Entrevue avec Nathalie Massé, propriétaire de Les herbes aux soins, réalisée par Cloé Tétreault, Amélie Descôteaux-Proulx et Éloi Carrière du Comité 12-18 de Ste-Clotilde-de-Horton.
Décrivez-nous votre entreprise.
J’ai une entreprise à multifacettes, si on veut. Je suis apicultrice. J’ai des ruches et des abeilles et je cuisine aussi. J’ai une portion de prêt-à-manger végé. Au tout début, j’ai pratiqué l’herboristerie. Ça se voit encore sur le terrain avec toutes les plantes médicinales. Aujourd’hui, je transforme plus les plantes du jardin en prêt-à-manger. Voilà, ce sont les différentes facettes de mon entreprise. Ah ! Avec aussi la portion de l’apiculture, je fais des animations d’ateliers afin d’expliquer aux gens comment les abeilles travaillent.
Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ?
Dans mon entreprise, il y a plusieurs types de métiers. Donc, on pourrait être apiculteur ou apicultrice pour s’occuper des abeilles. Ensuite, on pourrait être chef cuisinier pour travailler dans la cuisine, sous-chef, aide-cuisinier ou plongeur. Oui, plongeur c’est un bon métier, je n’en ai pas encore de ça ! (rires !) Dans la portion qui anime des ateliers, ce serait une conférencière. Et on fait beaucoup de transformation.
Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?
J’ai pris des notes (rires !). Il y en a plusieurs, mais j’en ai retenu quelques-unes pour que ce soit plus simple. Authenticité, j’aime que ce soit un truc qui soit authentique. Le service-client, c’est important. Je ne me rappelle pas toujours des noms de tous les clients, mais j’aime avoir un service client adapté à chacun. Puis, l’accessibilité de la propriétaire. Je trouve ça important que les gens puissent mettre un visage sur la propriétaire et qu’ils puissent jaser avec moi.
Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lors que vous les embauchez ?
Le premier est l’honnêteté. Je crois que c’est dans les plus de base. J’aime beaucoup travailler avec des gens qui ont la satisfaction du travail accompli. Quand tu as fait un truc et que tu es fier de l’avoir fait, je trouve ça bien plaisant de travailler avec des gens qui ont la satisfaction du travail accompli. Puis, une personne curieuse de nature. J’aime beaucoup travailler avec les gens qui vont être curieux, qui vont vouloir savoir comment ça fonctionne, comment on arrive à tel résultat ou pourquoi on utilise tel ingrédient versus tel autre ingrédient. Ça fait une dynamique de travail très intéressante.
Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?
Je dirais que c’est l’aboutissement de ce bâtiment-là, ici. Je suis en entreprise depuis 2011. J’ai commencé comme la plupart des gens avec peu, puis de fil en aiguille, selon l’essor de la compagnie, je suis arrivée à bâtir ce bâtiment-là qui est la miellerie, multifonctions. Je suis très fière de cet emplacement et de ce qu’on, parce que je n’ai pas été seule, a été capable de le faire. C’est un bel aboutissement en fait.
Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?
J’ai travaillé dans de très grandes villes et en région. Il y a des avantages et des inconvénients dans les deux. Pour moi, l’avantage de travailler en région a été que j’ai été capable de me créer un emploi, à mon compte, dans ma cour. Je ne suis pas certaine que je serais arrivée à faire ça à Montréal. Peut-être ?! Mais, d’être capable de dire que ça ne me prend même pas 5 minutes à pied quand je décide d’aller travailler. Et si je décide d’aller prendre une marche d’une heure dans le bois le midi, je peux aller directement dans le bois versus à Montréal. Je pense que pour moi, en région, c’est associé à la maison ou sur mon terrain privé.
Comment se passe une journée de travail pour vous ?
Elles sont toutes très, très différentes. Ça dépend de la saison et du jour de la semaine. Je vous ai dit que nous avions plein de facettes dans l’entreprise. Donc si c’est une journée aux ruchers, c’est complètement différent que si c’est une journée en cuisine ou si c’est une journée avec la boutique ouverte. Par exemple, une journée type aux ruchers, je vais l’avoir préparée la veille. Je vais préparer les opérations que je veux faire aux ruchers et le matériel dont j’ai besoin et le mettre dans le camion. C’est non négligeable le temps que je gagne le matin à avoir préparé mon matériel et mes outils la veille. Le lendemain, je vais me rendre aux ruchers, je vais m’habiller, je vais préparer mes affaires et je vais aller voir chacune de mes ruches et apporter les soins dont elles ont besoin. Ensuite, je vais revenir ici. Généralement, quand je fais des sorties aux ruchers, c’est rare que je vais faire autre chose dans ma journée. On est plusieurs à aller aux ruchers. On connaît l’heure à laquelle on arrive aux ruchers, mais on ne sait jamais quand on part. Le travail doit être terminé avant de partir.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?
Deux, est-ce que je peux ? La transformation. J’aime beaucoup, beaucoup faire la transformation que ce soit culinaire ou cosmétique. Que ce soit une journée ou je fais des savons ou des chandelles ou encore de la pâtisserie. Les journées ou je fais de la transformation, j’aime beaucoup ça. Et l’autre, c’est le contact-client. Avant, ce n’était pas aussi présent lorsque j’avais seulement ma boutique en ligne et que je faisais les kiosques et la boutique extérieure. Maintenant que j’ai la boutique ici puis que les gens passent, j’ai un contact client vraiment très intéressant. Et comme nous ne sommes pas au centre-ville et que ce n’est pas très passant, bien mon contact-client devient très personnalisé. Je connais un tel et je connais les allergies et les préférences donc c’est plus personnalisé. Ça, c’est bien plaisant !
Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?
Bien sérieux, c’est presque ça. Je n’ai pas le goût que tu retrouves mon miel dans tous les supermarchés du Québec. Je n’ai pas le goût que tu retrouves mes produits dans toutes les petites boutiques. Je n’ai pas le goût qu’on construise 4 autres bâtiments comme ça dans 4 autres villes. Je n’ai pas cette aspiration-là. Comme je viens de vous le dire, j’aime beaucoup le contact client. J’en retire beaucoup de bonheur que les gens viennent ici chercher leurs choses sur place. C’est sûr que j’ai besoin et je veux augmenter une certaine quantité de ventes, mais la formule que j’ai, c’est pas mal la formule que je souhaite garder. Je ne veux pas grossir, je veux rentabiliser. Je n’ai pas besoin de 20 employés et je n’en veux pas 20.
Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ?
Parce que tu aimes ça. C’est la seule raison pour laquelle tu devrais travailler ici. Si tu n’aimes pas ça, tu devrais travailler ailleurs.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
Tout m’inspire. C’est très vaste comme question. Je pense que plus tu prends de l’âge, plus tu arrives à développer ta curiosité et ton intérêt envers différentes choses et moi, ça a comme jamais arrêté. Plus je prends de l’âge et plus j’ai de l’intérêt et moins j’ai le temps pour tous ces intérêts-là. Donc, on dirait que tout m’inspire. Parce que si je n’étais pas si inspirée par plein de choses, je n’aurais pas autant de facettes dans mon entreprise. Le monde artistique m’inspire beaucoup et moi je ne suis pas très artistique, donc je fais des partenariats avec des artistes. Je fais justement un partenariat avec une personne qui fait du dessin pour imaginer comment ça fonctionne. Je regarde les gens qui font du dessin et je suis inspirée.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
Je leur souhaite de juste être bien avec qui ils sont. Je crois que si tu es bien avec toi, tu es bien ailleurs.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
C’est une belle richesse. Ça aide la communauté à grandir et à se développer. Ça aide également les jeunes à grandir. Ce n’est pas naturel chez moi parce que ce n’est pas quelque chose que j’ai développé. Je suis allée en dehors de mon chemin pour que ça se développe chez mes enfants. Je trouve que ça développe un caractère des enfants et que ça les aide à trouver leur personnalité et ça crée des liens. Je trouve ça le « fun » quand les gens développent des liens dans différents domaines. Quand tu fais du bénévolat, tu en fais un peu partout. Tu as différents groupes et tu vas puiser ce dont tu as besoin chez chacun d’entre eux.
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?
Je pense que c’est une habitude qui devrait se développer très jeune. Je regarde les gens qui sont sportifs ou qui désirent faire du sport et je trouve ça très intéressant. Je crois que ça doit être développé très jeune parce que moi, ce ne l’est pas et je ne suis pas très constante. J’aime ça quand j’en fais, mais je suis vite à ne pas en faire. Quand tu es jeune, tu développes ça. Quand tu vieillis, tu vas être moins « magané ». (rires) Je le remarque maintenant. Je ne suis pas tellement vieille, mais mon corps devrait être plus jeune aujourd’hui et j’aurais moins de difficulté avec différentes facettes.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette/la vapoteuse ?
Le premier mot qui me vient en tête est : C’est triste, mais je pense que chaque jeune a ses expériences à faire. Si tu as envie de le faire, mon opinion ne va pas changer. Idéalement, c’est juste un temps parce que c’est très nocif. On ne s’en rend pas compte. Que les jeunes fassent leurs expériences pour un court laps de temps, mais qu’ils arrêtent pour ne pas hypothéquer leur vie.
Quels sont les impacts positifs de la légalisation du cannabis et en contrepartie, les effets négatifs de la légalisation de cette substance ?
Je n’ai pas tant d’opinion. Il y a différentes raisons pour une personne qui en consomme. Je ne suis pas une personne habilitée à répondre à cette question.