Entrevue avec Marie-Claude Demers, sculpteure de bronze, réalisée par Geneviève Duclos du Comité 12-18 d’Inverness.
Décrivez-nous votre entreprise.
Je suis sculpteure de bronze. J’ai envie de mettre une parenthèse, on dit « sculpteure de bronze », mais si j’ai envie d’être plus vraie, je suis modeleuse. Moi, dans le fond, je fais de la plasticine, au début de la sculpture. Mais oui, le résultat final est en bronze, donc on dit pour que les gens comprennent, « sculpteure de bronze ».
Quel type de métier peut-on retrouver dans votre entreprise ?
Dans mon entreprise, je suis toute seule ici, dans l’atelier, à faire le modelage. Je fais la sculpture. Mais quand j’ai terminé, je l’amène dans une des deux fonderies au village et puis là, plusieurs départements s’occupent de transformer ma sculpture.
De un, le fondeur avec qui je fais la soumission. On regarde le format et tout et il me dit le prix que ça va me coûter. Ensuite de ça, la sculpture va rentrer au moulage. On a ceux qui vont faire les moules. Après ça, il va y avoir d’autres personnes, une fois le premier moule fini, qui vont couler la sculpture en cire. Ensuite, quand la cire va être prête et corrigée, on va avoir d’autres personnes qui vont faire le moule en céramique par-dessus. Quand la céramique est terminée, on fait fondre la cire et on coule en bronze. Donc, il y a les équipes qui coulent le bronze. Quand le bronze est terminé, on a le bufflage, donc on a les équipes qui font la soudure, le bufflage, tout assembler ça. Puis, il y a les patines. En ce moment, ce n’est que des filles, ça adonne comme ça. Ce sont les couleurs qu’on voit sur le bronze. Donc, ce sont des oxydes qu’on applique sur le bronze pour que la torche vienne se fixer sur le métal et ça donne l’effet que tu vois là, au niveau des couleurs. Donc, il y a aussi les filles des patines.
Dans mon travail, il y a tout ce monde-là, mais moi, de mon côté, mis à part que je fais l’argile, je porte plusieurs autres chapeaux aussi. On peut m’appeler la secrétaire, la réceptionniste, la livreuse, la vendeuse… On en oublie. Je porte plusieurs autres chapeaux que juste faire de la sculpture. Les gens m’imaginent juste en train de faire de la sculpture, mais il y a beaucoup d’autres choses que ça comprend.
Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?
Les bases, il y en a beaucoup, c’est clair que c’est l’honnêteté, la confiance et la transparence. Je pense que ça, c’est super important envers moi, mes clients et les gens avec qui je travaille aussi parce que tout part de là. Surtout que ce sont des œuvres qui sont quand même dispendieuses. Donc, je pense que les gens ont besoin de sentir qu’ils sont en train de faire un bon investissement, d’être à la bonne place. Ils investissent sur une œuvre, mais ils vont acheter une partie de l’artiste aussi. Donc, c’est sûr qu’il faut que tu aimes l’artiste. Si tu n’aimes pas l’artiste, tu iras pas acheter une œuvre. Donc, ça c’est les principales valeurs, mais je pourrais t’en mettre plein d’autres qui tournent autour de ça.
Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés quand vous les embauchez ?
Comme je disais, les gens des fonderies, ce ne sont pas mes employés, mais côté qualité, je pense qu’on est pas loin de ce que j’avais dit. C’est sûr que quand je jase avec les gens, que je suis avec eux autres, c’est clair que j’ai envie qu’il y ait de la transparence, de l’honnêteté, de la confiance aussi dans ce qu’ils me disent. Moi, je transige avec mes clients, mais si eux me disent qu’ils vont me donner une sculpture mais qu’ils ne sont pas prêts et que mon client s’en vient… Il faut vraiment s’entendre. Je repars sur les mêmes valeurs de base.
Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fière ?
C’est sûr qu’il y a des sculptures que j’aime plus que d’autres. Mais le défi de sculpter est grand en lui-même parce que de un, c’est de longue haleine. Ce qui est difficile, c’est de pas perdre l’intérêt quand ça nous prend plus d’un an pour finir une sculpture à temps partiel. Des fois, je peux même la laisser de côté un mois, deux mois, trois mois. De pas perdre l’intérêt, c’est important, mais des fois, ça peut arriver que tu aies moins le goût, tout simplement. Mais j’ai mis tellement de temps, on a investi tellement d’heures que ce serait triste de laisser tomber. Il y a la question d’argent aussi. C’est long à ramasser, tout l’argent pour couler ça. Donc, c’est une fierté de tenir bon jusqu’au bout pour la faire et d’avancer là-dedans, en ayant complètement confiance en l’univers. Moi j’avance sans savoir si je vais la vendre ma sculpture. C’est une fierté de dire : « Oh my god, je l’ai fait, je suis allée jusqu’au bout ». Il faut être fou un peu, mais ça aide, c’est une belle folie.
Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?
Je ne suis pas une fille de ville. Ici, j’ai un univers absolument parfait, pour moi, que j’aime. Dans mon village, j’ai les deux fonderies. Il y a rien de plus merveilleux que d’être à cinq minutes des fonderies quand j’ai besoin d’y aller. Je n’ai pas besoin d’y aller tous les jours. Je connais beaucoup d’artistes qui restent à Montréal et à Québec qui font du bronze. Ils doivent venir jusqu’ici. Ce sont des heures et des heures. Des fois, le projet est sur quelques jours et ça leur prend une place à coucher. Tout est plus compliqué. Alors que moi je reviens à la maison, je fais mon petit dîner et si j’ai besoin d’y retourner dans l’après-midi, c’est pas grave. Des fois, en plus, on a besoin d’aller à la fonderie, mais on a besoin d’être là juste cinq, dix ou quinze minutes. Si u es à Montréal, tu fais quatre heures d’auto, peut-être plus, alors que tu as besoin d’être là vingt minutes. C’est dommage un peu. Alors moi, je me trouve dans un paradis. (rires)
Comment se passe une journée de travail pour vous ?
Comme je te disais tantôt, j’ai plusieurs autres chapeaux. Si je suis secrétaire, je suis en train de faire de la paperasse et de la comptabilité. Si je suis sur la livraison, je dois monter à l’extérieur livrer des sculptures. Mais la majorité de mes journées, je déjeune et après je vais marcher jusqu’au pont s’il fait beau. Je reviens. Et là, je rentre dans l’atelier et je vais faire de l’atelier pas mal tout l’avant-midi. Mais des fois, je peux prendre une pause au milieu de l’avant-midi pour aller dans le jardin et chercher des petits légumes. Et là, je reviens dans l’atelier et je suis déjà en train de penser à mon petit dîner qui est très créatif parce que j’adore cuisiner. C’est un bel art aussi.
L’après-midi, je reviens dans l’atelier. Mes pauses servent davantage à des trucs maison, désherber un peu. C’est sûr qu’entre ça, il peut y avoir des appels avec les fondeurs. Ça arrive qu’ils m’écrivent pour me dire que telle chose est prête. Dès qu’ils m’écrivent et qu’ils ont besoin de moi, tout de suite j’y vais. J’essaie de pas retarder les équipes parce que s’ils attendent mon approbation, tout le monde attend. Ils peuvent faire autre chose en attendant, mais je bloque tout le monde dans l’avancement de ma pièce. Je lâche tout ce que je fais. Je peux y aller trois ou quatre fois par semaine, sauf quand j’ai beaucoup de stock en route dans les fonderies. Là, ça arrive que j’y aille même trois fois par jour, pas longtemps, c’est presque un aller-retour. Mais je dois aller approuver pour qu’ils puissent continuer leurs trucs. Ça, c’est ce qui vient couper mes heures d’atelier. Grosso modo, ça ressemble à ça.
La création, mine de rien, ça demande quand même une certaine énergie. Comme je me connais, je sais quelle partie va être la plus demandante niveau créativité. Quand je suis plus fatiguée, je la mets de côté et je fais mon bonhomme en argile parce que ça demande pas vraiment de créativité. Je me garde des tâches pour quand je suis plus fatiguée. Je vais continuer de travailler, mais pas au niveau créatif. Je peux faire de la comptabilité, mon bureau est dans la maison. J’essaie d’alterner. En tant que travailleuse autonome, tu ne veux jamais perdre ton temps. J’essaie de changer de tâche pour pas rien faire.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
C’est faire de la création avec la plasticine. Je n’en fais pas assez. Les gens m’imaginent toujours comme je disais en train de faire de la sculpture, mais le reste prend beaucoup de place malgré tout. J’étais en symposium ces dernières semaines. Le avant est demandant parce qu’on « pack » le stock, on se prépare et tout. Le pendant aussi. Le après parce qu’il y a beaucoup de clients avec qui je prends contact, on parle, on planifie des affaires, on téléphone à la fonderie pour savoir si on va avoir des sculptures. Pendant cette période-là, je ne fais presque pas de sculptures.
Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise ?
Je suis une fille qui est constamment choyée et qui a constamment des rêves. Je te dirais qu’il faut prendre le temps, mais je les atteins tous. Je construis ça au fur et à mesure. Je suis tellement heureuse que j’avance et je les fais tous. Faire des grandes sculptures, je te dirais que ce sont des beaux rêves, mais on fait tout ça en temps et lieu. Je ne sais pas si c’est parce que je vieillis, mais le bonheur est aussi dans des petites choses. Souvent, on imagine qu’il faut que ce soit incroyable. Oui, des grandes sculptures, c’est magnifique, mais crime, de réaliser ce que je fais là, je fais : « Ayoye ». Si la vie me donne la chance de continuer ce que je fais là, je suis déjà dans ce qu’il y a de plus merveilleux.
Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise ?
Oh, si tu as envie d’être heureux dans la vie, c’est la première chose que tu devrais choisir, il n’y a rien de plus merveilleux. (rires) Pourquoi on devrait faire cette job-là ? Tout est tellement personnel d’une personne à l’autre. Je ramènerais ça à faire quelque chose qui te passionne. Pourquoi ? Parce que c’est du bonheur à chaque jour. Tu trippes. Qui ne voudrait pas du bonheur chaque jour ? Je sais que cette job-là conviendrait pas à tout le monde. Si les gens pouvaient trouver ce qui les rend heureux et travailler dans ce qui les rend heureux… C’est ça le but de la vie à mon avis.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?
C’est une grande question. Je reviens encore à ce que je viens de te répondre. Je crois que ce sont les choses simples de la vie, que ce soit mettre des fleurs dans un beau jardin, faire un beau plat qui te fait tripper ou parler avec des gens avec qui tu t’entends bien. Quand tout le monde est en santé, que personne a mal nulle part, juste des choses de base de nos jours. Moi, je trouve ça merveilleux. Un beau coucher de soleil, des beaux nuages. C’est simple, mais mon dieu tout est là. Les gens des fois imaginent tellement des choses immenses pour que ce soit trippant et incroyable. Je pense que le bonheur est dans les petits plaisirs.
Qu’est-ce qui vous a inspirée à sculpter avec du bronze ?
Si je t’explique mon cheminement, avant j’étais peintre. J’aimais ça. Ce n’est pas que j’aime plus ça, mais quand je suis déménagée ici à Inverness, il y avait deux fonderies d’art. Ça me faisait tripper parce que j’étais petite et je faisais déjà des sculptures. Pas en bronze, évidemment, mais en argile. C’était déjà en moi. J’étais déjà une petite artiste. Je dessinais, je faisais de la peinture, je faisais de la sculpture et tout. J’avais entendu dire qu’à Inverness, il y avait des fonderies d’art. Je n’avais jamais eu personne dans mon entourage qui avait pu m’en parler ou qui connaissait ça. Quand je suis arrivée ici, mon voisin travaillait dans une des fonderies. Il y avait un artiste pour lequel j’avais de l’admiration, il peignait et faisait de la sculpture de bronze. Mon voisin m’a dit que cet artiste allait être là cette semaine, telle journée et que si ça me tentait de venir voir, il serait là. Je suis allée voir ça. Quand je suis entrée dans les fonderies, j’ai fait : « Oh my god, ça me parle ». Tout de suite, j’ai commencé à faire des sculptures et tout de suite j’ai voulu la couler. Et là, je suis devenue une fille « heavy metal. » (rires) Je suis tombée dans la potion magique et j’ai fait : « Oh, c’est mon médium ».
Je trouve que le bronze, c’est noble, c’est chic, ça passe les siècles. Écoute, si tu passes au feu, c’est la seule affaire qui te reste. Ça va perdurer dans le temps. C’est plaisant de faire quelque chose que tu sens qui va rester. Je me trouve choyée. Ce qui est plaisant aussi, c’est que ce sont des séries. Ça me permet de prendre plus le temps sur chacune, contrairement à un tableau. Je t’explique, quand j’étais peintre et que je vendais plusieurs tableaux, vite, ça pressait, il fallait que j’en fasse d’autres. Mais les tableaux étaient longs à faire quand même et je voulais qu’ils soient beaux. Ça prenait du temps. Mais la sculpture, je peux prendre plus mon temps parce que comme ce sont des séries, ils m’en font une autre. Si j’en vends, je ne suis pas pressée, ils vont m’en refaire une autre. Moi, quand j’en fais une, je peux être deux ou trois mois sur un modèle. Je veux la rendre magnifique jusqu’au bout. Mais je suis moins pressée parce que je sais que je ne manquerai pas de stock pour le prochain événement ou la prochaine galerie. Ça me permet d’être plus posée et d’aller plus loin dans mon travail sans être stressée.
Est-ce qu’il y a certaines de vos sculptures qui sont exposées dans le village qu’on peut voir ?
Oui, au village en face du dépanneur, il y a la sculpture de deux personnages à moto, le gars et la fille. À l’entrée du musée, c’est la même mais reproduite en plus grand et avec plus de détails. Parce que dans le fond, j’ai recommencé le même modèle, mais on reprend le même concept. J’y ai caché deux souris et deux mouches, il va falloir les chercher quand vous allez les voir. (rires) À la boutique du musée, il y a toujours des petites œuvres de moi aussi en permanence.
Il y en a juste une dans le village ? Parce que je sais que ça fait longtemps, six ou sept ans, mais il y avait des sculptures qui avaient été brisées dans le village par on ne sait pas qui.
Oui, il y avait eu des sculptures volées, arrachées.
Et la vôtre ?
La mienne a pas été touchée.
Qu’est-ce que ça vous a fait de voir celles des autres défaites ?
C’est triste parce que dans le fond, ce qu’on observe c’est que ces gens-là se sont imaginé que ça valait cher. C’est ce qu’on entend dire. Mais ce n’est pas le bronze qui vaut cher, c’est la main-d’œuvre et le temps qu’on a pris pour faire la sculpture. Parce que pour le bronze comme tel, le métal, il vaut plus ou moins cher. C’est juste que toutes les étapes que je t’expliquais tantôt, ce sont des mois de travail. C’est ça qui coûte cher dans une œuvre. Alors que la personne qui a décidé de voler, on s’entend qu’au niveau de la réflexion, on est limité. Et on est deux fois plus limité parce que le bronze, il ne connaissait pas ça. Lui, il brisait les sculptures pour aller vendre du métal. Ce n’était même pas pour l’œuvre d’art qu’il la volait parce qu’il la coupait et il partait. Du métal qui vaut absolument presque rien. Et l’autre chose qu’il sait pas non plus, c’est que toutes les œuvres d’art sont numérotées. Tu ne peux pas aller revendre ça comme ça si facilement sans te faire attraper.
Donc ces gens-là sont limités j’ai envie de dire dans leur réflexion parce que s’ils étaient un peu plus connaissants, ils auraient jamais fait ça. C’est triste parce qu’ils brisent le travail des artistes et les fonderies ont investi là-dedans, c’était un « package ». C’est dommage parce qu’on essaie de construire des choses belles alentour, d’embellir, on met de l’énergie et du temps. Ça manque de réflexion en arrière de ça, mais… ça arrive.
Pour vous, la persévérance scolaire, c’est quoi ?
Je le vois vraiment comme travailler plus fort que certains qui l’ont peut-être plus facile. C’est vouloir faire plus pour aller plus loin, se dépasser personnellement, vouloir aller jusqu’au bout, dépasser ses limites. Je le vois comme ça.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de la région?
De un, de rêver. De deux, de croire en ses rêves. De pas lâcher le morceau. Il y a des étapes, du temps. Tout n’arrive pas d’un seul coup. Mais quand tu as un rêve, tu le gardes, tu le construis étape par étape. Tu réfléchis à ce qui peut te mener vers tes rêves et aux actions que tu peux poser constamment pour t’en rapprocher. Ça prend du temps et de l’énergie, mais tout peut arriver, tout est réalisable. J’y crois profondément parce que ma vie n’est que ça. J’ai réussi parce que j’y ai cru profondément. Tu sais, l’expression « Aide-toi et le ciel t’aidera » ? Ça marche. Mais il faut y croire profondément. Il faut faire attention aux influences alentour aussi. Dans le sens où c’est correct des fois que les gens peuvent t’apporter leur avis et c’est important aussi, mais il faut construire avec tout ça. Ce n’est pas mauvais des fois quand les gens te disent : « Oh, mais ça, fais attention à ça » parce qu’ils veulent nous protéger. C’est correct. Il faut juste prendre ce qu’ils disent, réfléchir à comment je balance ça pour aller vers mes rêves. Toujours garder le cap vers les rêves. Ça se peut aussi que les rêves changent en cours de route parce qu’il y a d’autres choses qu’on apprend et qu’on découvre et hop, tu découvres quelque chose d’encore plus trippant. C’est ben correct, on est ici pour avancer, découvrir et changer. Mais mon dieu, rêvez et réalisez vos rêves. C’est possible.
Qu’est-ce que vous pensez des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?
J’ai beaucoup d’admiration. (rires) Je trouve ça « cute » et je trouve que ça leur permet d’apprendre énormément. Tout ce qu’ils côtoient, les expériences, les gens, je crois que ça fait grandir.
Quelle importance doit-on accorder aux activités physiques ?
Je trouve ça important de bouger, de faire des choses, ça aide l’équilibre dans ta tête, dans ton cœur, dans ton corps. Ça prend de l’exercice et une bonne alimentation. J’insiste parce que l’alimentation et l’exercice, pour moi, ce sont deux choses qui doivent être là. Ce que je trouve, c’est qu’aujourd’hui, c’est tellement plus facile. Je retourne quand j’étais à ton âge, la différence, c’est fou avec Internet. Vous posez une question sur un aliment ou un exercice et vous avez tout sous la main. Vous n’avez pas besoin d’engager un entraîneur ou une diététiste pour apprendre. Vous avez tout pour apprendre entre les mains. Alors dès que vous vous posez des questions, allez chercher. Quel muscle renforcir ? Quel aliment choisir ?
Il y a plein d’applications pratiques. Yuka, c’est une application sur ton cellulaire. Tu es à l’épicerie, des fois c’est long lire tous les ingrédients. Amuse-toi à scanner les codes-barres de ce que tu as dans ta maison. Tes chips, tes petits gâteaux, tes pâtes alimentaires, l’autre sorte de pâtes… À l’épicerie, tu es pressé, tu n’as pas envie de vérifier les ingrédients de chaque truc que tu achètes. Des fois, on fait : « Telle marque ou telle marque ? C’est le même prix pour chacune, je vais choisir laquelle ? » Avec l’application, ça va te dire que celle-là, c’est mauvais parce qu’il y a tel, tel et tel ingrédient. Celle-là, elle passe à temps. Tant qu’à choisir quelque chose, pourquoi on ne choisirait pas quelque chose qui est bon pour nous ? Je ne vais pas faire un cours de nutrition aujourd’hui, mais ça me tente. (rires) C’est plaisant, ils le font aussi pour les produits quotidiens. Nous autres, les filles, on aime ça, tant qu’à choisir un petit truc pour le visage. Lui, lui, lui, Yuka fait : « Mauvais ! Mauvais ! Mauvais ! Zéro ! Pas prendre ! »
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette et/ou la vapoteuse ?
Tu me parles de ça et je trouve ça triste. Ce que j’aimerais dire, c’est que si chacun était capable d’arrêter et de se dire : « Ça m’apporte quoi, ça ? Et si j’arrêtais, ça m’apporterait quoi ? » Parce qu’on a des réflexes dans la vie qui s’installent et puis à un moment donné, ça devient une compensation, etc. On en a tous, on est des humains, on n’est pas parfaits. Mais vous êtes jeunes, c’est le temps de se poser des questions et de casser les mauvaises habitudes tout de suite. Comme je disais, vous avez tellement de ressources maintenant. Vous avez toute la force avec vous. Utilisez-la, la force. Je me questionne, je peux faire des petites recherches Internet pour m’aider si j’ai envie d’arrêter. Puisque je tends vers un côté santé, j’aurais envie de dire que vous êtes jeunes, c’est le temps de casser les mauvaises habitudes avant d’être un peu plus vieux, de trouver ça encore plus difficile et d’avoir déjà abîmé une partie de votre corps.