Cette entrevue à été réalisée par Vincent Dussault et Yannick Soucy du Comité 12-18 de St-Valère.
Comment décririez-vous votre entreprise?
Chez Idéal Cargo, on est fabricant de remorques. On est situé à Saint-Valère, au Centre-du-Québec. Nous, on est manufacturiers de remorques fermées pour les gens de la construction comme je l’ai dit tantôt. Les gens récréatifs, plombiers, électriciens, charpentiers-menuisiers représentent 80% de tout ce que l’on vend. L’autre 20 % se retrouve aux niveaux récréatif, motoneige, quatre-roues, motocross, « côte-à-côte », moto, etc. Vraiment, je vous dirais, on fabrique des remorques fermées de haute qualité, structure en acier galvanisé. On vend au Québec, par l’entremise de concessionnaires, en Ontario, dans les provinces maritimes jusqu’à Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard. On vend tranquillement dans le Nord des États-Unis. Présentement, on a deux clients dans le Maine et un client dans le Vermont. C’est un peu, grosso modo, ce qu’est l’entreprise. Nous comptons 80 employés, usine et bureaux en tout.
Quels types de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise?
Des métiers de dessinateur, d’ingénieur mécanique, d’ingénieur industriel, les gens de maintenance au niveau de la robotique, programmeur. On a des journaliers de production. On a des soudeurs, aussi soudeur-monteur. On a des postes d’acheteur. On a des postes d’adjointe administrative. On a des postes de comptabilité. On a des postes au niveau des finances. C’est ça qui est « fun », je trouve, d’être un fabricant, on touche à peu près à tout. On a des achats, on a de la vente, on a de la production, on a de la gestion de dessin à faire, de la gestion de production. C’est ça que je trouve qui est cool d’être fabricant, c’est qu’on ne fait pas juste de la vente. On fait des achats, on fait de la production, on fait du dessin, on fait plein de choses. C’est ça qui est cool. On ne s’ennuie pas beaucoup. On a tellement de choses. Il n’y a pas trop de routine. C’est ça qui est « fun ».
Quelles sont les valeurs de votre entreprise?
On a notre tableau d’entreprise, de vision, mission et valeurs. C’est sûr, comme tu vois, nous autres, intégrité et respect c’est la base. Les employés sont très proches de la direction. Vous voyez, moi, je suis un propriétaire et mes employés, on se côtoie tout le temps, tout le temps, tout le temps. Qu’ils viennent nous voir, on est ouvert sans problème. S’il y a des problématiques ou quoi que ce soit, ils sont les bienvenus à venir nous en parler, à venir dans les bureaux et venir nous parler. Donc, respect, honnêteté, passion et détermination. Nouvellement, aussi, on a décidé d’ajouter l’empathie à nos valeurs. Les gens empathiques, prendre soin de son prochain, prendre soin de son coéquipier, on trouvait ça important comme valeur. C’est une nouvelle valeur qu’on veut intégrer à nos valeurs d’entreprise.
Quelles qualités de base recherchez-vous chez vos employés lorsque vous les embauchez?
Je vous dirais quelqu’un qui veut toujours apprendre, se dépasser. C’est sûr et certain qu’on gère quand même une production dans l’entreprise. C’est important, comme on dit toujours, de rentrer le matin. Bien oui ! À un moment donné, on a 40 heures à faire, il faut les faire. Je vous dirais que la qualité, ce sont vraiment des gens qui veulent se dépasser. Nous autres, on éprouve du plaisir au travail. Avec nos clients aussi, c’est ça qu’on dit. On veut avoir du « fun » avec nos clients. On veut avoir du « fun » avec nos employés et on veut que nos employés aient du plaisir aussi. On essaie de garder ça dans le plaisir. Après ça, je pense que le reste va bien aller.
Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fiée?
C’est sûr et certain que ce dont on est fiers, c’est que l’entreprise fête ses 20 ans cette année. C’est sûr que c’est une fierté, 20 ans de production. On a évolué quand même énormément. Il y a 20 ans, quand mes parents ont parti ça, dans le temps, ils sortaient une remorque par semaine, parfois pas, parfois deux. À un moment donné trois, à un moment donné quatre et à un moment donné cinq au fil des années. Présentement, on sort 40 remorques par semaine régulièrement et on a mis de la robotique en place pour nous aider à passer de 40 à 80 remorques par semaine. D’ici un an et demi, il faut être à 80 remorques par semaine. Donc, on veut doubler la capacité de production d’ici un an, un an et demi. Avec tout l’investissement qu’on a fait au niveau de la robotique et tout ça. Je vous dirais que la fierté c’est d’être rendu où on est rendus aujourd’hui. Moi, je ne pensais jamais être rendu où on est aujourd’hui. Si on s’était rencontrés il y a, disons dix ans, jamais je n’aurais pensé être rendu à ce niveau de vente et de grosseur d’entreprise, avec 80 employés. Ça c’est vraiment intéressant. Je trouve que la deuxième usine qui s’en vient aussi ça fait partie de tout ça, l’évolution.
Selon-vous, quels sont les avantages à travailler en région?
En région ? Eh bien, si tu regardes en avant de toi, regardes comment c’est beau. C’est sûr et certain que nous autres, ici, ce qui est plaisant vraiment à St-Valère, un milieu rural. Les champs, tu vois, c’est super beau, le milieu tranquille. Ce n’est pas plus long traverser la ville de Victoriaville le matin que de partir de Victoriaville et s’en venir ici. Traverser Victoriaville le matin, il commence à y avoir du trafic. Tu sais, quand tu traverses la ville, c’est aussi long que de partir de Victoriaville et de s’en venir ici. Je trouve que c’est la tranquillité, moins de trafic. Je trouve ça « fun ». Par rapport à une entreprise, on n’est pas dans un parc industriel non plus. C’est sûr qu’il y a des avantages à être dans un parc, mais l’avantage ici, c’est au niveau des taxes municipales et les choses comme ça qui sont moins élevées ici. On est capable de fonctionner à St-Valère. Tant qu’on va être capable de fonctionner à St-Valère et que la grosseur d’usine nous le permettra, eh bien, on va rester ici. C’est sûr et certain.
Comment se passe une journée de travail pour vous?
Pour moi ? Comme je te dis, ce n’est jamais pareil. Étant donné que moi je m’occupe beaucoup des ventes et du développement des affaires, dans le fond, je suis en contact avec les concessionnaires, nos revendeurs. En étant propriétaire aussi, on s’occupe un petit peu de tout aussi. Donc, on garde un œil sur la production, on garde un œil sur les achats, on garde un œil aussi au niveau des finances et tout ça. J’ai des associés aussi, j’ai mon beau-frère et tout ça. On a mon père qui est aussi actionnaire, mais qui n’est plus là. Il est en pré-retraite, si l’on veut, tranquillement. Une journée de travail, je vous dirais que ce n’est jamais pareil et c’est ça qui est « fun ». Mais, moi, je suis beaucoup occupé avec la clientèle. Les concessionnaires, ouvrir des marchés, ouvrir des concessionnaires, entretenir les relations, ça c’est ce que, moi, j’aime beaucoup faire. C’est mon dada.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
Rencontrer des gens, aller ouvrir des concessionnaires. Moi, aller en Ontario, aller aux États-Unis, rencontrer des nouveaux concessionnaires, des gens qui veulent vendre notre produit, aller rencontrer ces gens-là pour une première fois, aller rencontrer des gens que je ne connais pas, moi, j’adore ça. J’adore ça faire ça.
Jusqu’où rêvez-vous d’amener votre entreprise?
On est encore jeune. Moi j’ai 36 ans. Présentement, on est rendus à deux usines. On a une nouvelle technologie de remorque aussi qui va peut-être nous permettre d’ouvrir des usines satellites, des usines de fabrication de remorques qui sont un peu plus faciles à monter aussi. C’est sûr que, nous autres, on a une vision sur cinq ans. On a une vision de chiffre d’affaires à atteindre. On a une vision de multi-usines, multi-sites aussi. Donc, c’est sûr qu’on aimerait avoir peut-être des usines, soit dans l’ouest canadien, peut-être aussi un jour aux États-Unis.
Pour quelles raisons devrait-on travailler pour votre entreprise?
Je pense qu’on est une entreprise qui est, de base, familiale. On a des gens avec qui c’est « fun ». Je pense qu’avec la proximité de nos employés, on a des bonnes relations. Nos employés, ce sont comme des membres, un peu, de la famille. Donc, c’est vraiment ça. On a une belle ambiance. Nous autres, quand le Covid-19 nous le permettait, l’hiver, on jouait au hockey avec tous. Eh bien, ceux qui veulent ont joué au hockey avec les gens de l’entreprise. Aux deux semaines, on a des activités. On a un club social. On a des bonis de performance, des bonis de performance aussi au niveau du salaire. On a des salaires aussi qui sont compétitifs et concurrentiels, plus les bonis de performance qu’on a au niveau de la production. Donc, ça commence à être intéressant. De plus en plus, l’entreprise grandit et grossit et on est capable de donner des meilleurs salaires qu’on avait aussi dans le passé et des meilleures conditions aussi qu’il y a 10 ans.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie?
Les entrepreneurs en général. Je vous dirais des gens qui ont réussi, des gens de multi-entreprises. Moi, j’ai fait l’École d’Entrepreneurship de Beauce, en Beauce aussi. Ce sont tous des gens d’affaires qui se rencontrent. Moi, je suis inspiré par des gens qui sont assoiffés d’entreprenariat, par les gens qui « trippent » faire du business. Moi, je m’inspire de ces gens-là. Je trouve ça motivant. Je trouve ça « fun », moi, les gens qui ont du plaisir à être en affaires et, moi, j’ai du plaisir à être en affaires aussi. C’est un défi à tous les jours, mais c’est un défi super « fun ».
Pour vous, la persévérance scolaire c’est…
La persévérance scolaire ? Bien, c’est sûr et certain que la persévérance scolaire je vous dirais que, dans le fond, si tu es capable de persévérer dans ce que tu aimes beaucoup, à un moment donné, ça ne sera même plus de la persévérance. À un moment donné, je pense que vous devez l’avoir, présentement, à votre âge, pour être capable de persévérer un peu. Quand vous allez savoir un peu ce que vous allez faire, ce dans quoi vous « trippez » aussi, à un moment, vous allez choisir quelque chose que vous aimez et dans lequel vous êtes bien, qui vous allume. À un moment donné, ça ne sera plus travailler. À un moment donné, ça ne sera plus de la persévérance, ça va être juste du bonheur à travailler et à faire ce que vous aimez. Moi, je ne travaille pas quand je viens ici. Je parle à mes clients. Quand je vois entrer mes clients, je « trippe ». Mes clients, ce ne sont pas des « chums », des « chums » proches, mais ce sont des relations d’affaire. Je vous dirais qu’à votre âge, c’est important. Persévérance un peu, il y a des journées moins « fun » que d’autres, mais c’est comme ma mère me disait : « Tu es mieux de faire la paix avec le travail tout de suite, parce que tu vas être malheureux, parce que tu vas travailler toute ta vie. » Ma mère m’a toujours dit ça. Donc, faire des devoirs le soir, ce n’est pas si grave que ça. Quand vous allez être plus grands, vous allez travailler et ça va être normal. Donc, il faut juste essayer de trouver un travail dans lequel vous allez être heureux et vous n’aurez pas l’impression de travailler. Vous aurez l’impression d’être dans vos passions et d’être dans vos forces.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région?
Écoutez, moi, je vous dirais de, si vous avez le goût vraiment au niveau de l’entreprenariat de vous partir en affaires. Moi, je vous dis que je ne me verrais pas faire autre chose que ça, être en affaires. Il y a plein d’organismes qui sont là pour ça, vous aider à faire des plans d’affaires, faire des « start-ups », plein de choses pour vous aider à mettre des choses en place. Des plans d’affaires si vous avez besoin de sous pour décoller au niveau des entreprises, des banques, des choses comme ça, ils vont vous aider à faire des plans, des plans d’affaires, des plans financiers aussi et tout ça. Donc, moi, je vous dirais que d’être en affaires, c’est vraiment génial, vraiment super. Je vous dirais que si jamais vous n’aviez jamais eu l’envie d’être en affaires et d’être propriétaires et de créer des choses, je vous dirais de ne pas hésiter.
Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité?
Eh bien, nous autres, au niveau de St-Valère, Idéal Cargo, on a toujours été à St-Valère. À St-Valère, il n’y a pas beaucoup d’entreprises non plus. Nous autres, on est quand même, je pense, une entreprise bien établie à St-Valère depuis bientôt 17-18 ans. On trouve ça « cool » qu’il y ait des jeunes qui s’impliquent. Nous autres, quand on voit des jeunes qui s’impliquent comme vous autres, nous autres, ça nous donne le goût de vous aider un peu peut-être aussi financièrement, des choses comme ça. Chaque année, comme là, on aide l’école à faire des bacs à jardin pour les enfants de l’école. On a donné un montant d’argent pour aider des jeunes à monter des bacs à jardin. Quand il y a des projets comme ça, au niveau de la municipalité, Idéal Cargo est toujours en arrière de ça. On est toujours prêt à aider. Mes parents ont toujours dit aussi que, quand il y a des demandes de St-Valère, St-Valère est la priorité au niveau des dons et commandites ou des aides financières qu’on est capables d’apporter. Eh bien, on commence par St-Valère. On est à St-Valère, l’usine est à St-Valère et on se doit d’aider la communauté.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette ou la vapoteuse?
Eh bien, écoutes, moi la vapoteuse je connais plus ou moins ça. Je sais qu’il y a des études qui ont été faites… Moi, ce que je trouve de la vapoteuse, c’est que c’est trop nouveau. Les jeunes, vous vous lancez là-dedans un peu. La vapoteuse, on ne sait pas ce que ça va donner. Dans cinq ans, dix ans, on ne sait pas ce qui peut sortir de ça. Les effets secondaires, personne ne les connait. C’est trop nouveau. On peut se réveiller avec des méchantes surprises. Au niveau de la cigarette, écoutes, quand vous allez avoir 18 ans,, c’est un choix de vie. C’est un choix de vie de se mettre ça, de s’empoisonner avec ça dans les poumons. Il y en a qui le font. Il y en a qui ne le font pas.
Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique?
Ça c’est très, très, très, très important tant qu’à moi. Ça, l’activité physique, ça aide le cerveau, ça aide l’énergie, ça aide tout. Moi, j’ai toujours été quelqu’un qui bouge beaucoup. Je bouge un peu moins avec le Covid-19. C’est un petit peu plus dur et les gyms sont fermés. Je vous dirais que j’ai un petit 15-20 livres en trop présentement. C’est très important. Je suis là-dessus présentement. J’essaie d’aller courir le soir et d’aller au gym le matin. Très important l’activité physique. Ça fait du bien à la tête, à l’esprit, au stress. Très, très, très important. Moi, je mets beaucoup d’importance sur ça.