Cette entrevue a été réalisée par Corine Bradette, Molee Robidoux et Zachary Lahaie des Comités 12-18 de Notre-Dame-de-Lourdes, de St-Louis-de-Blandford et de Ste-Clotilde-de-Horton.
Comment étiez-vous à l’adolescence?
Jusqu’à 10 ans, j’ai été élevé sur une ferme et, après, on est déménagés à Victoriaville. Au secondaire, j’allais au Collège Clarétain, un collège privé. À l’époque, c’était réservé aux garçons. Alors c’est sûr qu’en étant juste des garçons à l’adolescence, j’avais beaucoup d’énergie. J’aimais bien jouer des tours à mes collègues. Aussi, j’étais très sportif. J’avais choisi d’aller au collège parce que, à l’époque, dans le milieu public, il n’y avait pas le programme « Sports-études » que l’on connaît aujourd’hui. Je savais qu’au collège, on pouvait faire plusieurs sports dans l’après-midi. On avait des sports « intra-muraux » qu’on appelle. On avait beaucoup de groupes sportifs, alors j’avais choisi d’aller au collège pour le sport. Moi, le sport, ça a toujours été important durant mon adolescence. Ce qui est beau de mon histoire d’adolescence, c’est qu’au collège, on passait pratiquement 24 heures par jour ensemble. On développait une amitié qui est très, très forte et très sincère. On vit, à l’adolescence, beaucoup de premières et, des fois, ce sont des choses agréables, mais d’autres fois, des choses plus tristes. Alors on partage ça avec nos amis proches. Quand j’ai fini mon 5ième secondaire, on était quatre amis qui étaient très, très proches. On s’était dit : « On ne peut pas, du jour au lendemain, ne plus se voir. » Alors, on a fait un pacte et on s’était dit : « À la vie, à la mort, on va se voir un weekend par année. » Et ça fait 30 quelques années, même si on est dispersés (un à Ottawa, un à Trois-Rivières, un autre à Lévis et moi à Victoriaville), on passe une fin de semaine les quatre ensembles. On se retrouve et on se remémore des bons souvenirs pour garder notre belle amitié. Ça, ce sont des bons souvenirs de mon adolescence.
Dans quel milieu familial avez-vous grandi?
Ma mère était très impliquée au niveau de notre famille. Mon père était quand même relativement absent, dû au fait que c’est un entrepreneur très impliqué dans ses entreprises. Il avait une entreprise manufacturière et, comme je l’ai dit, quand j’étais plus jeune, vers l’âge de 10 ans, on avait aussi une ferme. Le jour, il travaillait à l’entreprise manufacturière et il avait un employé qui s’occupait de la ferme. Le soir, l’employé quittait à 17h00 et mon père prenait le relais. C’était un homme qui était très, très travaillant. Qui dit travaillant, dit absent au niveau familial, alors c’était ma mère qui s’occupait plus de nous. Ma mère était très impliquée dans les comités de parents. À l’époque, on avait l’enseignement religieux et elle était très croyante et pratiquante.
Quel est votre parcours scolaire?
J’ai fait mon primaire à Notre-Dame des Bois-Francs et à Monseigneur-Côté pour la deuxième partie de mon primaire. J’ai fait mon secondaire au collège Clarétain ici à Victoriaville. Après ça, mon rêve était de devenir policier et j’avais été accepté au cégep de Trois-Rivières. Juste, juste, juste avant de commencer le cégep, on m’a dit que j’avais été refusé à cause de mon dossier médical. J’avais une petite déviation de la colonne. À l’époque, c’était très contingenté, ce qui veut dire qu’il y avait plus de candidats qui voulaient devenir policiers qu’il y avait de places disponibles. Il faillait qu’ils en éliminent. Moi, j’avais été éliminé à cause de ça. J’avais vécu une grosse déception parce que c’était mon rêve de devenir policier. Après ça, ça a été difficile. J’ai arrêté l’école pendant un an, puis j’ai recommencé au cégep de Victoriaville. J’ai fait deux ans là-bas. Ensuite, je suis allé à l’Université du Québec à Trois-Rivières au baccalauréat en éducation physique pour devenir professeur d’éducation physique. J’ai bien aimé ça, mais j’ai vécu une petite anecdote, dans une école primaire, qui m’a beaucoup marqué. Pour les gens qui me connaissent bien, je suis une personne très sensible. Donc, il y a une jeune fille un jour qui est arrivée le matin, j’étais à mon deuxième cours d’éducation physique. Elle m’avait dit : « Éric, c’est quand qu’on va aller dîner? » Je trouvais qu’il était déjà tôt dans la journée et je lui avais dit : « Pourquoi as-tu déjà faim comme ça? » Elle m’avait répondu : « Moi, dans ma journée, j’ai le droit à un bol de « Froot Loops ». Je le mange soit le matin pour déjeuner ou le midi. Si je le mange le matin, ça fait une trop longue journée et je trouve ça trop difficile. » Alors, elle arrivait à l’école à jeun. Elle n’avait rien, rien, rien mangé et elle mangeait son petit bol de « Froot Loops » le midi. Ça, ça m’avait vraiment déchiré, même arraché le cœur. J’étais allé reconduire mon groupe à la classe régulière et j’avais gardé la jeune fille avec moi. À l’époque je m’entraînais beaucoup et j’avais une banane, un muffin et tout ça. Je l’avais emmenée dans mon bureau et elle avait dévoré tout ce que j’avais. J’avais trouvé ça difficile. C’est à partir de ce moment-là que j’ai compris que de 1, je voulais aider la société, m’impliquer dans la société, et que de 2, je n’étais pas capable d’être sur la première ligne. Je veux dire, quand je suis trop collé sur la misère humaine, pour moi, physiquement, c’est trop difficile. À ce moment-là, j’ai décidé de m’impliquer beaucoup. Si vous faites une petite recherche, dans toutes les causes au niveau de la région, je les ai à peu près toutes présidées. Honnêtement, j’ai toujours eu des bons résultats parce que je m’impliquais beaucoup. Je mettais toute mon ardeur pour que ça fonctionne. C’est un choix que j’ai fait de plus m’impliquer dans les causes. Je ne me crois pas capable d’être en première ligne parce que je suis trop sensible.
J’ai fait mon baccalauréat en enseignement de l’éducation physique. J’ai opéré un centre de conditionnement physique pendant 7 ans où les adultes allaient s’entraîner. Puis, en même temps que ça, j’ai commencé à être conseiller municipal et pompier aussi pour la ville. Alors j’ai aussi eu une formation pour être pompier.
Quel a été votre premier emploi payant?
Mon premier emploi payant était au « Service de chauffage Victoriaville ». J’aidais les plombiers, même si c’était 16 ans l’âge minimum et que j’en avais seulement 15, quand j’ai commencé. C’était très difficile parce que souvent, quand les réservoirs à eau chaude étaient très vieux, ils étaient rouillés dans le bas et l’eau ne pouvait pas sortir. Dans ce temps-là, les plombiers sont obligés de changer le réservoir. Mais là, c’était moi l’aide qui devait aller les sortir du sous-sol… Je vous conte une anecdote. La première journée de travail, on est dans une « van » et ils envoient des matériaux pour aller dans le nord du Québec. Il y a des gros rouleaux de fils en bois et ça, c’est très pesant. Alors là, on en roule un sur le côté et je me l’échappe sur l’orteil. Mon orteil a éclaté tellement c’était pesant! En plus, je n’avais pas de bottes en cap d’acier parce que je n’avais pas eu ma première paye pour m’en acheter. J’étais juste en espadrilles. Alors là, je vois que le sang sort déjà de mon espadrille et mon ami qui m’avait fait rentrer au travail m’a dit : « Es-tu correct? » Et je lui ai répondu : « Oui, oui! Je ne veux pas perdre mon job! Je ne veux pas perdre mon job! On continue! » Mais je sentais mon cœur dans mon orteil et, un moment donné, j’avais chaud, ça n’allait plus… Je me suis assis et le patron arrive. Je lui ai dit : « Je m’excuse! Je m’excuse! » Il a vu mon pied plein de sang et m’a dit : « Non, non! Ce n’est pas grave! » Alors, on avait enlevé mon soulier, on avait « tapé » ça. J’avais continué à travailler avec ça… J’avais du cœur au ventre!
Qu’est-ce qui vous a inspiré à faire de la politique?
Le désir de vouloir changer les choses. Depuis mon plus jeune âge, j’écoutais les séances du conseil municipal de la ville de Victoriaville. J’écoutais ça comme une émission. Je trouvais ça intéressant. Aussi, comme je vous ai dit, ce qui s’est passé avec la jeune fille au primaire a fait comme un déclic. Je me suis dit : « Je veux participer au changement. » Je trouvais que c’était inacceptable ce qui arrivait à cette jeune fille-là et je me suis dit : « Je veux faire partie de la solution à quelque part pour aider les gens. » Principalement quand j’ai ouvert mon commerce ici au centre-ville. J’ai participé au regroupement de tous ceux qui avaient des commerces à Victoriaville. Deux mois plus tard, c’était l’Assemblée générale annuelle et ils m’ont élu président. Ils m’ont demandé si je voulais prendre la place de président. Je leur ai dit oui. Sur ce comité-là, il y avait un conseiller municipal qui siégeait là et je commençais à sentir la politique. Je trouvais ça intéressant. Deux ans après, le conseiller qui était au centre-ville s’était présenté à la mairie de Victoriaville, donc son siège devenait vacant. Alors j’ai décidé de prendre sa place.
Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce parti?
Avant la CAQ (Coalition Avenir Québec), il y avait l’ADQ avec M. Mario Dumont comme chef. Moi, déjà à son époque, l’ADQ me rejoignait beaucoup au niveau des valeurs que prônait ce parti politique. Moi, il faut savoir que je suis fédéraliste, ça veut dire que je suis pour que la province du Québec reste à l’intérieur du Canada. Dans mon bureau, il y a toujours les deux drapeaux. Même si je suis un député du Québec, il y a toujours les deux drapeaux dans tous mes bureaux, à Victoriaville, à Plessisville, dans mon cabinet à Québec. Vous allez toujours voir les deux drapeaux parce que moi, je crois que le Québec peut bien se développer à l’intérieur du Canada. Au Québec, il y a quatre partis principaux présentement dont Québec Solidaire et Parti Québécois qui veulent que le Québec se sépare du Canada. Vous comprendrez que, pour moi, quelqu’un qui croit que le Québec devrait être à l’intérieur du Canada, ces deux partis ne me rejoignent pas. Donc, il reste le Parti Libéral et la CAQ. Je ne veux pas faire de la petite politique, mais avec ce qui est arrivé à l’intérieur du Parti Libéral, pour moi, c’étaient des valeurs qui ne me rejoignaient pas. M. Legault est un entrepreneur et moi, je suis aussi un entrepreneur aussi. Alors l’idée de faire avancer les choses plus rapidement… Quand j’ai été approché par la Coalition Avenir Québec, la première chose que j’ai demandée à la personne était une rencontre avec M. Legault. Quand on s’est rencontrés, je lui ai dit : « J’ai une question pour vous. » Il faut savoir que M. Legault, qui est le chef de la CAQ, était au Parti Québécois auparavant, dans un parti qui voulait séparer le Québec du Canada. Alors, la première question que je lui ai demandée était : « M. Legault, est-ce que vous pensez qu’un jour vous allez vouloir ramener l’idée de séparer le Québec du Canada? Si c’est votre choix, votre vision, moi, ce n’est pas la mienne, alors je ne pourrais pas être dans votre équipe. » M. Legault m’a dit : « Non, nous ne sommes plus à réfléchir à séparer le Québec du Canada. On va essayer par contre d’emmener le plus de pouvoir possible au Québec, en rapport avec le Gouvernement fédéral. Ramener le plus de pouvoir au Québec, tout en restant à l’intérieur de la grande famille du Canada. » À partir de là, j’ai décidé de sauter dans l’aventure avec M. Legault
Y a-t-il des réalisations ou des projets de votre parti dont vous êtes particulièrement fier ?
Oui. Il y en a plusieurs. Nos trois grands objectifs étaient l’éducation, la santé et l’économie. Ça, pour nous, ce sont les trois grands thèmes. Pour moi, que M. Legault dise que l’éducation c’est notre grande priorité, ça vient me chercher beaucoup. Je le dis toujours : « Moi, je travaille pour le Québec de demain et le Québec de demain, c’est vous. » Alors, l’éducation, c’est la même chose. Si on vous donne tous les outils pour que vous puissiez avoir une bonne éducation, vous allez être en mesure de prendre de bonnes décisions pour votre Québec de demain à vous. Pour moi, ça, c’est très important. Je dois vous avouer que je suis très sensible à ce qu’on mette en place les maternelles quatre ans parce que là, en ce moment, ce sont des maternelles cinq ans. Nous, on voudrait que ça commence plus tôt à quatre ans. La raison pour laquelle on aimerait que la maternelle commence à quatre ans ? C’est pour trouver, dépister les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage. Comme moi, ma dernière fille, elle est déficiente intellectuelle. Si Marie-Éden avait été prise plus tôt, on aurait peut-être été capable de l’aider un petit peu plus dans son développement. Alors, c’est sûr qu’en ayant un enfant différent, ça me touche beaucoup de savoir que, si on commence plus tôt à dépister des enfants, nous allons pouvoir les aider à se développer. Au niveau de l’éducation, pour moi, c’est primordial. Au niveau de la santé, tout ce qui est au niveau du système de santé me touche aussi… Et l’économie… Je suis un entrepreneur, j’ai tout le temps été un homme d’affaires. Encore aujourd’hui, j’ai des immeubles ici. Cet après-midi, j’ai signé une location d’un immeuble que j’avais et qui était vide depuis cinq ans. Alors, disons que je suis content aujourd’hui, c’est une belle journée. (Rires) Ça faisait cinq ans qu’il était vide et je commençais à trouver ça assez pénible. Alors, c’est ça, j’ai toujours été un entrepreneur et, pour moi, l’économie, c’est important. Que l’on puisse avoir une économie qui est prospère, qui permette aux gens d’avoir des emplois de qualité avec un salaire décent. Si les gens ont des emplois, ils vont payer des taxes parce que si tu gagnes 10$/heure, il y a quatre dollars que tu retournes au gouvernement. Avec ces quatre dollars-là, on paye l’éducation, les services en santé. Moi, je me dis que, plus on réussit à avoir des « jobs » intéressants et payants pour les Québécois et les Québécoises, plus on a de sous pour se donner de bons services de qualité. C’est une roue. L’économie, pour moi, c’est très important.
Quel est le plus gros risque que vous ayez pris dans votre carrière?
Le plus gros risque est à 200 pieds d’ici. C’est quand j’ai parti mon restaurant-bar Le Caméléon. Quand j’ai parti ça, c’était sur un coup de tête. Je vous avais dit tantôt que j’avais été sept ans entraîneur dans un centre de conditionnement physique, comme gestionnaire, comme directeur général. Une fois, en terminant à 21h00, je voulais aller prendre une bière. Alors, je suis allé prendre une bière dans un bar et j’étais au début de la vingtaine. Je suis arrivé là et j’avais l’impression que tous les jeunes me regardaient en se disant : « T’es pas à ta place. » Alors, je me suis dit : « Si moi, au début de la vingtaine, je ne suis pas à ma place, comment les gens de 25, 40, 60 ans se sentent quand ils viennent ici, s’ils n’ont pas de place pour les personnes un peu plus vieilles lorsqu’elles se rencontrent et viennent discuter? » Je m’étais dit : « Je vais me partir un petit bar pour les 25 ans et plus, avec de la musique des années 70, pour que les gens puissent socialiser ensemble. » C’est parti comme ça. En fin de compte, il m’est arrivé la grosse bâtisse qui est juste de l’autre côté de la rue. Elle est immense. Je l’avais trouvée vraiment belle. Alors j’ai signé la location du bâtiment, mais je n’avais pas encore reçu mon prêt pour mon projet… (Rires) Alors, si tu dis que c’est un grand risque, c’en est un très, très grand. C’est l’innocence de la jeunesse. Moi, j’étais dans mon projet et j’y croyais tellement. J’ai été voir la caisse Desjardins pour qu’elle me prête des sous, mais elle ne croyait pas en mon projet. Après ça, j’ai été voir la Banque Nationale et toutes les autres institutions financières qui peuvent nous prêter des sous. Ils m’ont tous dit non, sauf la dernière. La Banque Royale m’a dit qu’elle croyait en mon projet et qu’elle allait me prêter des sous. Ça a été un très grand soulagement pour moi et l’histoire a bien tourné. Deux ans plus tard, à la Chambre de commerce, pour la première fois, il y avait quelqu’un qui gagnait deux fois deux Lauréats d’excellence. J’avais été nommé « Jeune entrepreneur de l’année » et mon commerce avait été nommé « Commerce de détail de l’année. ». L’année d’après, j’avais été finaliste au niveau de toutes les Chambres de commerces du Québec pour un prix qui s’appelle « Les Mercuriades ». C’est la plus grosse reconnaissance de l’industrie des commerces au Québec. J’étais finaliste dans la catégorie « Entrepreneurship ». J’étais bien, bien fier de ça. Quand j’avais ouvert, j’avais 12 employés le 16 décembre 1999 et, six ans plus tard, quand j’ai vendu le 1er juin 2006, j’avais 90 employés. J’avais fait trois agrandissements. Ça avait été un beau succès.
Quelle est la partie de votre travail que vous préférez?
C’est de rencontrer les citoyens, quand je réussis à faire avancer un dossier et quand mes employés rentrent dans mon bureau en pleurant parce qu’ils sont contents qu’un dossier a été réglé. Ça, pour moi, c’est ma paye. Autant pour mes attachés politiques, quand on réussit à régler des dossiers des citoyens, c’est ce qu’il y a de plus gratifiant.
Si vous étiez Premier ministre, que changeriez-vous?
Premièrement, je n’ai aucune ambition d’être Premier ministre! (Rires) Honnêtement, c’est une très bonne question. Ce que je changerais… On tente de le faire présentement, M. Legault et l’équipe, mais la plus grosse problématique, c’est que le gouvernement du Québec a beaucoup d’employés, des dizaines de milliers d’employés… Alors c’est beaucoup, beaucoup de monde. Il y a beaucoup de bureaucratie. La bureaucratie, ça veut dire que ce sont des rapports à remplir. Quand on a une demande pour quelque chose, il faut remplir des questionnaires et, des fois, les questionnaires sont très volumineux à remplir. C’est quelque chose que l’on travaille déjà dessus. Ce serait une priorité pour moi. M. Legault, c’est quelque chose qui lui tient à cœur de diminuer la paperasse pour devenir plus efficace. L’efficacité, pour moi, c’est un dossier qui est très important.
Quelle est l’importance que vous accordez à l’environnement?
Un grande, grande, grande importance. Nous vivons tous sur la même Terre. Quand on parle de gaz à effets de serre au Québec, pour moi, il ne faut pas voir ça province par province, pas voir ça pays par pays. Il faut voir l’ensemble de ce qui se fait au niveau de l’environnement. On a un grand défi. On a le privilège d’avoir une très, très grande richesse ici qui est l’électricité. C’est l’hydroélectricité qui est faite avec l’eau. Alors, c’est une énergie propre. On se doit de l’exploiter au maximum pour en vendre à nos voisins qui utilisent de l’énergie qui est beaucoup moins propre. Il faut savoir que l’on est quand même très bien classé au niveau des gaz à effet de serre, au niveau de l’Amérique du Nord. On a encore un travail à faire et c’est primordial pour moi l’environnement.
Pour vous, la persévérance scolaire, c’est?
C’est quelque chose que j’ai vécu quand je vous ai raconté ma petite histoire quand j’ai voulu être policier. J’avais été refusé… Alors des fois, on se fait l’image qu’on met un genou par terre parce que là, j’avais vécu un échec, mais c’est de se relever et de poursuivre. Après ça, j’ai fait mon baccalauréat en enseignement de l’activité physique. Là est arrivée ma formation en pompier, mais j’avais des lunettes. On ne peut en avoir quand on est pompier à cause des instruments respiratoires que l’on met et tout ça. Alors là, je devais me faire opérer pour les yeux pour pouvoir être pompier. Au début l’opération aux yeux, ce n’était pas encore très connu. Il n’y avait pas une grosse garantie de succès, mais je voulais tellement. Il y avait une forme de risque que je perde ma vue à l’époque et il fallait signer comme quoi on pouvait peut-être perdre la vue. Je voulais tellement que je m’étais dit : « Je prends le risque. » Pour moi, la persévérance, je pense que quand les gens me donnent des qualités, c’est quelque chose qui est reconnu chez moi, même en politique. Il faut savoir qu’avant d’être ici, j’avais vécu mes deux premières victoires comme conseiller municipal. Après, j’ai été défait dans une campagne au fédéral, j’ai été défait dans une campagne au niveau municipal. J’aurais pu me dire après ça : « Moi, j’arrête. » Je veux aider, je vous ai dit que mon objectif, en politique, était de changer les choses. Là, j’aurais pu dire, après deux échecs : « Là, je passe à autre chose. » Après ça, j’ai eu l’appel de M. Legault et j’ai décidé de me représenter. Moi, je savais que c’était ma dernière tentative. C’était clair que si mon offre de service n’était pas acceptée par la population, parce que je dis toujours : « Quand tu te présentes, tu fais une offre de service à la population », je retournerais dans le monde des affaires. Je ferais d’autres choses. À ma première élection partielle, j’avais été agréablement surpris. De mémoire, j’avais eu 44 ou 45% des intentions de vote. À la dernière campagne, j’ai obtenu 62%, soit la troisième plus grosse majorité au Québec avec 25 500 de majorité. Alors, j’ai pris ça comme une belle tape dans le dos de la population.
Quel message voulez-vous lancer aux jeunes de notre région?
De faire exactement ce que vous faites-là, de vous impliquer et, je l’ai dit, le Québec de demain, c’est vous autres. C’est à vous de commencer à vous impliquer et de faire connaître c’est quoi vos intentions. Plus tôt, vous m’avez parlé d’environnement. On le sent que vous, les jeunes, vous êtes de plus en plus sensibles à l’environnement, à ce qu’on fait. Les gestes que vous nous montrez et auxquels vous nous sensibilisez, c’est ça qui fait que l’on peut avancer ensemble. C’est de travailler avec vous et de continuer de vous impliquer. Une des choses en ce moment qui se perd un peu, c’est l’implication, c’est le bénévolat. On a de la difficulté à recruter des jeunes qui s’impliquent au niveau de la communauté. Premièrement, c’est une grande richesse collective les bénévoles. Moi, je dis toujours que si on devait payer chacun des bénévoles qui s’impliquent dans une organisation, comme gouvernement ou municipalité, on ne serait pas en mesure de le faire. Le fait qu’il y ait des bénévoles, ça nous permet d’avoir des festivals où vous allez et où vous vous dites : « Crime, c’est le fun chez nous. Ça bouge, il y a de belles activités. » C’est grâce aux bénévoles qui s’impliquent dans ces activités que ça nous permet d’avoir ça. Si j’ai un petit message, ça va être de dire aux jeunes, on a besoin que vous vous impliquiez comme bénévoles dans nos activités pour avoir de la relève.
Quelle importance devons-nous accorder à l’activité physique?
En étant éducateur physique et en étant impliqué dans le volet de la santé, j’ai un esprit sain dans un corps sain. C’est important de bouger, de bien s’alimenter. Je dis toujours : « On parle beaucoup du réseau de la santé, des hôpitaux, de l’urgence, que c’est long quand on y va et que l’on attend. Plus on va avoir de personnes en santé, moins on va avoir de personnes à l’hôpital, à l’urgence. On a une part de responsabilité aussi. Si les gens font attention, on va être moins à l’hôpital, on va dégager l’urgence. C’est une roue. Mais c’est très, très important. C’est une des choses que je trouve le plus difficile dans ma nouvelle vie présentement. Je n’ai plus beaucoup de temps pour en faire et ça, ça me manque beaucoup. Je suis plus fatigué. J’arrive chez nous à Québec à 22h30 et ça commence très tôt le lendemain matin… C’est du temps qu’il me manque. Mon plus gros défi personnel, c’est le temps. Je manque de temps. C’est quelque chose qui me manque beaucoup parce que, avant d’être député, je jouais au hockey deux à trois fois par semaine. C’était vraiment pour moi. C’était ma soupape. J’étais avec mes amis. Je bougeais, je faisais du sport, je faisais augmenter mes pulsations cardiaques, travailler mon cœur, mes muscles. Là, je n’ai plus de temps et ça me manque beaucoup.
Que pensez-vous de la relation entre les jeunes et la cigarette ou la vapoteuse?
(Rires) Je suis 2 000% contre. (Rires) Pour moi, c’est contre mes valeurs. Je n’ai jamais pris de drogue de ma vie. J’ai fumé sur une petite période, une ou deux cigarettes pour je ne sais quelles raisons. C’est tellement nocif et je vois des choses des fois sur Facebook maintenant… Le fait de mettre des saveurs, les gens ne se rendent pas compte. Ça goûte le raisin, les cerises, tout ça, alors, on a banalisé un peu cette consommation de vapotage. C’est tellement nocif. Je ne sais pas si vous avez vu pour la cigarette, le vase en verre avec la ouate. Ils font tirer la nicotine et la ouate devient toutes jaunes et noires. Eh bien! c’est la même chose pour nos poumons. Alors ça, des choses comme ça, il faut vraiment que nos jeunes voient ça. Ils doivent voir les effets néfastes que ça fait. Et tant qu’à être dans le vapotage, c’est la même chose pour les drogues. Quand M. Trudeau a dit qu’il légalisait le cannabis, j’étais hors de moi. Je suis contre ça. C’est de banaliser la consommation de drogues chez nos jeunes. On a voulu et on le fait, repousser l’âge légal de 18 ans à 21 ans. Le Canada décidait que c’était légal, mais il donnait à toutes les provinces la liberté de mettre en place l’âge légal. Nous, à l’époque, c’étaient les libéraux qui étaient là. Ils ont dit que l’âge légal allait être 18 ans. Nous, quand nous sommes arrivés au gouvernement, on a dit non. On va repousser plus tard parce qu’on veut essayer d’éloigner… Il faut savoir qu’on a la chance d’avoir dans notre équipe le docteur Lionel Carmant. Il est un neuroscientifique et maintenant médecin. Il nous expliquait que le cerveau se développait jusqu’à l’âge de 25 ans. En consommant du cannabis, on vient nuire au développement du cerveau. Alors pour moi, c’est complètement aberrant.