Cette entrevue a été réalisée par Jinny Descôteaux du Comité 12-18 de Ste-Clotilde-de-Horton.
Décrivez-nous votre entreprise.
C’est une boutique en ligne. Je vends des produits fabriqués avec des matières recyclées. On a des sandales, des manteaux, des maillots de bain pour homme et femme.
Quel type de métiers peut-on trouver dans votre entreprise ?
C’est vraiment vaste. Il y en a autant en développement de produits, en marketing, en ‘’marketing web’’, comptabilité et affaires internationales. Il faut répondre aux courriels avec les influenceurs… C’est un peu des métiers qu’on ne peut pas encore catégoriser parce que c’est encore en développement. Au niveau des influenceurs, il y a toute la recherche et il faut leur écrire. Juste ça, ça pourrait être un emploi. Ça commence à se développer dans les entreprises, mais ce sont des postes qui sont encore inexistants et qui n’ont pas vraiment de nom à part ‘’marketing web’’. C’est vraiment la majeure partie de tout ce que je fais.
Quel est le procédé pour recycler les 14 000 bouteilles d’eau ?
Du polyester et du nylon, c’est du plastique. La bouteille est reprise, défaite en petites particules et fondue. Ensuite avec ça, il la tisse à nouveau. C’est comme une passoire dans laquelle le plastique est mis et chauffé. Il devient liquide. Ça sort en fils et c’est tissé en filaments. Ça fait du tissu. Ce sont des fournisseurs qui me le font. Quand j’ai étudié en mode, on avait un cours de textile. Nous avons appris comment le polyester était fait. Je me suis dit à ce moment-là qu’il fallait le recycler, c’était logique. Ça fait 5 ans de ça et ça ne se faisait pas vraiment, mais là, ça commence à être quelque chose de plus fréquent. Avant, ce n’était presque pas pensable de faire ça. Je sais, par mètre de tissu, ça équivaut à combien de bouteilles d’eau.
Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lorsque vous les embauchez ?
Je n’ai pas encore d’employés. Pour l’instant, je suis seule. Mais si j’en avais, ce serait l’ouverture d’esprit. Il faut être ouvert à tout le monde. Surtout, ce que je rechercherais, ce serait vraiment d’aimer ce que tu fais. Moi j’aime ce que je fais et j’aime aussi que les gens avec qui je travaille aiment ce qu’ils font. Je ne veux pas avoir à les pousser. Il faut qu’ils ‘’trippent’’ à faire ça, que ça les passionne.
Y’a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?
Oui, on a réussi à recycler en 6 mois à recycler 13 769 bouteilles d’eau en plastique. Là-dedans, je ne compte pas les filets à pêche, les retailles de tapis et les retailles textile.
Selon vous, quelles sont les avantages à travailler en région ?
Comme c’est petit, un peu tout le monde se connaît. Pour moi, ça n’a pas été long et tout le monde a su. Ça se parle. À Victoriaville, j’ai vendu beaucoup de maillots et des sandales. Le 1/ 10 de mes ventes vient de Victo, c’est quand même beaucoup.
Comment se passe une journée de travail pour vous?
En me levant, je regarde mon cellulaire et je réponds à mes messages et courriels. Ensuite, je me fais une liste de ce que j’ai à faire dans ma journée. J’essaie de tout faire. Ce n’est pas tout le temps évident. Ça varie beaucoup. Une journée je peux m’occuper de mon site Internet, l’autre journée du ‘’marketing’’, ensuite une journée avec les nouveaux produits. Ça dépend tout le temps.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?
Ce que j’aime le plus, c’est le ‘’marketing web’’, les médias sociaux et le développement de produits.
Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?
J’aimerais que ce soit une multinationale, mais mon but est vraiment de recycler le plus que je peux. C’est vraiment ce que je veux faire, soit recycler le plus de produits et de matériel possible pour en créer d’autres. C’est ma vision.
Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ?
Je veux aider le plus possible. Je pense que c’est ça quand tu recherches un peu plus que juste un emploi où tu travailles. Nous, on veut vraiment faire quelque chose de positif. On prend toutes sortes de matières pour en créer d’autres. C’est certain que plus tard, j’aimerais ça m’associer avec des causes.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
C’est l’entrepreneuriat et de voir les histoires des autres personnes. J’écoute beaucoup de films. Comme exemple le film de Facebook, le film de Apple, le film de Lady Gaga… Autant des artistes que des entrepreneurs. Je trouve ça fou de partir quelque chose, de le faire et de savoir toute l’histoire de la personne. Ça m’inspire et c’est ce qui me pousse.
Pour vous la persévérance scolaire c’est quoi ?
Pour moi, c’est même si tu as de la difficulté à l’école, c’est d’aller demander de l’aide. C’est de prendre l’aide quand tu en a besoin.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?
Peu-importe ce que tu veux, je pense que tu peux y arriver. Il faut juste que tu sois vraiment déterminé, que tu aies envie d’atteindre ton but et que tu mettes tous les efforts pour y arriver. Je pense vraiment que peu importe tu pars d’où, ce que tu veux faire tu peux le faire. Ça dépend de tes intentions. Je prends comme exemple M. Louis Garneau. Il ne savait même pas faire du vélo et il s’est rendu aux Jeux Olympiques en vélo compétitif. Il faut juste vouloir et tu pourras faire n’importe quoi.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
Je trouve ça vraiment ‘’cool’’ parce que moi aussi j’ai déjà fait du bénévolat. Deux voyages humanitaires, un en Haïti et un au Guatemala. Je sais ce que c’est et j’encourage vraiment cela. Ça ouvre l’esprit de voir d’autres cultures. Le fait d’aller là-bas, ça m’a permis de voir c’était quoi vivre avec rien, dans les déchets. Au Guatemala, ils vivent dans des poubelles, littéralement. J’avais 15 ans et c’est à ce moment que j’ai commencé à faire plus attention. Ça part de là, ça m’a mené à créer des produits entièrement recyclés.
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?
Je pense que c’est important. Je ne suis pas une personne qui est très très active, mais je vais courir de temps en temps. Je pense qu’au moins une à deux fois par semaine c’est bon.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette ou la vapoteuse ?
Moi je ne fume pas. Je trouve ça un peu ridicule. C’est une perte d’argent et un mauvais investissement selon moi. Je ne vois pas l’intérêt de fumer. Ça ne sert à rien à part te gâcher les poumons.