Entrevue avec Francis Lacharité, propriétaire des Marchés Tradition – Claude et Jean Lacharité inc., réalisée par Carolanne Lacharité et Gabrielle Bibeau du Comité 12-18 de St-Albert.

Décrivez-nous votre entreprise.

Ce n’est pas compliqué, c’est un marché d’alimentation (une épicerie). Avec le temps, on a ajouté un fumoir additionnel artisanal, puis une station d’essence. Donc, c’est aussi un peu un dépanneur.

Quel type de métiers peut-on retrouver dans votre entreprise ?

On a des bouchers, un gérant d’épicerie et d’entrepôt, des comptables, des commis généralistes, des caissiers et caissières et un gérant de prêt-à-manger.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

Je pense que comme n’importe quelle entreprise, ce serait l’honnêteté, la politesse et l’intégrité.

Quelles qualités de base recherchez vous chez vos employés quand vous les embauchez ?

Qu’ils soient vaillants et polis avec les gens. J’aime quand ils sont curieux et qu’ils cherchent à aller plus loin.

Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre entreprise dont vous êtes particulièrement fier ?

Comme je l’ai dit dans l’introduction, c’est sûr qu’intégrer une station d’essence à une épicerie, ça a été un gros projet. On en retrouve de plus en plus aujourd’hui, surtout dans les municipalités comme les nôtres. Quand on l’a fait il y a huit ans, ce n’était pas quelque chose de commun. Je suis fier également de la progression constante du magasin depuis sa création. On réinvestit sans cesse dans la compagnie pour la garder au goût du jour, pour la garder intéressante pour les gens. De ce fait, on est toujours à l’affût des nouvelles tendances. Une autre de mes fiertés, c’est qu’on soit resté dans la municipalité. J’espère qu’on sera encore là longtemps.

Selon vous, quels sont les avantages à travailler en région ?

La proximité avec les gens, c’est un gros avantage. On se connaît. Souvent, en région, les entreprises sont plus petites, alors c’est bien rare que les employés soient des numéros. On se connaît personnellement et on s’appelle par notre nom. La connaissance du milieu en général et le sentiment d’appartenance, ce sont d’autres avantages à travailler en région.

Comment se passe une journée de travail pour vous ?

La mienne commence vers 5 h 30. Je commence avec les inventaires et les commandes. Je fais ma préparation de produits de base pour ma production. Ensuite, pendant la journée en général, je m’occupe de la mise en marché des produits. Je réponds aux clients, évidemment, et discute avec les fournisseurs pour les livraisons. D’habitude, je quitte vers 17 h 15 et 17 h 30. Avec mon équipe, on revient en soirée pour ce qui est de la fermeture du magasin. On compte les chiffres et on prépare le début de la journée suivante.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?

Je pense que l’interaction avec les gens, c’est toujours intéressant. On n’est pas juste devant une machine à faire nos petites choses. C’est sûr que cette interaction amène des défis; il faut toujours rester sur le qui-vive.

Jusqu’où rêvez vous d’amener votre entreprise ?

Le but ultime dans ma tête, ce serait un nouveau bâtiment de type 3 en 1 : une section épicerie, une station d’essence plus développée (un « truck stop ») et un restaurant. On en ferait vraiment un gros centre, un pôle d’attraction majeur à St-Albert. Je pense que ce serait très avantageux parce qu’il y a beaucoup de véhicules qui passent sur nos axes routiers.

Pour quelles raisons devrait on travailler pour votre entreprise ?

Quand tu travailles chez nous, tu fais partie de la famille. On est quand même proches de notre monde. Ceux qui n’ont pas ce sentiment, souvent on les voit un peu à l’écart. Une autre raison : tu as la possibilité de faire plusieurs postes différents, comme le développement ou carrément être à un seul poste, mais qui pourrait servir de tremplin pour devenir assistant-gérant, par exemple.

Qu’est-ce qui vous inspire dans la vie ?

Je carbure aux défis. Aucune de mes journées ne se ressemble. Oui, je suis propriétaire, mais je suis aussi le gérant de plancher et je fais la maintenance. À tout moment, ma journée peut exploser et on passe en mode : « Go, go, go! On s’en va à la guerre et on règle nos problèmes ».

Pour vous, la persévérance scolaire, c’est quoi ?

Celle-là est embêtante pour moi un peu. Je ne suis pas quelqu’un qui a été très scolarisé. Oui, j’ai mon secondaire 5. Oui, j’ai fait un DEP, mais ce n’est pas les études qui m’intéressaient dans la vie. Moi, j’ai toujours dit que j’allais travailler, peu importe c’était dans quoi. Effectivement, je travaille beaucoup. Mais je pense que c’est important d’avoir une éducation de base. Le secondaire 5, c’est le minimum. Au-delà de ça, je pense que chaque personne doit trouver sa voie, que ce soit d’entrer dans une usine, faire un DEP ou faire des hautes études (le cégep et l’université). Tout est valide. Pousser les gens à faire quelque chose, je ne pense pas que c’est une bonne idée non plus. C’est vraiment de trouver sa voie qui est le plus important.

Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région ?

Ça fait un peu référence à la question précédente. C’est juste de trouver sa passion et de foncer. Il ne faut pas se laisser influencer ou rabaisser par les autres. Si tu as de l’intérêt dans ce qui te passionne, tu vas réussir.

Que pensez-vous des jeunes qui s’impliquent bénévolement dans leur municipalité ?

C’est super. C’est une belle façon de s’accomplir à d’autres niveaux. Le travail et les études, c’est bien beau, mais ceux qui s’impliquent en faisant du bénévolat ont plein d’opportunités. Ça t’amène à rencontrer de nouvelles personnes et faire des choses différentes. Ça te permet aussi de développer d’autres aspects de ta personnalité.

Quelle importance doit-on accorder à l’activité physique ?

Je pense que c’est quand même important d’être en santé. De là à faire de l’activité physique extrême, je ne pense pas non plus que ce soit nécessaire. En faire un minimum pour se garder éveillé, c’est bien.

Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette et/ou la vapoteuse ?

Avec toutes les études qu’on a faites sur le sujet, on sait que le monde meurt à cause de la cigarette et/ou la vapoteuse. Je ne comprends pas pourquoi on aurait envie de fumer. Il y a l’aspect « cool », mais je ne pense pas que ce soit suffisant. On le sait que ce n’est pas bon. Le problème, c’est que c’est très accessible. Même si on n’a pas 18 ans, il y a plein de moyens d’en avoir.