vous allez être.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
C’est très bien ! En faisant cela jeune, votre implication bénévole, plus tard cela va vous rapporter.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes avec la cigarette ou la vapoteuse ?
C’est mauvais ! Il y a tellement de belles choses à quoi nous pouvons nous accrocher. Accrochez-vous à d’autres choses de meilleur.
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?
C’est plus facile lorsque nous sommes en forme. Moi j’ai bougé beaucoup ! Tantôt j’ai dit que j’étais tannant à l’école, mais je bougeais beaucoup, je faisais beaucoup de sport. Je me suis concentré beaucoup sur le rodéo lorsque j’ai commencé. J’ai un peu mis les autres sports de côté. Avant de faire du rodéo, j’étais très actif et en forme. Sans cela, je n’y serais pas
Entrevue avec Victoria Charlton, auteure et youtubeuse
Entrevue avec Madame Victoria Charlton,
youtubeuse québécoise et écrivaine,
réalisée par Justine et Rosalie Roy du Comité 12-18 de Lyster.
Quelle était votre matière préférée à l’école ?
Ma matière préférée était le français, étonnamment ! C’est pourquoi je suis devenue écrivaine d’ailleurs !! Écrivaine et youtubeuse !
Lors de votre adolescence, étiez-vous intriguée par les histoires de crimes et les phénomènes paranormaux ?
Ah bonne question !! Oui vraiment. Dès l’âge de 6 ans, j’écoutais des films d’horreur à la télévision. Même ma mère me disait que c’était trop vieux pour moi et que je ne pouvais pas écouter ça. Et je lui disais : « Ah non, j’aime ça des histoires de fantômes et tout ! »
À quoi ressemble votre parcours académique ?
Parcours académique ? j’ai fait le primaire et le secondaire. Ensuite, je suis allée au CÉGEP en Arts et Lettres, concentration Littérature. Entre temps, j’ai pris une petite pause pour aller étudier l’espagnol au Mexique. Je suis allée par la suite faire mon baccalauréat en Études littéraires. J’ai commencé en concentration Littérature de la Francophonie, mais très vite j’ai fait un « switch » en création, ce qui était plus mon style. Tous mes cours étaient axés sur la création littéraire. J’avais des cours pour écrire alors j’ai adoré. J’ai commencé à travailler et, plus tard, j’ai décidé de faire une maitrise. Je voulais faire de plus longues études tout simplement. Donc j’ai fait une maitrise en Études Canadiennes. Pour être honnête, le titre de la maîtrise ne me dérangeait pas, je voulais seulement mon diplôme de maîtrise. Donc j’ai fait une maîtrise en Études Canadiennes et mon mémoire de maîtrise sur Fred Pellerin. Est-ce que vous le connaissez Fred Pellerin ?
Ça me dit quelque chose, c’est un conteur ?
Oui c’est un conteur, humoriste et chanteur, auteur, compositeur et interprète. Donc voilà !
Habitez-vous toujours au Mexique ?
Oui, j’habite toujours au Mexique.
Pourquoi avoir décidé d’habiter-là plutôt qu’au Québec ?
Parce que mon mari est mexicain. Quand j’ai terminé mes études, j’ai décidé d’aller le rejoindre parce que lui n’avait toujours pas terminé ses études. Je lui ai dit que nous habiterions ici, car je n’aimais pas l’hiver et que je préférais les pays chauds. Là c’est le contraire. Je m’ennuie d’avoir quatre saisons ! Alors on planifie de revenir vivre au Québec dans un an, un an et demi.
Lorsque vous étiez plus jeune, aviez-vous envie de devenir écrivaine plus tard?
Oui, c’était mon rêve d’être écrivaine !
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire un livre ?
C’est tout mon parcours. En fait, quand je suis devenue youtubeuse, c’était pour écrire un livre, car le monde de l’édition au Québec est difficile. C’est difficile de se faire offrir un contrat de livre, ça prend un public ou une très belle main d’écriture. Donc je me suis dit : « Je vais me partir une chaîne YouTube, me trouver un public, en espérant que ça m’amène un contrat de livres. » Donc j’ai eu un parcours en sens inverse. Je me suis partie une chaine YouTube, en espérant que ça m’amène un contrat de livre. Et ça a bien fonctionné.
Combien de livres avez-vous écrits jusqu’à présent ?
Juste un, mais il y en a possiblement d’autres qui s’en viennent. Mais je n’en dis pas plus !
Où avez-vous trouvé toutes les informations nécessaires pour écrire votre livre ?
Ce sont des histoires connues, mais pas toutes. Pour mon premier livre, ce sont beaucoup d’histoires de disparitions connues. Il y a beaucoup d’informations qui sont sur Internet, je vais lire des articles de journaux qui ont été écrits, je vais lire des forums, regarder des documentaires. Il y a quelques histoires avec lesquelles j’ai été en contact avec les familles directement. C’était quand même intense ! Je parle au frère de la personne disparue, au père du petit garçon qui est porté disparu, ils vont me donner des informations. Je viens de faire un appel avec un gars qui lui vient de faire un documentaire sur le meurtre d’une jeune fille. Lui, il a fait un gros documentaire, il a été en contact avec la police, la sœur de la personne. Je trouve mes informations un peu partout en gros !
Est-ce que vous considérez votre chaîne et votre écriture comme un passe-temps ou un métier ?
Au début c’était un passe-temps, mais maintenant c’est rendu un métier à temps plein.
À votre avis, quels sont les bons et les mauvais côtés de ce genre d’écriture ?
Ce genre d’écriture ? Bonne question ! Les bons côtés, je n’ai pas vraiment besoin d’inspiration, parce qu’en fait, l’information est là. C’est un peu comme des rapports journalistiques si l’on veut. Les mauvais côtés, quand je pensais écrire, ce n’était pas ça que je voulais faire. Moi je voulais plus écrire des romans. L’un n’empêche pas l’autre. Peut-être que dans un troisième ou quatrième livre je vais aller plus dans l’écriture de fiction.
Qu’est-ce qui vous fascine dans votre métier ?
C’est tout l’aspect recherche que j’aime beaucoup. C’est d’aller creuser. Je viens de faire un appel, ça fait trois jours que je suis dans les recherches du meurtre de la jeune fille, je creuse toujours et découvre plein d’affaires. Je viens de parler au réalisateur d’un documentaire et il m’a appris plein de choses. Je me disais « Ah mon dieu ! Je ne le savais pas ! ». J’apprends de nouvelles choses à tous les jours et j’aime beaucoup l’aspect de recherche.
En dehors de l’écriture et de votre chaîne YouTube avez-vous des passe-temps ?
Je suis pas mal occupée, ça me demande beaucoup de mon temps. J’aime beaucoup lire. J’écoute des podcasts. Au départ, c’étaient toujours des livres sur le « True Crime », des podcasts sur le « True Crime ». Mais là j’ai laissé tomber ça, d’être toujours dans le « True Crime ». Présentement, j’écoute plus des podcasts humoristiques, des livres humoristiques et des séries télé d’humour. Je nage, mais là mon gym a fermé à cause du COVID, j’avais commencé la nage. J’aime beaucoup nager. Et je cuisine également. Je suis végétarienne depuis presque 2 ans et essayer de nouvelles recettes végé, j’aime beaucoup ça.
Pour vous, la persévérance scolaire, c’est quoi ?
La persévérance scolaire c’est de pouvoir choisir. Persévérer à l’école pour pouvoir ensuite faire un choix. Comme moi, si je n’avais pas continué, je n’aurais pas eu dans mes choix de déménager au Mexique, d’avoir ma chaine YouTube et de pouvoir avoir un métier que j’aime. Et si un jour YouTube ne fonctionne plus, au moins j’aurais cinq ou six autres options. C’est d’avoir aussi du jugement critique. Outre le fait d’avoir des options d’emplois, je trouve que le plus important avec l’école, c’est que ça te donne du jugement critique. Je trouve ça super important. Par exemple, en écoutant « Occupation double », bon mon exemple est con, mais on est capable de se rendre compte qui a du jugement et qui en a pas. Je trouve que la persévérance scolaire c’est important pour ça en fait. C’est ça l’éducation, ça te donne du jugement et des choix.
Étiez-vous bonne à l’école ?
Si j’étais bonne ? Oui, je l’étais, dans les 90 et plus.
Quel message aimeriez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
Choisissez vos amis, c’est super important. Ne vous laissez pas trop influencer. Des fois, tu as des options qui s’offrent à toi. Moi je devais choisir entre un gang d’amis ou un autre. J’aurais tellement eu un parcours différent dans ma vie si j’avais choisi tel gang ou tel gang.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
Je trouve ça super important d’être impliqué à votre âge et d’être occupé. C’est bien d’avoir un bon sens de l’organisation. Être actif, pro actif. Moi je pense que chaque personne devrait s’impliquer bénévolement, même moi j’en fais. C’est bien, félicitations !
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?
Ça dépend, parce que moi je déteste le sport ! Mais il faut trouver quelque chose qu’on aime. Moi ça m’a pris 27 ans avant de trouver un sport que j’aimais. Comme là, j’ai trouvé la natation. Trouver quelque chose qu’on aime c’est important, mais c’est difficile. Moi je me rappelle, les cours d’éducation physique, je détestais. Je faisais semblant d’avoir des crampes au ventre pour ne pas aller jouer au soccer. C’est important de se garder en forme. Ne serait-ce que d’aller prendre une marche dehors avec nos chiens. C’est super important pour le mental.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette ou la vapoteuse?
C’est vrai que c’est une nouvelle mode ça la vapoteuse. Vous à votre école, est-ce qu’il y en a qui fume de la vapoteuse ? Je suis surprise de voir qu’il y a du monde comme ça à votre âge ! Moi à votre âge, il y avait peut-être trois personnes qui fumaient la cigarette à mon école. Je trouve ça vraiment regrettable. C’est dommageable, je trouve ça triste. Je présume que le gouvernement va mettre des lois là-dessus. Je ne sais pas quoi dire, je ne pensais pas que c’était un phénomène si répandu. C’est comme la mode. Je sais que quand j’étais prof au Mexique, mes élèves avaient votre âge et tout le monde fumait la cigarette. C’était « cool » de fumer. Mais ici, personne ne semble fumer la cigarette. Ce sont vraiment deux réalités. Ça va passer… Mais je suis désolée d’apprendre ça. C’est vraiment triste.