Entrevue avec Stéphanie Desharnais, propriétaire de Centaure Kombucha, réalisée par Carolanne Desharnais, Koraly Blanchette, Rosalie Larivière et Anne-Marie Giguère du Comité 12-18 de St-Élizabeth-de-Warwick. 

Décrivez-nous votre entreprise ?

Nous sommes en activité depuis 2019. On se spécialise dans la production de kombucha. C’est une boisson pétillante à base de thé fermenté. Comme une culture bactérienne dans le produit qui se développe pendant la fermentation, ça devient un produit qui est riche en probiotiques, c’est bon pour le système digestif. Comme c’est à base de thé, c’est un antioxydant, donc très bon pour le système immunitaire aussi. C’est sans alcool et faible en sucre. Les gens vont prendre le kombucha pour remplacer les liqueurs, les jus sucrés ou les boissons alcoolisées. Ça devient comme l’alternative santé. On se spécialise là-dedans. Au fil des années, on a développé différents produits reliés au kombucha comme le thé et la tisane. On fait aussi des tisanes pétillantes qui seront sur le marché au printemps.

Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ? 

Pour l’instant, il y a mon conjoint et moi. Lui est le maître producteur, il s’occupe de la recherche et du développement, des recettes, de la production, de l’achat des équipements, des formations pour peaufiner la production. Moi je m’occupe de la gestion, du volet marketing/communication, comptabilité. Comme toutes les entreprises, il faut assurer le bon fonctionnement au niveau de la comptabilité, discuter avec les points de vente, les publications sur les réseaux sociaux. Finalement, il faut assurer une présence à différents événements, on essaie de se partager cette partie-là.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

On essaie le plus possible d’être authentiques. C’est-à-dire qu’on va prendre des produits qui sont naturels, on ne veut pas chercher à faire quelque chose qui est ‘’cheap’’ avec des produits bas de gamme. On va choisir la qualité des produits, qu’ils soient naturels, qui nous ressemblent. On va opter pour des recettes très originales, qui ne se retrouvent pas sur le marché. On essaie d’innover.

Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lorsque vous les embauchez ?

C’est sûr que comme entrepreneur, on cherche des employés qui vont être dévoués, qui vont vouloir s’impliquer dans l’entreprise et qui vont avoir un sentiment d’appartenance, qui prennent ça à cœur et qui ne veulent pas juste une paye. Ils doivent aussi vouloir participer au développement de l’entreprise. On veut quelqu’un de fiable et loyal. Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fiers ? 

C’est certain que le plus dur pour une entreprise, c’est le démarrage. On est fiers d’avoir passé ce cap-là des débuts de l’entreprise, plus difficiles, de se faire connaître, de se questionner à savoir si on est sur la bonne route, si on fait la bonne chose. C’est sûr que chaque fois qu’on fait une nouvelle recette, quand on y goûte et que c’est ‘’sur la coche’’, on est super fiers aussi.

Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?

Il y a beaucoup d’avantages. On est plus « connus«  parce qu’on se perd moins dans la masse. Si on va par exemple à Victoriaville, on va voir plusieurs commerces qui encouragent les produits locaux des petites régions avoisinantes. Quand on parle de la ville de Québec ou de Montréal et grands centres urbains, c’est plus dilué. On est dans la masse, il y a beaucoup de produits. Même s’ils veulent encourager local, il y a beaucoup de produits dans la région, c’est plus difficile de choisir. On adore habiter en campagne. On est tranquille et il y a beaucoup moins de restrictions au niveau des permis. On est plus libres.

Comment se passe une journée de travail pour vous?

On a comme trois emplois. On a chacun notre emploi à temps plein, on a notre petite famille et on a le Kombucha qu’on va faire les soirs et les fins de semaine. Souvent les soirs, on va faire la comptabilité, de petites publications Facebook, des tests de recettes, etc. Les productions vont être un peu plus longues à faire donc on fait ça les fins de semaine, étant donné que ce sont des journées de cinq à six heures de production.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?  

Ce qu’on aime beaucoup c’est quand on crée un nouveau produit. On commence par avoir la recette, ensuite il faut faire notre étiquette, la vendre en contactant nos points de vente, etc. Ce qui se démarque, c’est quand on arrive à avoir des événements, des marchés, des kiosques où on est en contact avec les gens directement. On leur fait goûter notre produit et on a le feedback des gens.

Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?

On va être millionnaires (rires) ! En fait, on veut l’amener au point où on va se dire qu’on a un produit que les gens recherchent, qu’ils reconnaissent le nom : Centaure kombucha. On veut que notre produit soit rare, que les gens s’approvisionnent parce qu’ils savent que les nouvelles productions vont partir vite. C’est agréable comme entrepreneur de savoir que notre produit est tellement recherché, qu’on crée une rareté.

Pour quelles raisons devrait on travailler pour votre entreprise ?

Quand tu as un lien avec la personne que tu embauches, que tu lui fais sentir que tu fais attention à elle, qu’il sait que son employeur pourra lui offrir une certaine qualité de vie, des bonus, une participer au processus de création et au développement, l’employé ne doit pas sentir qu’il est là juste pour vendre ou offrir juste de la main-d’œuvre.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

Nous sommes des aimants de la nature, des sports de plein air. On aime beaucoup être en contact avec ce que la nature peut nous donner. On aime aller en forêt chercher des produits de qualité, naturels, authentiques.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?  

Ce que je veux lancer, c’est de dire qu’il y a de l’espoir pour l’avenir. Moi je trouve ça le « fun«  de vous voir ce soir, vous êtes des jeunes super impliqués. Il y a beaucoup de préjugés envers les adolescents de nos jours. Les gens disent qu’ils ne font plus rien et qu’ils sont toujours sur leurs cellulaires, mais je pense que c’est faux. Il y a tellement de jeunes impliqués et dévoués qui veulent travailler pour leur communauté. Je dirais aux jeunes de ne pas lâcher et de continuer de se démarquer dans ce que vous faites, de continuer à montrer qu’il y a de l’espoir dans l’avenir de la jeunesse.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

Encore une fois, je trouve ça super admirable ! Je pense que c’est vraiment une expérience d’une vie. Plus tard, vous allez pouvoir dire à vos enfants à quoi vous avez contribué et laissé votre marque. On peut être très individualistes et faire les choses de notre bord, mais quand on arrive à laisser notre trace à travers notre municipalité, ça va se savoir longtemps. Ça va rester dans le temps.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

L’important, c’est d’avoir un équilibre dans ta passion, que ce soit un sport, l’art, l’écriture, la danse ou le chant. Je pense que l’important c’est d’avoir quelque chose qui te passionne et de développer un équilibre entre tout ça.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/la vapoteuse ?

C’est un fléau ! Encore là, il y a beaucoup de préjugés, d’exagération de la part des adultes et des différents médias. Il y a des effets néfastes, on ne va pas se le cacher, mais c’est correct d’essayer et de faire des expériences. Ce qui est important, c’est de se respecter, de connaître ses limites et les impacts. Il s’agit ensuite de s’affirmer auprès de ses amis et de se respecter.

Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ?

Encore une fois, il y a une question de dosage. On voit apparaitre une plus grande sensibilisation dans la publicité, ce qui est nouveau avec la légalisation du cannabis. On a un plus grand contrôle sur ce que l’on achète et quel pourcentage de THC contient chaque produit. Le cannabis acheté sur le coin de la rue ne permet pas de savoir ce qui est ingéré. Est-ce que ça a amené une banalisation ? Probablement que certains parents qui se cachaient avant pour consommer le font maintenant devant leurs enfants puisque c’est légal.