Entrevue avec Benoît Gagnon, animateur de radio et de télévision, réalisée par Jade Fortier, Anabelle Comtois, Félix Lambert et Éliott Grondin-Lemay des Comités 12-18 de plusieurs municipalités.

Je m’appelle Félix Lambert, j’ai 12 ans et je viens de Victoriaville. J’aimerais savoir si vous avez des conseils pour des jeunes qui veulent se lancer dans le podcast, la radio ou même la réalisation de vidéos sur Internet ?

Le premier conseil, ce serait de se lancer et de pas hésiter. Je pense que si tu as une bonne idée, un bon concept et que tu as envie de le faire, c’est possible. Puis, je trouve que vous êtes chanceux à votre âge parce que la technologie est tellement cool. Regarde ce qu’on fait, on a chacun un petit micro que tu peux te procurer et lancer ton truc. Go ! Le message, c’est de le faire et de l’essayer. Mon fils Charles a 7 ans et n’arrête pas de me dire qu’il va devenir Youtubeur. Dans sa tête, il est rendu là. Ma belle-fille Emma a 16 ans et elle trippe sur le maquillage et les produits de beauté. L’autre jour, elle me disait qu’elle devrait peut-être commencer à faire des vidéos. Ben oui, go ! Donc, je pense que si vous avez un sujet qui vous intéresse et que vous avez envie de le partager — on le fait déjà beaucoup avec nos téléphones, Instagram, Tik Tok, etc. — avec votre signature, votre studio et votre univers, c’est sûr qu’il y a quelqu’un, quelque part, qui va être intéressé.

Qu’est-ce que vous auriez fait si vous n’aviez pas été animateur radio ?

C’est une bonne question parce que je ne connais pas grand-chose d’autre que ça dans la vie. Mais il y a beaucoup de choses qui m’intéressent : le sport, la musique de façon générale. C’est la musique qui a fait en sorte que je fais de la radio. C’est la radio qui m’a amené à la télé, mais c’est la musique à la base. Je pense que de produire des spectacles, j’aurais aimé ça. Être agent d’artistes, je pense que c’est quelque chose que j’aurais aimé faire. Mais sincèrement, un métier autour du sport ou du voyage, ça aurait été quelque chose que j’aurais aimé faire si je ne faisais pas aujourd’hui ce que j’aime le plus au monde. Je suis chanceux, je travaille dans quelque chose que j’aime beaucoup.

Je m’appelle Eliott, j’ai 13 ans et je viens de Victoriaville aussi. J’aurais 3 questions pour vous aujourd’hui. Premièrement, quel est votre passe-temps favori, hors radio ?

Le voyage et la bouffe. Si peux faire les deux en même temps… (rires) Ma blonde et moi, on est bien gourmands et on aime ça manger au restaurant. Mais, surtout le voyage. Si j’ai la chance de voyager, je le fais. Il n’y a rien de négatif dans un voyage. Tu ramènes des souvenirs impérissables, tu découvres de nouveaux pays, de nouvelles villes, de nouvelles personnes. Il y a quelque chose de vraiment trippant. Ma grande passion, à part ce que je fais ici, c’est le voyage.

Quels sont les moments qui ont eu un impact important et qui vous ont motivé à poursuivre votre carrière ?

Mon Dieu, il y en a beaucoup. Je pense que quand les gens te disent qu’ils apprécient le travail que tu fais, c’est vraiment plaisant. J’ai eu la chance d’avoir eu ça souvent dans ma carrière parce que j’ai travaillé fort. J’ai aussi rencontré des gens extraordinaires qui m’ont amené à faire ce que je fais dans la vie. J’ai un ami qui s’appelle Guy Mongrain, qui est animateur télé et avec qui j’ai travaillé pendant plusieurs années. C’est encore un ami aujourd’hui, ça fait une vingtaine d’années qu’on ne travaille plus ensemble, mais on continue à se parler. La dernière fois remonte à ce matin et on s’est dit des niaiseries comme on le faisait autrefois. C’est lui qui est venu me chercher à Québec un moment donné et qui m’a dit qu’il voulait m’avoir dans son équipe. Ce moment-là est super important pour moi. Ça a changé beaucoup de choses. Je lui dois beaucoup encore aujourd’hui et c’est aussi quelqu’un que j’ai dans mon cercle d’amis. Je me sens privilégié de l’avoir.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique dans la vie de tous les jours ?

Je te dirais que c’est primordial. C’est bon pour ma santé mentale à moi. J’aime le sport parce que ça me permet de me changer les idées. Quand j’ai une bonne journée, ça me fait du bien. Quand j’ai une mauvaise journée, ça me fait du bien aussi. Les gens n’aiment pas beaucoup l’hiver, mais quand on reste en dedans et qu’on fait juste chialer, l’hiver devient long. Mais si on s’habille avec des vêtements adéquats, peu importe les conditions, et qu’on va dehors, l’hiver passe plus vite. Mon sport préféré, c’est le ski alpin. Dans les montagnes de ski, je peux faire tout ce que j’aime dans la vie : voyager, manger, écouter de la musique.

Mes enfants font du sport et je suis là pour les encourager. Mon fils Mathieu, quand il avait 12 ans, n’avait pas beaucoup d’amis à l’école et c’était difficile pour lui. J’ai décidé de lui proposer de l’amener jouer au football (c’est un sport qui a été important pour moi) et rapidement, il s’est fait des amis. Il a appris à gagner et à perdre, à avoir des responsabilités. Le sport l’a changé complètement. Juste le fait de faire partie d’un gang, ça change beaucoup de choses dans une vie. Je dis toujours que tout seul je suis pas pire, mais en équipe je me sens souvent invincible parce que j’ai mon gang autour de moi. Alors, le sport, pour moi, c’est vraiment important.

Je m’appelle Jade Fortier, je m’occupe des relations publiques dans le comité de Villeroy. J’ai aussi 3 questions pour vous. Que pensez-vous du fait que les jeunes s’impliquent dans leur municipalité ?

Je dis bravo à ça. Moi, je ne le faisais pas beaucoup. J’avais des amis autour de moi qui le faisaient. Je les regarde aujourd’hui et déjà, ce qu’ils faisaient dans le temps fait en sorte qu’aujourd’hui, ils sont bons et elles sont bonnes dans ce qu’ils font. Ils avaient un intérêt à être impliqués, être là, faire bouger les choses, organiser des événements et apporter du positif dans leur milieu. Ce sont des gars et des filles qui sont proches de moi encore aujourd’hui. Ils font une différence autour d’eux et je leur dis bravo comme je vous dis bravo de vous impliquer déjà. Je n’avais pas cette vocation de le faire à votre âge. De voir des gens impliqués, je trouve ça très bien.

Quel parcours avez-vous effectué pour faire le métier que vous faites aujourd’hui ?

Tu ne veux pas savoir mon parcours parce qu’il est un peu bizarre. Des fois, je suis invité par des écoles et des centres de formation pour aller raconter mon histoire et je ne suis pas très bon. Mais je vais le dire à vous parce que ça va rester entre nous. Moi, je suis allé au cégep une heure et quart et j’ai fini mon secondaire par la peau des fesses. Je suis allé à l’université, c’était un programme de 4 ans et après la première année, rendu à la moitié, j’ai tout sacré ça là. Je fais le métier que je fais aujourd’hui parce que j’ai beaucoup travaillé. Pour moi, l’école, ce n’était pas là que j’apprenais le plus.

Je suis parti à Moncton au Nouveau-Brunswick parce que je n’avais pas mon cégep. Je ne pouvais pas entrer à l’université au Québec, mais là-bas j’avais été accepté. Et il y avait une petite radio communautaire où j’ai commencé à aller et je remplaçais tout le monde. Je travaillais à 8 h le matin et si mettons le gars qui devait animer l’émission country n’était pas là, je le faisais, je le remplaçais. Je ne connaissais rien au country, mais j’allais vite voir sur Internet, je prenais les pochettes des disques et j’apprenais d’où venaient les artistes. Des fois, la fille qui faisait les nouvelles n’était pas là, elle était malade. Ce n’était pas grave parce que j’étais là, je la remplaçais. J’apprenais. J’ai tout fait parce que j’avais envie d’apprendre rapidement. Mon cheminement a beaucoup été fait par le travail. D’être là sans compter les heures. De voyager pour le job. De travailler à Montréal et à Québec dans la même journée pendant des années. Je faisais le show du matin ici à la radio de 5 h 25 jusqu’à 8 h 25. J’embarquais dans mon auto. J’allais à Québec, je tournais la télé jusqu’à 6 h ou 7 h le soir. Puis, je revenais, je couchais à la maison. Le lendemain matin, je réanimais ici et ainsi de suite.

Donc, ça a été grâce à la passion que je me suis lancé et j’ai travaillé fort pour avoir ce que j’ai aujourd’hui. J’ai des gens autour de moi qui ont cru en moi et qui m’ont aidé. J’ai fait un heureux mélange de tout ça. L’école, c’est excellent. J’encourage mes enfants à y aller et ils ont leur cheminement à eux aussi. C’est sûr que le mien est un peu bizarre et particulier, mais c’est le mien, mon histoire à moi et ça m’a servi. C’est ce pourquoi je fais ce que je fais encore aujourd’hui, après autant d’années. Je me sens privilégié.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette et/ou la vapoteuse ?

Il n’y a aucun de mes enfants qui fume à la maison. Moi, j’ai grandi dans une maison où ma mère et mon père fumaient. Mon père était garde du corps pour René Levesque, qui a été premier ministre du Québec. Monsieur Levesque fumait de 3 à 4 paquets par jour. Alors, mon père fumait 2 paquets par jour et ma mère le faisait aussi. Dans l’auto, mon frère et moi, on se faisait boucaner tout le temps. On n’a jamais aimé ça. Mon frère n’a jamais fumé de sa vie, moi non plus. Mes enfants ne fument pas. On parlait de sport tantôt et des bonnes habitudes de vie. Pour moi, la cigarette et la vapoteuse, c’est non. Mais les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent. Ma mère a fumé toute sa vie, là elle vapote depuis 3 ans et se trouve « cool ». L’autre jour, il y avait un truc aux fraises dans sa vapoteuse. Si c’est son plaisir et qu’elle se sent bien à faire ça, je ne vais pas le lui interdire, mais si j’avais un conseil à dire, ce serait de l’éviter. Si les jeunes le font, on ne peut pas contrôler tout ce qu’ils font. Si on peut en rester loin, c’est encore mieux.

Bonjour ! Mon nom est Anabelle Comtois et je suis responsable des relations publiques pour le Comité 12-18 de Lyster. Qu’avez-vous appris durant votre expérience à Big Brother Célébrités ?

Que j’ai beaucoup de difficultés à être enfermé dans la vie de tous les jours. C’était l’une des choses les plus difficiles. Et j’ai appris à être plus calme parce qu’on n’avait ni téléphone ni contact avec l’extérieur. Quand on se lève le matin, la journée est partie. On est dans un monde de performance, on est en compétition tout le temps avec les autres stations, tout va vite. L’émission m’a permis d’apprécier davantage le calme, le fait de pas avoir de rendez-vous dans la journée, puis de prendre le temps de regarder les gens dans les yeux quand on leur parle. De prendre le temps. Juste ça. C’est l’une des plus belles choses qui est ressortie. Depuis ma sortie de Big Brother, j’essaie de moins utiliser mon téléphone. Je suis plus détendu. Comme là, on prend le temps de parler. C’est super important.

Où avez-vous découvert votre passion pour les relations publiques ?

J’aime les gens et je suis un curieux de nature. Je m’intéresse aux gens. Je pense que c’est ma curiosité qui a fait en sorte que je me suis développé un talent pour ça. Je suis une grande gueule, je suis quelqu’un qui aime parler beaucoup et avoir des gens autour de moi. Mais je pense que les relations publiques, c’est super important. Je fais plein de trucs dans la vie. J’ai la chance de faire le 24 h Tremblant depuis 23 ans et de participer au Club des petits déjeuners depuis 26 ans. C’est ça, les relations publiques. D’aller voir les enfants le matin dans les écoles et de servir le déjeuner. Faire des relations publiques avec des gens qui ont une entreprise et les amener à faire des dons pour le 24 h Tremblant ou encore pour le Club des petits déjeuners.

Ce sont des choses super importantes pour moi parce que c’est de redonner dans sa communauté, comme on le disait tantôt. Je pense que c’est important de le faire. Je ne sauve pas des vies avec mon job, mais on travaille avec une certaine plateforme qui fait que quand on parle à des gens, on est capable d’aller les chercher. En me servant de cette plateforme là pour faire des relations publiques, je trouve ça important de redonner à la communauté, par exemple en faisant une différence pour les organismes et les gens dans le besoin.

La radio est un outil extraordinaire, ce n’est pas juste de présenter des chansons, c’est aussi d’être utile pour les autres. On a vécu une COVID et ce n’était pas facile. On a appris à gérer ça, mais au début on savait pas comment ça allait se passer. Un des réflexes des gens, c’était de savoir ce qui se passe dans leur communauté et leur ville et ça passait beaucoup par la radio. On avait la responsabilité d’informer les gens, les rassurer et leur changer les idées parce qu’on ne savait pas dans quoi on s’embarquait ou combien de temps ça allait durer. La radio, c’est des relations publiques à notre façon. Cette passion que j’ai pour les gens vient de ma curiosité parce que je m’intéresse à ce qu’ils font dans la vie. C’est ce pourquoi je fais ce que je fais aujourd’hui.

Pour vous, la persévérance scolaire, c’est quoi ?

C’est super important et même la persévérance en général. C’est drôle parce qu’à toutes les semaines, je fais un petit truc dans l’émission du matin avec le gang de Rouge à Gatineau. C’était mon sujet cette semaine. Je trouve qu’on abandonne beaucoup aujourd’hui. C’est facile de faire autre chose parce qu’on aime plus ça ou de se trouver quelqu’un d’autre quand on aime plus son amoureux ou sa blonde. Le Mont Everest, c’est le plus haut sommet du monde et ça ne se fait pas en une journée. Ça se prépare pendant des années et quand tu arrives, il y a différents camps que tu vas devoir atteindre, différents objectifs aussi à avoir. Ensuite peut-être, si tu as la chance, d’atteindre le sommet. La persévérance, c’est ça aussi. Il n’y a rien de facile. Si ça l’était, tout le monde ferait tout, que ce soit en affaires, dans les relations amoureuses ou dans les relations de travail.

Je pense que d’être persévérant, c’est super important et l’un des premiers endroits où tu es appelé à l’être, c’est à l’école. Ce n’est pas toujours facile. Moi aussi il y avait des journées où ça ne me tentait pas d’y aller. Ce matin, ça ne tentait pas pantoute à mon fils Charles et ma belle-fille Emma d’y aller. C’est vendredi, il fait beau, je les comprends. Mais ils sont allés quand même. Avoir des objectifs, c’est super important : dans le monde du sport, à l’école, etc. Même les journées les plus plates, où ça ne nous tente pas et qu’on y va quand même, on s’en rend pas compte, mais on vient d’investir dans ce qui s’en vient. La persévérance, en bout de ligne, ça paie toujours. Quand tu sors du secondaire, du cégep ou de l’université avec un diplôme, tu sors avec la réussite de l’objectif que tu t’étais fixé. C’est plaisant en tabarnouche. Ce feeling là, il n’y a personne qui va te le donner. Il faut que tu te lèves le matin et que tu ailles le chercher, peu importe ce que tu fais.

Persévérez, mais surtout faites ce que vous avez envie de faire. À votre âge, quand vous avez une passion, faites là. C’est super important et c’est de la persévérance. Avoir une idée, c’est le fun, mais ça peut soit rester une idée, soit devenir un projet concret. C’est en étant persévérant vis‑à‑vis de ton objectif que tu vas arriver à le réaliser. Il n’y a personne qui va te le donner, il faut que tu ailles le chercher.