Entrevue avec Chantal Machabée, vice-présidente Communications Hockey du Canadiens de Montréal, réalisée par Anabelle Comtois, Leila Quirion, Charline Pelletier et Charles Bilodeau des Comités 12-18 de Lyster, St-Valère, Lefebvre et Inverness.

En quoi consiste votre travail exactement ?

Mon travail consiste à travailler avec l’équipe. Je suis vice-présidente hockey, ça veut dire tout ce qui a rapport avec les joueurs, le personnel d’entraîneurs, le directeur général, le vice‑président aux opérations, etc. Je fais le lien entre les médias, les joueurs et tout le personnel hockey. Donc, chaque matin, je suis avec l’équipe à l’entraînement. Je demande aux journalistes à qui ils veulent parler, j’avertis les joueurs. Je vais souvent aussi résumer aux joueurs quels seront les sujets de la journée. Comme j’ai été journaliste sportif pendant 38 ans, je connais pas mal le genre de questions qui seront posées aux joueurs et quels seront les sujets de la journée. Alors, avant qu’ils rencontrent les médias, je vais leur dire : « Aujourd’hui, il sera question de tel sujet, tel sujet, tel sujet ». Donc, quand ils se présentent devant les médias, ils sont préparés et non pris au dépourvu. Je fais la même chose avec Martin St. Louis tous les jours, et ce, matin et soir.

Je prends aussi les demandes des médias, par exemple les talk-shows et les émissions de variétés. Les demandes viennent de partout, on en a une centaine par semaine. Ça, c’est sans compter les demandes quotidiennes après les entraînements et après les matches. On en a beaucoup, ça vient de l’Europe, des États-Unis, ailleurs au Canada et beaucoup du Québec bien sûr. C’est un travail que j’adore et qui est très prenant, donc beaucoup d’heures. Il faut toujours que je sois avec l’équipe, donc j’assiste aux 82 matches, à tous les entraînements. Je voyage avec l’équipe. Donc je fais véritablement partie de cette équipe-là. Je suis pas toute seule là‑dedans, j’ai 3 adjoints qui travaillent avec moi parce que je ne pourrais pas faire ça toute seule, il y a trop de demandes, on n’y arriverait pas. Charles, Guillaume et Timothée, mes 3 adjoints, m’aident dans ces tâches-là. En gros, c’est pas mal ça.

Qu’est-ce que vous préférez dans votre travail de journaliste ?

Les matches de hockey. (rires) Il y a rien de plus le fun que d’assister aux matches, d’être là avec les joueurs. Après une victoire, je suis toujours en bas parce que mon bureau (j’ai deux bureaux, un à Brossard pour les entraînements et un au Centre Bell pour les matches) est juste à côté du vestiaire, donc quand les joueurs sortent de la patinoire, on se fait des high fives. C’est le fun de voyager avec eux autres, d’apprendre à les connaître, eux et leurs familles (leur femme, leurs parents, leurs frères et sœurs). Faire partie d’une équipe, c’est vraiment particulier. C’est nous autres contre eux autres. Il y a un sentiment d’appartenance qui est incroyable. Je suis une maniaque de hockey depuis tellement longtemps, donc être payée pour voir des matches, je trouve ça vraiment agréable.

Quels sont vos passe-temps préférés ?

Regarder le hockey. (rires) L’été, quand je ne travaille pas, je joue au golf avec mes deux fils qui sont de bons golfeurs. Sinon, je vais sur Netflix et je regarde des séries. Quand on fait des longs vols en avion, je suis pas capable de dormir parce que les joueurs sont bruyants en arrière. (rires) Sinon, je fais de la course à pied, je m’entraîne dans les gymnases dans les hôtels quand on est sur la route. J’aime beaucoup courir, ça me fait du bien. Je vais courir 5 à 10 kilomètres et ça, ça aide beaucoup à s’évader un petit peu et rester en forme. Je joue un peu de piano. Je dis « un peu » parce que j’ai déjà joué beaucoup et j’ai perdu ce que j’avais appris. J’aimerais recommencer à suivre des cours de piano. Tout pour se changer les idées parce que je travaille 7 jours sur 7 pendant la saison de hockey et beaucoup d’heures, donc à un moment donné, ça fait du bien de se trouver une petite échappatoire.

Comment vous sentez vous d’être la première femme à occuper le poste de vice‑présidente aux communications hockey des Canadiens de Montréal?

C’est le fun, mais ce n’est pas quelque chose à laquelle j’ai déjà pensé. Je sais qu’avant moi, il y avait eu Michelle Lapointe qui était secrétaire de route. Ce n’était pas un travail tout à fait pareil au mien, mais il y avait des similitudes. Être la première femme à occuper le poste de vice-présidente aux communications hockey, je trouve ça le fun. Moi, j’aurais jamais pensé travailler pour les Canadiens de Montréal. Mon rêve, c’était d’être journaliste sportif, mais dans ma tête de petite fille, travailler pour les Canadiens, c’était impossible, inaccessible, parce que c’est une équipe masculine. C’est une affaire de gars. Même si journaliste sportif, il n’y avait pas de femmes à l’époque, je me disais que c’était possible pour moi. Alors je trouve ça vraiment le fun d’être là aujourd’hui et de faire partie d’une équipe, c’est très flatteur. Merci à Geoff Molson et Florence Margaret Bélanger pour me donner cette opportunité là. Ça donne de l’espoir à toutes les jeunes filles qui veulent travailler pour une équipe de hockey. Il n’y a rien d’impossible, même si on est une fille. Il suffit d’y croire, toujours.

Quand avez-vous su que vous vouliez faire de la radio pour le sport ?

J’avais dix ans, j’étais très jeune. J’étais chez mes cousins, mes parents aimaient pas du tout le sport. Mon père détestait ça et je n’ai pas de frères. J’étais chez mes cousins un soir et ils regardaient un match des Canadiens. Je me suis assise avec eux et j’ai vu ça, j’ai vu Guy Lafleur marquer un but. J’ai eu un coup de foudre sportif. Comme personne pouvait m’enseigner le hockey (parce que chez nous, personne ne regardait ça, je suis allée à la bibliothèque et été chercher plein de livres sur le hockey, les Canadiens et leur histoire, les règlements, etc. J’ai appris par moi-même dans les livres, puis ensuite je me suis mise à aimer tous les sports. C’était l’époque des Jeux olympiques de Montréal en 1976, je me suis mise à être maniaque de sports. Je devais avoir 11 ou 12 ans quand j’ai décidé que je serais journaliste sportif. Mon père trouvait ça drôle. Il était sûr que je ne réussirais pas parce qu’il y avait personne qui aimait ça dans la famille. Il se disait que ça me passerait, mais ce désir là a toujours grandi. Je me suis impliquée très jeune dans des associations sportives, entre autres marqueur, chronométreur et annonceur au hockey. J’ai joué à la balle molle, j’ai écrit des matches de baseball, j’étais marqueur au baseball aussi. Je me suis beaucoup impliquée dans les journaux locaux et radios communautaires. Je n’ai jamais changé d’idée et j’ai réussi à le faire, donc c’est bon des fois d’avoir la tête dure.

Qu’est-ce que vous auriez aimé faire différemment dans votre carrière ?

Rien. J’ai aimé tout mon parcours, même si ça a été très difficile par moments parce que quand j’ai commencé, les gens n’étaient pas habitués de voir une femme qui couvrait le hockey et d’autres sports. Donc, j’ai eu beaucoup d’insultes, de menaces de mort, de commentaires très désobligeants et très blessants. Mais ça a forgé mon caractère, ça aidé à me faire une carapace. Ça m’a prouvé à quel point je voulais faire ce métier là, à quel point j’avais cette passion là. Je disais toujours qu’il n’y a personne qui va me briser et m’empêcher d’atteindre mon objectif. Ça m’a aidé à contourner des obstacles. Il s’en est dressé beaucoup, des obstacles, devant moi dans ma carrière. Au lieu de me décourager devant ça, je me demandais c’était quoi la solution et comment j’allais m’y prendre. Parce que je voulais tellement le faire qu’il y a rien qui allait m’empêcher d’arriver à mon objectif. Je voyais les obstacles comme un défi plus que comme une façon de me décourager. Dans un parcours professionnel, il y a toujours des embûches, tout le temps. Ce n’est jamais facile. Des fois, on peut se décourager, mais ça ne durait jamais longtemps dans mon cas. Je me disais qu’il y avait une solution et que j’allais la trouver. C’est comme ça que j’ai réussi à pratiquer mon métier.

Quelles études avez-vous fait pour devenir journaliste ?

J’ai un parcours atypique. Je voulais être journaliste sportif écrit, donc j’ai étudié beaucoup en théâtre et en littérature. À un moment donné, j’ai eu la chance de faire de la télévision et je me suis dit qu’il fallait que j’étudie en communication. Alors, j’ai postulé à l’université en communication, mais j’ai été refusée malgré le fait que je faisais déjà de la télé. Je me suis demandé ce que j’allais faire. J’ai été étudier en science politique. Aucun rapport entre les deux. Mais j’ai pris un cours en communication dans une école privée et c’est ça qui m’a aidée à trouver un travail. J’ai étudié dans plein de choses : littérature universelle, théâtre, science politique, communication, étude hispanique, histoire de l’art… J’adorais étudier. (rires) Mais mes études en littérature, en communication et en théâtre m’ont vraiment aidée. J’étais très timide et le théâtre m’a aidée à m’exprimer devant des gens et à avoir la parole facile, bref à contrer cette timidité là. Je dirais que ces trois formations là m’ont aidée à faire le métier de journaliste et celui que je fais là, aujourd’hui.

Est-ce qu’il y a eu des moments plus difficiles que d’autres dans votre carrière et pourquoi ?

J’en ai parlé tantôt, mais il y avait des gens qui croyaient pas en moi et se posaient beaucoup de questions. Quand j’allais dans des arénas, on m’accotait et me demandait ce que je faisais là, si je savais ce qui se passait sur la patinoire, si je savais ce qu’était un hors-jeu, si je connaissais les règlements, etc. Le questionnement des gens, c’était difficile. Il fallait toujours que je prouve que je savais de quoi je parlais. Ça a été long avant de chercher la confiance des fans et de certains patrons. Mais il y a des hommes extraordinaires qui m’ont ouvert des portes et qui ont cru en moi. C’est plus ça que je retiens. J’ai parlé tantôt des insultes et menaces de mort que je recevais et reçois encore aujourd’hui. C’est atroce parce qu’on me dit que je vole la job d’un homme, que je devrais retourner dans ma cuisine, que les femmes n’ont pas d’affaire à être dans les vestiaires et dans le domaine du sport parce qu’elles connaissent pas ça. C’est beaucoup de gros jugements. Ça a été dur, il y a des jours où tu n’as pas le goût de te faire insulter.

Quand les médias sociaux sont arrivés, ça a empiré. Avant, les gens prenaient la peine de m’écrire des lettres et poster ça à RDS. Quand Facebook, Twitter et compagnie sont arrivés, c’est devenu facile pour les gens de t’insulter et ils le font généreusement. Il y a des jours où ça ne te tente pas et d’autres où je préfère en rire. Des fois, je vais répondre à ces gens-là avec humour, juste pour qu’ils réalisent que j’ai lu leurs commentaires. Alors ils s’excusent, me disent qu’ils viennent de perdre leur job et qu’ils passent des moments difficiles. Des fois, les gens vont se rabattre sur toi et tu vas servir de punching-bag. Ils ne réalisent pas qu’on lit ces messages là qui peuvent nous blesser beaucoup. Journaliste, je recevais beaucoup de messages quand les Canadiens perdaient beaucoup de matches. Les gens étaient frustrés et le lien direct avec l’équipe, c’était moi. C’est difficile, mais il y a des choses qu’on contrôle pas dans la vie et la réaction des gens, je ne peux pas la contrôler. Donc, à un moment donné, je me suis mise à moins m’en faire et à moins lire ces commentaires là.

Quand vous étiez petite, quelle était votre carrière de rêve et d’où vous vient votre passion pour le hockey ?

Ma carrière de rêve, c’était d’être journaliste sportif. J’avais 10 ou 11 ans quand j’ai décidé de le faire. Le hockey, je l’ai expliqué tantôt, c’est en voyant Guy Lafleur marquer un but que j’ai développé cette passion là. Passion qui ne s’est jamais éteinte, qui a toujours grandi. Dans les années 70, les Canadiens gagnaient des Coupes Stanley à répétition, dont quatre de suite. Alors ça, ça faisait augmenter ma passion pour le hockey. J’étais une grande fan des Canadiens de Montréal, alors c’est de cette façon là (grâce à Guy Lafleur) que j’ai voulu être journaliste sportif.

Dans le milieu sportif majoritairement masculin, quel a été votre plus grand défi pour faire votre place ?

Des défis, il y en a eu beaucoup. Je dirais que le plus grand, ça a été de prouver mes compétences, et ce, tout le temps. J’ai toujours été très à l’aise avec les gars parce que quand j’étais jeune, j’étais maniaque de sports, donc j’avais beaucoup d’amis de gars. Je ne me suis jamais sentie pas à ma place dans un groupe de gars. Au contraire, j’étais très à l’aise parce que j’ai toujours eu les mêmes intérêts. Mais les défis, ça a été de convaincre, de montrer aux gens que je savais de quoi je parlais. Ça, ça s’est fait assez rapidement avec mes collègues. Avec les fans, ça a été un peu plus long, mais avec de la patience, on réussit.

Qui est votre idole sportif masculin et votre idole sportive féminine ?

Comme j’en ai parlé tantôt, Guy Lafleur a été ma première idole. Il y a aussi eu Mario Lemieux que j’ai eu la chance de voir jouer quand j’ai travaillé pour son équipe de hockey junior, les Voisins de Laval. Mario a été une grande inspiration pour moi. J’admire beaucoup d’athlètes, dont Sidney Crosby. Du côté de chez nous, j’admire tous les joueurs des Canadiens. (rires) J’adore Nick Suzuki, Cole Caulfield… Tous les joueurs qui sont là, ils sont tellement cool et gentils.

Pour les idoles féminines, j’en ai moins. J’aime beaucoup le tennis et Serena Williams est une femme que j’admire énormément. Annika Sörenstam au golf parce que j’adore le golf. J’ai jasé tout à l’heure avec la boxeuse Marie-Ève Dicaire, que j’adore. J’admire son courage, je la trouve phénoménale. Oh, j’allais oublier : au hockey, Manon Rhéaume, que j’ai adorée et qui a joué avec les gars dans le junior. Elle a joué un match hors concours avec le Lightning de Tampa Bay dans la Ligue nationale de hockey. J’étais en grande admiration de Manon.

Est-ce que quelqu’un a cru en vous quand vous vouliez devenir journaliste ?

Oui, le premier qui a cru en moi, ça a été Gilles Péloquin. À l’époque, je travaillais pour les Voisins de Laval. Gilles Péloquin avait CKSH (une émission de télé à Sherbrooke qui chaque vendredi résumait ce qui s’était passé dans le monde du sport) et m’a demandé que je fasse une chronique. Comme Mario Lemieux battait tous les records et que je voyais tous ses matches, Gilles Péloquin voulait que je raconte par téléphone ce que Mario avait fait dans la semaine et que je parle du hockey junior en général. Ça a été le premier à croire en moi et je n’oublierai jamais ça.

Il y en a d’autres, comme Pierre Durivage à la Presse Canadienne du réseau NTR et Maurice Brisson à Télé 4 à Québec. Puis, monsieur Guy Des Ormeaux qui est venu me chercher pour ouvrir RDS. Il m’a donné le grand honneur d’animer la première émission de l’histoire de RDS le 1er septembre 1989. Donc, il y avait des gens qui croyaient pas en moi, mais aussi des gens extraordinaires qui m’ont ouvert des portes et je leur en suis éternellement reconnaissante. Sans oublier bien sûr Geoff Molson et Florence Margaret Bélanger qui m’ont ouvert la porte chez les Canadiens de Montréal.

Que diriez vous à une jeune qui aspire à faire le même travail que vous ou à suivre vos pas ?

Je lui dirais d’avoir cette passion du sport parce que c’est un métier qui est très prenant. C’est beaucoup d’heures, on travaille tous les jours, le soir, la fin de semaine. On n’a pas vraiment de journées fériées, sauf le 25 décembre. Ça prend de la passion pour travailler autant. C’est ce qui est le fun quand tu es passionnée par ce que tu fais, c’est que tu n’as pas l’impression de travailler, même si tu y mets beaucoup d’heures. La passion, la débrouillardise, le désir de bien faire les choses, je pense que c’est ce qu’il y a de plus important. Puis, de pas compter tes heures. De se dire que tu vas faire ce qu’il faut pour réussir. S’il faut que tu prennes 3 cours en même temps, tu vas le faire. C’est d’être impliquée à fond et d’y aller avec cette passion là. Je pense qu’avec ça, on peut aller loin.

Que diriez vous à une femme qui aimerait s’intégrer dans un milieu traditionnellement masculin et quelle serait la principale qualité à avoir ?

Le meilleur conseil que je peux donner, c’est de croire en soi et de ne pas se laisser intimider parce que si les autres peuvent douter de toi, il faut que toi, tu crois en toi. Fais tes devoirs, travaille fort, puis les hommes vont accepter. Les femmes compétentes sont là, dans le milieu et si tu arrives avec confiance, ils vont avoir confiance en toi. Ça prend beaucoup d’humour aussi pour travailler avec un groupe d’hommes. (rires) Mais moi, j’adore ça. C’est direct, tu sais ce qu’ils pensent, tu sais à quoi t’attendre. Si ça ne fonctionne pas, on règle ça tout de suite, puis après ça on tourne la page. C’est très agréable.

Est-ce que vous avez un rêve ?

Le plus grand rêve que j’ai, c’est de gagner la Coupe Stanley avec les Canadiens. (rires) J’aimerais tellement vivre ça de l’intérieur. Je l’ai vécu comme journaliste en 1993 quand l’équipe s’est rendue en finale de la Coupe Stanley. J’étais encore à RDS et je trouvais ça vraiment le fun, mais j’étais très déçue parce que j’étais à Tampa quand les Canadiens ont perdu et de voir le Lightning célébrer sur la patinoire, même si je travaillais et que j’étais journaliste, je trouvais ça poche. Alors, mon plus grand rêve, en ce moment, ce serait de gagner une Coupe Stanley et de faire partie de cette équipe là. Je pense qu’on pourrait faire ça dans quelques années. Ça ne devrait pas être trop long encore.

Qu’est-ce qui vous rend le plus fière de ce que vous avez fait ?

De durer autant d’années. Quand j’ai quitté RDS, je l’ai fait parce que j’avais eu une offre des Canadiens, sinon je serais restée là le plus longtemps possible. Mais je trouve ça le fun, j’ai été 32 ans à RDS, puis en tout, ça faisait 38 ans que j’étais journaliste sportif. De garder cette passion là pour le métier et le sport, d’avoir encore du plaisir à le faire pendant toutes ces année-là, ça me disait que j’avais fait le bon choix et le bon cheminement. C’est ça qui me rend le plus fière.

  • Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Trouvez votre passion, je dirais. Concentrez vous là-dessus. Ayez pas peur. Foncez. Ayez confiance en vous. Quand vous avez trouvé cette passion là ou ce don-là (pour le piano, le théâtre, etc.), souvenez vous que vous possédez plein de talent et avez plein de ressources. Vous êtes une belle génération, brillante et avec plein de moyens. Moi, je vous regarde et vous admire tellement. Ça peut être facile d’être désabusé parce que vous avez plein de ressources et peut‑être trop des fois. Concentrez vous sur ce qui vous fait vibrer à l’intérieur. Travaillez fort et foncez parce que vous avez tout le talent du monde.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette et/ou la vapoteuse ?

Yark. (rires) Fumez pas, vapotez pas, je vous en prie. C’est facile pour moi, je n’ai jamais fumé ou vapoté de ma vie, mes enfants non plus. Mais j’ai vu les ravages que ça fait. Il y a beaucoup de personnes autour de moi qui ont eu des cancers du poumon en raison de ça et je trouve ça triste. Je trouve qu’on est ailleurs en 2023, je trouve qu’on connaît les ravages, on sait ce que ça fait. Je vous en prie, embarquez pas là-dedans. Allez faire du sport, courir, jouer au soccer, au golf, au hockey. On connaît trop maintenant ce que ça fait. On est au courant, la médecine est développée. Attendez pas d’être malades, s’il vous plaît, gâchez pas vos vies avec la cigarette et la vapoteuse. Ça se déroule très vite, une vie. Vous êtes jeunes, vous l’avez devant vous et vous pensez que c’est éternel, mais ce l’est pas. Ça se déroule très vite et quand plus tard vous avez un cancer du poumon ou quelque chose, vous êtes pris avec ça. Et vous le regrettez. Tous ceux que je connais qui sont décédés de ça, et il y en a qui sont décédés assez jeunes, ils disaient : « Mon Dieu, j’aurais jamais dû. Pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi je suis devenu esclave de ça ? » Je vous en prie, fumez pas, vapotez pas. Ça en vaut pas la peine.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique?

C’est tellement important, physiquement et mentalement. Ça fait tellement du bien quand tu vas courir. Tu penses à autre chose. Ça te garde jeune. Ça te garde en forme. Ça t’éloigne du médecin. C’est bon pour ton mental. Il n’y a rien de plus important. Un esprit sain dans un corps sain. Tu n’as pas besoin d’aller aux Jeux olympiques, de t’entraîner, de faire partie d’une équipe ou de l’élite. Juste en faire pour toi pour être en forme et bien te sentir. C’est l’essence même de la vie. Tu veux être en forme, tu veux vivre longtemps et en faire le plus que tu veux. C’est primordial, l’activité physique.

Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ?

Comme j’ai dit tantôt, je n’ai jamais fumé. (rires) Est-ce qu’il y a des bons côtés à ça ? Je sais qu’il y a des côtés thérapeutiques, donc fort probablement pour les gens qui sont malades. Ça peut de toute évidence, parce que ça a été prouvé, aider certaines personnes. Sinon, personnellement, je n’en vois pas l’utilité, sauf dans un cas thérapeutique. Je suis un peu mal placée pour parler de ça parce que ça ne me concerne pas vraiment. Tout ce qui est cigarettes, tabac, toutes ces choses là, je trouve ça nocif si ce n’est pas consommé à but thérapeutique. Tout ce qui est pas sain, je vois pas d’utilité à ça, honnêtement